Il était une fois une grande région sur le plan économique.
S’y entassaient les braves gens et les hommes politiques.
Chacun d’eux avait sa bonne idée pour accroître la mobilité
Qui permettrait à tous de toujours plus vite se déplacer.
Effectivement, le train à grande vitesse ou l’avion
Ont permis de relier entre elles les grandes agglomérations.
Une grande entreprise peut se permettre d’envoyer le personnel
A grande distance, dans la même journée, vers la clientèle.
Chaque jour, bus, trains et métro transportent les humains
Qui quittent leurs logements éloignés du nécessaire turbin.
On améliore sans cesse le nombre des liaisons
Ainsi que leur vitesse et leurs interconnexions.
Les hommes politiques et leurs relais médiatiques
Se félicitent de ce réseau de transport magnifique
Qui offre à tous le moyen d’aller toujours plus loin,
Plus souvent, plus vite, même à brûle-pourpoint.
Mais la réalité est beaucoup moins drôle :
Les gens s’entassent dans des boîtes de tôle.
Les liaisons intra-ville sont complètement saturées
Les accès rapides, aux plus riches sont réservés.
Alors, les hommes politiques à l’écoute des patrons
Imaginent d’ambitieuses et nouvelles liaisons
Qui devraient fluidifier les transports dans l’agglomération.
Construire plus pour le bonheur des grands maçons.
Dommage pour eux, mais le modèle du Grand Paris
N’est pas compatible avec le planétaire défi.
Les constructions et les nouvelles liaisons sont énergivores
De plus, les terres cultivables nourricières, elles dévorent !
Car à quoi bon améliorer la mobilité des gens
Si ce modèle de société détruit l’environnement
Si nos enfants risquent la plus grande difficulté
Pour se nourrir ou simplement bien respirer ?
Comment faire comprendre à ceux qui nous dirigent
Qu’il faut oublier la gloriole et le prestige
Que nous voulons un autre monde, à notre échelle
Moins de béton mais une nature préservée et belle.
Au lieu d’augmenter sans cesse la mobilité,
Nous pouvons accroître la multi-fonctionnalité.
Créer des territoires suffisamment autonomes
Pour que les gens y trouvent le plénum.
Inutile de partir et qu’on nous transporte
Si on trouve tout ce qu’il faut à sa porte !
A quoi bon courir attraper le premier train
Si denrées et outils sont à portée de main ?
Le petit territoire idéal avec ses occupants
Ressemble beaucoup au village d’antan.
De petits champs cultivés, une éolienne, des habitations,
Des commerces, une école, un café, une administration.
C’est à dire de quoi se nourrir sainement,
De quoi être à l’abri sereinement
De quoi apprendre la vie pleinement
De quoi gérer la communauté sciemment.
On y circulera à pied, à cheval ou à vélo
Rarement dans une mécanique auto.
On se retrouvera souvent le soir au bistro
Avec les autres, on n’échange jamais trop.
A l’échelle supérieure, le territoire plus grand
Restera autonome et multi-fonctionnel, évidemment.
Plus d’habitants donc plus de vitales ressources
Locales, préservées et vivantes comme l’eau de source.
Le retour à la nature, à nos origines terrestres,
Sur les chemins, les ballades pédestres,
Dans notre assiette, des légumes de nos jardins,
Dans nos yeux rieurs, le bonheur d’être du baladin.
Oui, rêvons fort d’un autre monde possible
Un monde de choses et d’êtres sensibles
Un monde débarrassé des pervers et des mégalos
Des hommes qui utilisent leurs pieds, les pédalos, les vélos.
Edité le:05/03/2019