Chroniques
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La canicule récente nous rappelle qu’il est essentiel, vital même, de protéger nos logements et du trop chaud et du trop froid.
Lors d’une construction de logement neuf, tous les moyens peuvent être mis en œuvre pour obtenir une bonne isolation et une protection bioclimatique et ainsi obtenir le confort d’été ou d’hiver.
Ces moyens permettent d’obtenir l’isolation passive, c’est à dire sans besoin de chauffage ou de climatisation. L’usager évite ainsi de dépenser de l’énergie pour son confort. Et la communauté bénéficie d’une économie dans les pollutions et inconvénients liés à la consommation d’énergie.
Cependant la grande majorité des logements sont déjà construits et ne sont pas suffisamment isolés.
Les plus aisés d’entre nous peuvent financer les travaux nécessaires pour améliorer l’isolation passive de leur logement. La majorité des autres non.
La tentation, bien entretenue par les marchands, est alors d’utiliser soit un climatiseur ou protection active contre le chaud, soit un moyen de chauffage ou protection active contre le froid.
Cette tentation est forte car elle permet de garder l’usage confortable de toute la surface du logement.
Malheureusement les inconvénients de la protection active contre le froid ou le chaud sont nombreux
- ils coûtent cher à l’usager ou à la collectivité
- ils produisent des gaz à effet de serre directement ou indirectement (surtout pour le chauffage classique)
- ils réchauffent l’extérieur en été et de l’effet de serre par fuite du caloporteur (pour les climatiseurs)
- leur installation est complexe et inesthétique.
Ces graves inconvénients impliquent de n’utiliser la protection active (chauffage ou climatiseurs) qu’en cas d’absolue nécessité (hôpitaux, personnes âgées ou malades, enfants en bas âge, …).
Quand on habite une passoire thermique et qu’on a peu de moyens, que pouvons nous faire alors ?
En hiver :
- on peut se vêtir chaudement même chez soi
- on peut recouvrir son lit de chaudes couvertures et édredons, utiliser des bouillottes
- on peut se cantonner dans une pièce plus chaude (exemple cuisine) et qui se réchauffe par notre présence plurielle.
- on peut se réfugier dans un lieu public chauffé
- on peut faire appel à la solidarité des gens (voisins, enfants ou parents, amis, …) pour partager un endroit chauffé.
En été :
- on peut se vêtir léger voire vivre quasi nus
- on peut brumiser l’atmosphère
- on peut mouiller légèrement les sols chauds. L'évaporation de cette eau rafraîchit la pièce.
- on peut interdire à la lumière du soleil de pénétrer dans le logement (par volets mais aussi toiles, etc …) et interdire l’arrivée d’air chaud extérieur par la fermeture des ouvertures.
- on peut ventiler l’intérieur mécaniquement dans la journée
- on peut ventiler naturellement amplement dès que la température extérieure baisse et toute la nuit
- on peut se réfugier dans la pièce la plus fraîche du logement et y entretenir cette fraîcheur (brumisation, évaporation d’eau, ventilation mécanique)
- on doit s’abreuver régulièrement.
- on peut aussi se réfugier dans des lieux publics réfrigérés (magasins par exemple)
- on peut s’asperger d’eau ou mieux se baigner en lieu public.
Toutes ces mesures de protection passive seront-elles suffisantes si le réchauffement climatique s’accélère avec des étés caniculaires d’une part et des hivers plus froids d’autre part ?
Probablement pas ! La tentation sera forte de faire appel à la protection active du moins pour les plus aisés, avec ses inconvénients graves et égoïstes (*).
Or la protection active utilise surtout l’électricité en grande partie d’origine nucléaire dans notre pays.
De nombreuses centrales nucléaires sont refroidies par l’eau des rivières ou du rivage. L’eau rejetée par ces centrales ne peut dépasser certaines limites afin de ne pas nuire aux plantes et poissons de cet environnement. La raréfaction de cette eau par sécheresse induira donc des arrêts d’exploitation plus nombreux et un risque de pénurie d’électricité.
Certaines centrales nucléaires sont refroidies par l’eau des nappes phréatiques vaporisée dans d’énormes cheminées. Ici encore le manque d’eau peut poser problème. Par ailleurs rappelons que la vapeur d’eau produite est un gaz à effet de serre.
La production d’électricité par l’éolien, le solaire, l’hydraulique, les marées, etc … n’a pas ces inconvénients ; encore faut-il que nos gouvernements misent vraiment sur cette source d’énergie locale et indépendante des autres pays !
Même si elle est peu spectaculaire, on comprend bien que la protection passive contre les aléas climatiques est l’avenir.
C’est là que nous devons à titre individuel ou à titre collectif, porter tous nos efforts.
(*) Les climatiseurs des plus aisés réchauffent l’air ambiant en ville et nuisent donc aux autres. Idem, le chauffage par énergie fossile pollue l’air respiré par tous, le chauffage électrique par énergie renouvelable ou nucléaire monopolise une forme d’énergie bien plus utile en d’autres domaines.
Edité le:03/07/2025