Chroniques
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Notre époque se caractérise par le gigantisme.
Nous cultivons la terre, non pas autour d’une petite ferme avec quelques animaux d’élevage et l’élaboration de produits fermiers, mais sur des centaine d’hectares et de façon quasi industrielle. Nous élevons les animaux dans de vastes guettos. Dans des usines nous transformons tous ces aliments que nous proposons dans de vastes super marchés.
Nous réalisons, non pas un seul pavillon, mais tout un lotissement de nombreuses maisons. Nous logeons les gens, non pas dans un appartement, mais dans un grand ensemble d’appartements. Nous construisons des immeubles qui tâtent le ciel. Nos villes s’étendent sur des kilomètres …
Nous ne voyageons plus à pied en prenant le temps d’écouter, de sentir, de voir notre environnement naturel. Nous préférons nous entasser, nous enfermer dans des moyens de transport conséquents et rapides ; des véhicules monstres comme les avions, les trains à grande vitesse, les bateaux de croisière. Nous utilisons aussi la voiture individuelle que nous faisons rouler rapidement sur des structures autoroutières énormes qui dévorent et défigurent nos régions.
Cette nuée d’objets, de constructions, ces infrastructures nécessitent des quantités formidables d’énergie, de matériaux que nous extrayons en masse de la terre ; il faut ensuite transformer dans des usines de plus en plus grandes, transporter sur la mer dans des super containers …
Et toute cette activité pollue et menace notre survie dangereusement.
Derrière ce gigantisme matériel, on trouve les trusts financiers internationaux souvent plus puissants que les états du monde.
Nous entassons des milliards de données diverses dans de monstrueux data centers et il nous faut utiliser l’intelligence artificielle pour pouvoir espérer exploiter cette masse d’informations.
Nous ne savons plus nous instruire par l’effort personnel. Nous préférons user de smartphones, d’ordinateurs et du gigantesque réseau internet mondial afin de trouver les réponses toutes faites à nos questions.
Nos petites écoles de village ont disparu remplacées par des structures scolaires énormes de plus d’un millier d’élèves. Nos multiples universités à taille humaine végètent ou ferment au profit de centres universitaires démentiels tel Paris Saclay en France ou le MIT aux USA.
A l’image de ces énormes concentrations, nos ingénieurs inventent des choses monstrueuses comme les bombes nucléaires, les drones de combat, la surveillance généralisée des gens, le bourrage de crâne par la publicité propagande à grande échelle …
Ce gigantisme général a pour conséquence de nous éloigner de plus en plus de notre condition d’être humain, d’appauvrir nos relations humaines et de nous faire vivre hors sol.
Pas besoin d’être grand clerc pour deviner que cette façon de vivre conduit à la perte de toutes nos valeurs, à commencer par la démocratie !
Vu ce constat dramatique, que faire ? Faire preuve de courage !
Il nous faut enfin combattre le gigantisme sous toutes ses formes et promouvoir le nanisme !
Tout ce qui est petit, réel, vivant, à notre échelle est bon pour nous. Tout ce que nous pouvons partager, en toute solidarité, sans intermédiaire, est souhaitable. Tout ce qui préserve notre autonomie garantit aussi nos chances de survie.
Ceci n’est qu’une pale esquisse de la lutte vitale (finale?) contre le gigantisme !
Edité le:14/05/2025