La peur ou le mépris des autres ?

Madame Polony, votre article « Comment l’ultra-violence détruit la France »
publié dans Marianne n° 1394 du 30/11 au 6/12 m’a interpellé.
Vous dites que l’idée d’insécurité s’installe en France sur la base de deux derniers faits divers graves.
Sur le graphique joint en bas de page et qui montre un accroissement du nombre de victimes de coups et blessures, je constate que cet accroissement est dû essentiellement aux violences familiales, ce qui tendrait à prouver que l’extérieur, la rue sont plus sûrs que la famille !
De même sur le graphique de droite, on voit que le nombre d’infractions pour vols avec arme a largement diminué depuis 2009 et tend à se stabiliser ces dernières années.
En fait, les deux faits divers graves sus cités ne sont sans doute pas représentatifs de la réalité. L’émotion créée annihile notre entendement.
Vous dites aussi que la peur que l’on ravale est un poison pour la République dans la mesure où elle signe l’échec de l’État.
En effet, c’est bien la peur, la couardise de nombre d’entre-nous, qui gangrène la vie sociale de notre pays ; est-ce la conséquence du discours politique infantilisant et des lois toujours plus voire trop protectrices des citoyens ?
Personnellement je n’ai jamais eu peur de dire et tenté de faire respecter par autrui les règles de bienséance et surtout du bien vivre ensemble; je n’ai reçu en retour ni injure, ni coup ; les peureux majoritaires diront que j’ai eu de la chance !
Je ne le crois pas ; en fait, même dans le reproche, il y a une façon de dire les choses qui évite de blesser l’autre, de le respecter malgré tout. Pour commencer, dans la rue ou à l’arrêt de bus, je dis bonjour aux gens qui sont là bien vivants, parce que je les respecte et que c’est comme ça qu’on peut commencer à dialoguer, à échanger un peu plus. J’ai appris ce comportement tout jeune quand je grandissais non loin de la frontière belge. Chapeau à nos voisins belges bien plus sociables que nombre de français !

Edité le:04/12/2023