La belle de Fontenay poussait à Saclay

Il est revenu le temps du salon de l’agriculture !
Le président et son ministre vont s’extasier
Devant quelque vache ou quelque bouture
Et de vin généreux se remplir le gosier.

Ne diront pas que la culture intensive
Est un échec, une irrémédiable impasse,
Car les grands champs de blé ne survivent
Que de dérivés d’hydrocarbures épandus en masse.

Ne diront pas que ces produits chimiques
Sont néfastes à la terre et aux hommes :
A ceux qui avalent cette nourriture cancérologique,
A ceux qui cultivent ici ou dans la Somme.

Mais des hommes éclairés ont compris
Qu’il faut changer la méthode de culture,
Qu’il faut relire ce que nous ont appris
Les anciens, auprès de la riche nature.

Ils nous disent de garder la terre nourricière,
De préserver les bestioles qui font l’humus,
De cultiver toutes plantes potagères,
De bien revisiter nos coutumes et us.

Ils nous disent les bienfaits de la biodiversité,
L’art subtil d’associer des plantes amies,
Pourquoi enseigner la permaculture à l’université,
Comment faire renaître la gastronomie.

Ils nous disent, l’important c’est la Terre
Notre support de vie universel
Qu’il faut, aux bétonneurs, soustraire
Et garder la moindre parcelle.

Ils se souviennent du plateau de Saclay
Une bonne terre bien arrosée et ventée
Dans laquelle poussait la Belle de Fontenay
Avant que presque tout soit cimenté !

Edité le:05/03/2019