Rachida Dati
Rachida Dati membre du gouvernement actuel a pour mission de fermer les petits tribunaux situés dans des villes moyennes et de centraliser sur des tribunaux plus importants situés dans des agglomérations plus importantes.
Le but annoncé est de réduire les dépenses du secteur judiciaire soit disant sans licencier de personnel; dans la mesure ou il s'agit de fonctionnaires c'est sans doute vrai. On se contentera de ne pas renouveller tous les départs.
Je crois que cette rationalisation au motif avoué de réduction des dépenses de l'état est une erreur, voire même un danger réel pour tous les français. Pourquoi ?
1. La fermeture de 'petits' tribunaux en taille mais sans doute 'grands' en qualité, entrainera une perte d'activité locale du fait du départ des magistrats et des avocats. La restauration locale, le petit commerce local va donc y perdre beaucoup.
2. Les citoyens devront se déplacer un peu loin, se rendre dans la grande ville (qui peut encore effrayer certains d'entre nous par sa circulation, sa pollution, ses cadences très rapides, etc...En fait l'état fera sans doute une économie immédiate et chiffrable mais le français moyen, lui, devra faire des frais supplémentaires pour obtenir justice.
3. Du fait de la centralisation, les tribunaux cesseront d'être à taille humaine; je doute que les jugements y soient de meilleure qualité. Quand je vois la notoriété d'un avocat comme Vergès qui recherche tout procès à scandale ou à spectacle pour faire sa publicité et ses émoluments, je doute grandement de la future justice de ce pays.
4. On nous a vanté les vertus de la décentralisation, et voilà que ce gouvernement prend le contre-pied; comme si la centralisation (des pouvoirs) était la voie royale sur laquelle s'avance Sarkozy. Et c'est pourquoi je suis inquiet pour notre démocratie.
5. Il est évident que la fermeture de tous les 'petits' établissements en général est une hérésie:
On a fermé les petites écoles de village et obligé nos enfants à prendre des cars ou des autos pour se rendre à l'école; ce qui a un coût économique mais surtout social. Et à qui profite ce transport scolaire obligatoire ?
On a fermé les petites épiceries et obligés les consommateurs à prendre leur auto pour faire les courses au super marché; ici encore, le transport obligé a un coût économique et social important et il n'est pas sûr du tout que le consommateur soit gagnant. Et à qui profite ce super marché ? Quelle concurrence ?
Même le fermier, au village, hésite à vendre du lait au détail, de crainte d'être sanctionné par la laiterie industrielle qu'il alimente.
Le bilan social de ces fermetures est catastrophique; le réchauffement climatique avéré, la pénurie prochaine des matières premières et leurs conséquenses assez prévisibles devrait susciter de la part de tous et des politiques qui sont censés nous guider sur la bonne voie, des solutions humaines et non pas des solutions fric. Quand le prix de l'énergie, des matières dont on fabrique les autos, des plantes dont on se nourrit (et qui dépendent de l'énergie par le rendement espéré), quand tout ceci sera cher, très cher, nous regretterons le temps où il y avait une école, une épicerie, une boucherie, une boulangerie, ... dans notre village ou notre quartier ... et un petit tribunal à portée de marche !
Il ne sera peut être pas trop tard pour revenir en arrière, car la nécessité commande les hommes, mais quel gachis phénoménal nous subissons chaque jour !
Que Rachida Dati dorme sur ses deux oreilles: elle accomplit la parole du Président ... et c'est tout ce qui lui importe. Une bonne courroie de transmission ne pense pas !
Edité le:05/03/2019