Réindustrialisation, Sources de nourriture et qualité

L’agriculture et l’élevage se sont largement industrialisés depuis les années 1960 environ. De nombreuses petites fermes ont disparu au profit de grandes exploitations de culture ou d’élevage spécialisées. Les plantes et les animaux sont sélectionnés, les méthodes de culture ou d’élevage sont optimisées pour un rendement optimum. Pour cela les pesticides et les engrais chimiques sont largement employés. Les bêtes entassés dans des fermes usines sont alimentés sur place, voire médicalisés afin de grossir plus vite et d’éviter les épizooties.
La production agricole est vendue le plus cher possible sur le marché mondial. L’alimentation des bêtes est achetée au moins coûtant possible sur ce marché mondial.
La réindustrialisation de l’agriculture et de l’élevage n’est plus à faire. Mais ces conditions de culture et d’élevage ne garantissent pas une redistribution locale, ni une nourriture de qualité.

Cette production de base est captée en très grande partie par l’industrie de transformation des aliments qui ressert aux gens des aliments trop sucrés trop gras, trop salés ayant perdu de nombreux nutriments de qualité, par ailleurs enrichis de produits chimiques qui améliorent le goût, la présentation, la conservation mais sont néfastes pour la santé.
Par ailleurs ce modèle de production de nourriture détruit l’humus naturel des sols et exige toujours plus d’intrants chimiques et de sélection artificielle du vivant. Soyons clairs, ce modèle n’est pas durable, n’est pas respectueux du vivant. Il faut en changer.

En dehors des grands exploitants d’abord financiers, adhérents de la FNSEA, existent encore de petits exploitants associant culture et élevage, proposant des produits bio plus sains et cherchant à vendre leur production localement.
Ils nous montrent la voie ; il faut abandonner la culture et l’élevage intensifs spécialisés, irrespectueux du vivant au profit d’une agriculture et d’un élevage extensifs, diversifiés, respectueux du vivant et relocalisés.
La mécanisation démesurée des grandes exploitations qui ont détruit le bocage protecteur de la vie et des vents ou inondations et qui a supprimé de nombreux emplois agricoles doit être abandonnée.

La priorité doit être donnée à l’alimentation des populations locales avec des produits de qualité.
La petite ferme du genre AMAP qui combine la culture sur quelques hectares et l’élevage de quelques bêtes doit devenir ou redevenir le modèle qui crée des emplois agricoles motivants et préserve les sols nourriciers.
Seuls les excédents de production seront redistribués plus loin et en particulier vers les métropoles du pays. Le volume de ces excédents ne doit pas représenter plus de 50 % de la production globale afin d’encourager la population à se fixer dans les zones rurales, à faire revivre celles-ci et à rendre chaque territoire plus autonome.

Le but de l’agriculture et de l’élevage n’est pas d’enrichir quelques trops rares grands exploitants mais au contraire de faire vivre décemment un maximum de petits fermiers indépendants liés par un contrat moral à l’alimentation saine de la population.

Edité le:14/05/2023