Réindustrialisation, La fourniture et l'usage des vêtements

Le vêtement, l’habillement sont initialement prévus pour nous protéger et nous adapter aux intempéries ; un vêtement très léger par temps chaud, un vêtement à base de laine par exemple par temps froid, un ciré, un imperméable, un parapluie s’il pleut.
En réalité depuis longtemps le vêtement est un signe distinctif, un signal social pour les adolescents ou les adultes qui détermine l’appartenance à une classe. Et le vêtement se doit d’être beau, neuf de préférence, propre pour le moins avant d’être utile et agréable à porter.
Du coup l’offre de vêtements est importante ; les chaînes de magasins sont nombreuses et invitent, via la publicité, à changer fréquemment d’habits quitte à encombrer nos armoires et penderies.

La plupart des gens acceptent d’acheter des vêtements prêts à porter même si ceux-ci ne s’adaptent pas très bien à leur morphologie. Cette acceptation a démarré dans les années 1960 environ ; les ateliers de confection ont remplacé les couturières et les tailleurs faisant du sur mesure ; à peine dix ans plus tard, ces ateliers de confection fermaient les uns après les autres vu qu’il était plus avantageux pour les entreprises d’habillement de sous traiter la confection dans les pays à faible coût de la main d’oeuvre ; le développement des transports à longue distance a facilité cette évolution.
Ainsi les magasins peuvent-ils vendre à un prix plus ou moins abordable tout en réalisant une belle marge et entretenir un gâchis monstrueux.

Comment inverser cette évolution et réindustrialiser l’industrie du vêtement ?

Il semble impossible de revenir à la fabrication sur mesure qui rendrait le vêtement beaucoup trop cher. Par contre il est possible de refaire de la confection locale, de préférence décentralisée, bien répartie sur tout le pays afin de minimiser les transports et éviter l’extrême spécialisation ; pour compenser un coût de fabrication locale plus élevé, il semble intéressant de coupler l’offre de prêt à porter avec un service de retouches approfondi visant à bien adapter le vêtement à chaque personne.

La relocalisation de la confection permettra aussi d’adapter la fabrication aux besoins et usages locaux et de faire revivre des territoires. Enfin, les acheteurs seront incités à porter leurs vêtements plus longtemps ; ils pourront aussi les échanger comme cela se fait déjà aujourd’hui.
Pour que cette relocalisation de l’industrie du vêtement démarre vite et bien, l’aide de l’État peut être nécessaire.
On peut aussi imaginer un contrat entre acheteurs et producteurs, sur le modèle des AMAP alimentaires ; ce contrat garantirait au producteur un minimum de ventes assurées et permettrait au groupe d’acheteurs de fixer des règles de qualité de ces vêtements.
Les vêtements utiliseraient des matières naturelles recyclables de façon à garantir l’absence de déchets, de rejets et de pollution de l’environnement. De même l’usage de l’eau dans la fabrication des tissus serait réglementé pour en limiter la consommation.

Edité le:16/05/2023