Le logement en France est très varié ; entre appartements et maisons voire châteaux, les gens ont du choix pour se loger sous réserve qu’ils en aient les moyens ; d’aucuns sont locataires, d’autres sont propriétaires. Les plus aisés ont des surfaces habitables conséquentes voire disposent de résidences secondaires qu’ils louent de diverses façons ou qu’ils se réservent pour les vacances ou pour le plaisir d’y retrouver exceptionnellement enfants ou amis.
La qualité d’isolation des logements varie de A (très bien isolé) à F (très mal isolé, passoire thermique). Le nombre de logements en classe A est encore très insuffisant. Les gens rêvent d’habiter une maison individuelle avec jardin, ce qui n’est pas sans poser des problèmes ; beaucoup d’espace naturel occupé, des distances domicile-travail allongées engendrant des pertes de temps, des transports en commun saturés ou des bouchons routiers.
Les professionnels du bâtiment dénoncent un nombre de constructions nouvelles trop faible.
La surface habitable occupée par habitant augmente au fur et à mesure que les gens s’enrichissent et vieillissent. Dire que l’on ne construit pas assez de logements en France est donc inexact ; néanmoins la répartition de ces logements par rapport aux lieux de travail n’est pas optimale et inciter les personnes âgées à accueillir de plus jeunes sous leur toit n’est pas évident.
La location saisonnière ou pire intermittente (de type RB&B) limite la possibilité de location bail sur plusieurs années.
Il n’y a aucune nécessité de réindustrialiser le secteur du bâtiment !
C’est déjà fait depuis longtemps par les majors du BTP même s’il existe encore des artisans nouveaux qui débutent leur activité.
Pourtant sous l’angle du réchauffement climatique il y a lieu de prendre des mesures importantes pour éviter que les gens gèlent ou crèvent de chaud dans leurs logements ; il faut également privilégier un meilleur taux d’occupation des logements dans le temps et par le nombre des occupants ; il faut surtout revoir la politique d’urbanisme en vue d’éviter que les gens de déplacent beaucoup et loin de leur domicile.
Mesures politiques pour le logement
En premier lieu, informer, sensibiliser, inciter les gens qui habitent des logements fort grands pour eux à accueillir sous leur toit quelques personnes supplémentaires. Cette mesure est particulièrement économe et écologique puisqu’il ne faut pas construire du neuf, ni occuper de terrain ; de plus ces grands logements sont souvent placés dans ou près des grandes villes c’est à dire à proximité de lieux de travail, d’écoles, de magasins, de centres de loisirs.
De même donner la priorité à la location longue durée aux dépens de la location saisonnière ou intermittente.
En second lieu, transformer les passoires thermiques en logements de classes A ou B ; aider les propriétaires/locataires peu fortunés par un tiers payant basé sur un contrat équitable : par exemple la facture de chauffage est minorée de 25 % pendant toute la durée de remboursement des frais avancés par le tiers payant ; à l’issue de cette période, le tiers payant garantit un niveau d’isolation conséquent (R > 6 par exemple) tel que la facture de chauffage initiale soit divisée par 4.De même inciter chaque propriétaire individuel ou collectif à améliorer l’isolation de son logement pour l’amener en classe A ou B assez rapidement.
En troisième lieu, revoir totalement l’urbanisme ; abandonner le zonage et rendre les quartiers multi-fonctionnels afin que leurs habitants puissent vaquer à la plupart de leurs activités et occupations en restant dans leur quartier et en se déplaçant à pied. La maison de quartier devient un espace où on trouve le bureau de poste, le guichet de banque, le point d’accès à toutes formalités administratives, la crèche, un accueil médical, des salles de réunion et de loisirs, etc … Cette maison devrait rester ouverte de 6h du matin à minuit ...
En quatrième lieu, imposer que toute construction nouvelle soit bioclimatique et de classe A et qu’elle comprenne une récupération des eaux de pluie conséquente (plusieurs m³) et une récupération d’énergie solaire ou géothermique.
En cinquième lieu, récupérer systématiquement la chaleur solaire et apprendre à la stocker afin de limiter drastiquement les consommations des générateurs de chaleur ou de froid s’ils sont nécessaires. De même, récupérer de l’électricité par les panneaux photovoltaïques. Se souvenir qu’il existe des panneaux hybrides qui récupèrent chaleur et électricité et que la géothermie permet aussi le stockage de chaleur.
Enfin, penser que ces mesures sont à adapter en fonction de leurs effets et des retours attendus ; vu l’imbrication des divers domaines touchés par le bâtiment, il est évident qu’il faudra revoir la copie.
Edité le:15/05/2023