Plan écologique


Ce document a pour objet d’essayer d’identifier toutes les actions que les états, les associations et nous mêmes devrions faire pour :
1) réduire la production de tous déchets et GES afin de limiter l’emballement climatique et la perte de biodiversité
2) assurer la survie du vivant animal et végétal et donc la survie de l’humanité
3) éviter l’épuisement des ressources terrestres
4) maintenir un lien social fort entre les gens

Nous devons être conscients que la plupart de nos actions même bien dirigées vers ces objectifs, commencent toujours par produire des déchets et des GES. Cette conscience devrait nous permettre de rejeter certaines actions ou encore de classer ces actions de la moins néfaste à nos objectifs à la plus néfaste.

Pour réussir :
Nous devons savoir que ces actions doivent être drastiques,
Que tous les gens, les territoires, les pays fassent ces actions en concertation,
Que les pays et les gens les plus riches fassent le plus gros effort, que les pays et les gens les plus pauvres fassent aussi un minimum d’effort.

Le système économique capitaliste focalise sur la réduction des GES, propose parfois de remplacer le PIB par les émissions de GES par terrien, considère que le système financier doit être mis à contribution pour investir dans les bonnes actions, que ces actions doivent être approuvées par une commission indépendante et internationale, qu’il faut sanctionner les politiques qui nient les conclusions scientifiques unanimes, …

Ces actions sont de type up-down ce qui risque fort de ne pas marcher vu les différences économiques ou politiques énormes entre les gens et les pays. De plus ce modèle d’actions s’appuie sur un état totalitaire voire dictatorial.
Il faut, au contraire que ce soient les gens qui fassent remonter vers les entreprises et les états les actions à faire. Pour cela, il faut donc en priorité sensibiliser et former ces gens non pas à partir d’intellectuels patentés mais à partir de personnes prises au sein de chaque groupe de gens.

Le système capitaliste s’intéresse à la révolution numérique parce qu’il y voit un facteur de croissance. Le tout numérique émet déjà 4 % de GES en 2018 soit autant que l’aviation ; la consommation d’énergie due au numérique croît d’environ 9 % par an soit au moins 8 % en 2030 !
Ces données montrent déjà un bilan négatif du tout numérique.
Mais quels sont les bienfaits du numérique identifiables ?
- Améliorer nos prévisions de consommation d’électricité et estimations de toutes ressources
- Rendre possible l’agriculture de précision (??), améliorer le suivi de la déforestation
- Optimiser les transports de marchandises, les chaînes d’approvisionnement et faire adopter les véhicules électriques
- Rendre les bâtiments plus efficaces
- Découvrir de nouveaux matériaux
- Pousser les consommateurs à moins et mieux consommer

Remarquons que la plupart de ces bienfaits n’ont pas d’effet direct sur la réduction des GES ou sur notre adaptation au dérèglement climatique. En fait le numérique est une mode qui intéresse les entrepreneurs et investisseurs parce qu’elle constitue un nouveau domaine d’expansion économique ; elle intéresse également les décideurs qui aimeraient tout savoir sur le comportement des gens et être ainsi en mesure de les influencer plus efficacement.
De même la dématérialisation à outrance possible grâce au numérique déshumanise et détruit les relations directes entre les gens, ce qui est contraire à la nécessité de concertation et coopération de tous. On peut en déduire de façon quasi certaine que le tout numérique n’est pas une bonne action.

On peut encore en déduire que l’approche quantitative de tous nos problèmes n’est pas bonne puisqu’elle n’est pas appréhendable par la plupart des gens. Cette approche implique de pousser, forcer les gens et non de les sensibiliser, de les impliquer comme adultes sensés.

A contrario, on peut penser qu’une approche qualitative serait préférable.
La « fresque pour le climat » qui se diffuse actuellement dans la population est un exemple d’approche qualitative.

La croissance économique actuelle n’est plus possible
- Elle est insoutenable car elle détruit l’environnement
- Elle est insupportable car elle ne tient pas compte des individus et détruit du lien social
- Elle est inutile car elle ne garantit pas l’emploi, n’augmente pas le bien être, ne réduit pas les inégalités et la pauvreté
- Elle est inefficace car elle utilise les progrès technologiques non pas pour réduire les usages mais pour les augmenter.

Au contraire, il faut donc accepter la décroissance économique
- Comme action pour la préservation de l’environnement
- Comme renforcement du lien social
- Comme moyen d’employer toutes les bonnes volontés
- Comme moyen d’accroître notre bien être
- Comme moyen de réduire les inégalités et la pauvreté

La décroissance économique n’est pas un but, une finalité ; elle est nécessaire parce qu’elle détruit le vivant et donc nos moyens de vivre et donc finalement met en péril l’humanité.
En fait, il faut que tous, êtres humains, quels que soient notre sexe, nos origines, nos cultures, notre richesse, etc … sentions intimement la nécessité de trouver une finalité à toutes nos actions afin d’assurer la survie de chacun de nous.

Ceci nous donne un premier plan des actions à faire, en gardant à l’esprit que ces actions doivent respecter les objectifs initiaux que nous avons définis :
1) développer et maintenir un lien social fort entre les gens
2) assurer équitablement la survie du vivant animal et végétal et donc notre survie
3) éviter l’épuisement des ressources terrestres
4) réduire la production de tous déchets et GES afin de limiter l’emballement climatique et la perte de biodiversité

Il ne faut plus être fasciné, enthousiasmé par la technologie et le progrès technique ; il faut comprendre et admettre que nos merveilles technologiques (réacteur nucléaire, communications numériques rapides et volumineuses, voiture électrique, imprimante 3D, …) ne sont rien par rapport au vivant (ce qui se passe dans une cellule vivante capable de se reproduire est bien plus complexe et intelligent).

1) Développer et maintenir un lien social fort entre les gens
Cette action est prioritaire parce qu’il faut embarquer tout le monde dans les bonnes actions, parce qu’il faut que les gens s’entraident pour cela, parce qu’il faut que chacun de nous soit sensibilisé et persuadé de la finalité de nos actions, parce que c’est notre solidarité inter générationnelle, inter classes, internationale, … qui peut nous donner la force d’agir dans un contexte difficile et qui ne peut qu’empirer dans un premier temps.

2) Assurer équitablement la survie du vivant animal et végétal et donc notre survie
Cette action vient en deuxième place parce que c’est la finalité de nos actions.
Les espèces vivantes développent des stratégies de survie extraordinaires dans un environnement hostile.
Le vivant nous donne l’exemple de l’utilisation de la moindre bonne volonté pour exister, de la limitation des inégalités et de l’existence de collaborations subtiles entre les espèces vivantes.
Libérons la nature des carcans de nos modes d’habitat, de culture, d’élevage …
Laissons faire en général, n’intervenons que si une espèce vivante tente de supplanter toutes les autres et si nous comprenons bien son mode d’action.
Dans ce cadre d’équité entre toutes espèces vivantes, il serait opportun de limiter peu à peu la population humaine elle-même.
Nous avons besoin de toutes les plantes et de leur très grande diversité pour nous nourrir, nous soigner, nous vêtir, construire des abris un peu plus frustes que nos habitats actuels mais tels que la nature puisse se développer richement et sans apports chimiques.

3) Eviter l’épuisement des ressources terrestres
Ces ressources sont limitées ; si une génération humaine les exploite sans limite, elles deviendront rares pour les générations suivantes. Il y a donc, dans ce cas, une inégalité flagrante entre générations (après moi, le déluge !).
Pour éviter cet épuisement des ressources, il faut de manière générale arrêter toute exploitation minière ou de fossiles ou de fissiles ; seule quelque nécessité en respect des actions 1) et 2) peut, le cas échéant permettre une légère exploitation.

4) Réduire la production de tous déchets et GES
Nous savons que nos productions industrielles et agricoles essentiellement basées sur la consommation d’énergie, émettent les GES qui ont déjà déréglé le climat, produisent des déchets divers et des rebuts qui sont néfastes au vivant et à nous mêmes.
Nos productions puisent fortement dans les ressources terrestres, encore une raison de les diminuer fortement.
Il faut bien voir que cette réduction influe fortement sur notre mode de vie, le remet totalement en question ce qui n’est pas évident tout particulièrement pour les plus aisés d’entre nous. C’est pourquoi l’action 1) est prioritaire, doit être poursuivie continûment pour réussir !

Ce plan d’action et ses finalités peuvent paraître sommaires ; normal, il s’agit d’une esquisse de ce qu’il faut faire ; à chacun de nous de réaliser les actions, de les peaufiner, les enrichir et les intensifier selon le contexte, sa sensibilité, son engagement, ses possibilités. L’important réside dans notre solidarité inébranlable à agir pour préserver la vie, à renoncer au système capitaliste destructeur de cette vie.

Edité le:28/07/2023