Le néocapitalisme prône la liberté d’entreprendre ; la plupart des partis politiques revendiquent la liberté de pensée et d’expression ; la convention des droits de l’homme définit cette liberté comme essentielle.

Qu’en est-il vraiment ?

La liberté de manifester est inscrite comme un droit dans la Constitution française. Pourtant le gouvernement a publié un décret obligeant toute manifestation à être déclarée en préfecture ; de plus le préfet peut s’arroger le droit d’interdire cette manifestation au motif souvent fallacieux et invérifiable à priori de risque de débordements et dépravations.
De plus depuis quelques décennies on assiste à un encadrement serré des manifestants par les forces de l’ordre. Souvent ce service d’ordre est manifestement répressif !
La liberté de manifester est donc gravement bafouée.

La liberté de parler, d’écrire sous toutes formes ses idées et intentions n’est guère davantage respectée. En effet les médias dit main stream sont soit contrôlés par l’exécutif, soit la propriété de milliardaires qui dictent certaines orientations rédactionnelles et privent en fait les journalistes soit du choix de leurs articles, soit du choix des interview, soit pire encore du libre contenu de ces articles ; entre autres tout article contraire à la publicité des produits commercialisés par le milliardaire sera interdit et si le journaliste outrepasse cette interdiction, il sera sanctionné.
La liberté de s’exprimer est limitée dans la mesure où seuls les grands médias ont des moyens d’audience importants. Les réseaux sociaux et les blogs tentent de remédier à cette inégalité du droit d’expression ; or l’exécutif d’une part et le Parlement d’autre part édictent des décrets et vote des lois limitant l’usage de ces réseaux au motif que ces derniers publieraient de fausses nouvelles, des caricatures d’hommes influents, des propos haineux.
Si cela s’avère exact parfois, il faut bien voir que ces réseaux contrebalancent la pensée unique émise par le gouvernement et les médias main stream ; cette autre expression est donc particulièrement utile pour que chacun se forge son opinion et évite de sombrer dans une obéissance aveugle du pouvoir dominant.
Les tags, les tracts distribués, les slogans collés sont encore utiles malgré l’utilisation massive du numérique et d’internet ; il faut s’en souvenir.

La liberté de circuler est de plus en plus encadrée et contrainte. Certes, au sein de l’UE, les individus et les marchandises sont libres de circuler ; les frontières internes sont largement passantes. Il n’en est pas de même pour les frontières externes de l’UE ; des règlements, des lois, des dispositions sont prises pour limiter fortement les immigrations de personnes d’une part et dans une moindre mesure les imports de marchandises.
L’immigration est un gros problème pour l’UE ; il semble nécessaire de la limiter du point de vue des européens même si cette immigration jeune compense le vieillissement de la population européenne ou française ; il s’avère aussi que l’immigration est un phénomène social qui a toujours existé, qu’il est inhumain de le freiner fortement voire vain.
La vitesse des divers véhicules qui circulent en ville ou sur les routes est limitée, ce qui semble nécessaire pour limiter les accidents. Cette vitesse est souvent contrôlée par des automates. Plutôt que de sensibiliser les gens, de leur faire confiance, d’engager leur responsabilité, on préfère mettre des panneaux nombreux, trop nombreux, des contrôles de vitesse automatique, etc …
On cherche aussi à créer des voies spécialisées du plus rapide au moins rapide, des voies réservées aux autos, vélos ou piétons pour des raisons de sécurité au lieu de partager des voies communes.
Des péages sont mis en place et font payer les voyageurs et transporteurs les plus rapides.
Circuler à pied en ville, dans la campagne ou sur les plages devient problématique ; partout des barrières interdisant le passage même sur des espaces réputés publics. Pour se rendre chez une relation connue, il faut trop souvent taper plusieurs codes successifs avant d’arriver devant sa porte ! Des résidences pavillonnaires envisagent de se clôturer pour se protéger des autres vus comme des intrus.
La liberté de circuler librement est réelle mais de fortes contraintes existent déjà dues à la recherche de plus de sécurité dans le domaine public ou dans le domaine privé.

La liberté d’entreprendre ou liberté économique, à l’inverse est très peu contrainte ; si la vente des drogues est interdite et réprimée, la création de toute entreprise même néfaste à l’environnement ou à l’homme est largement autorisée. Extraire, transformer, distribuer des hydrocarbures est très libre. Produire des produits chimiques dont les effets sont nuisibles à la vie sur Terre reste largement possible même si cette activité est réglementée.
Les entreprises sont davantage contraintes par la nécessité d’un bilan financier positif que par les quelques règlements visant à un bilan écologique bénéfique.
Les entreprises utilisent énormément la publicité pour nous inciter à acheter leurs produits ou services. Cette information à sens unique semble être une atteinte indirecte mais certaine à notre liberté de penser. En effet les slogans publicitaires prônent la facilité obtenue, voire encouragent la paresse ou les bas instincts des gens. La publicité est contrainte dans les journaux, sur les radios, les téléviseurs et les pages web. Ne pouvant y échapper, elle constitue une forme de lavage de cerveau au même titre que la diffusion prioritaire de la pensée unique.
Par conséquent, la liberté d’entreprendre nuit à la liberté de pensée. De plus la volonté économique de croissance continue est incompatible avec le respect de notre environnement qui se dégrade gravement et menace la survie du vivant et de l’humanité.

Cette étude de nos libertés reste très partielle ; néanmoins elle montre assez bien les interactions entre ces libertés fondamentales et notre système de société trop mercantile.

Pour aller plus loin
https://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_fondamentaux
https://fr.sperohope.com/los-13-tipos-de-libertad-y-sus-caracter-sticas
https://www.vie-publique.fr/fiches/23865-libertes-et-droits-fondamentaux-de-quoi-sagit-il