J’entends dire par ce gouvernement et les pro-nucléaires qui l’influencent, qu’il est décidé de relancer la fission électronucléaire en France à la fois avec des supers réacteurs tels une poignée d’ EPR (très gros réacteurs de 130GW électriques) et des dizaines de SMR (d’environ 100MW électriques).
Ceux qui prennent de telles décisions ont-ils encore les pieds sur terre ?
A part deux EPR chinois qui ont fonctionné quelque temps avant d’être arrêtés sur incident assez grave, aucun des quatre autres EPR en construction (un français, un finlandais et deux anglais) n’est encore opérationnel après une durée moyenne de 15 ans !
Peut être l’EPR français démarrera-t-il début 2025.
Comment peut-on miser sur une technologie aussi incertaine pour espérer produire de l’électricité avec un minimum d’émission de GES ?
Quand aux SMR (ou Nuward) ils sont au stade plus qu’expérimental ! De plus l’intérêt de ces petits réacteurs délocalisables au plus près des points de consommation est limité :
- par l’opinion publique peu encline au voisinage de ces réacteurs,
- par le risque de dissémination de radioéléments lors de l’alimentation en fissiles neufs ou de la décharge des déchets,
- par la réussite de la construction sûre en série.
Ces deux types de projets nucléaires supposent un approvisionnement en uranium suffisant ; or les sites d’extraction sont dans des pays lointains et peu sûrs (Niger, Kazakhstan, Russie, Australie, …) ; point d’indépendance énergétique par ce moyen.
Les ressources connues et facilement exploitables sont limitées à 60 ans selon la consommation actuelle ; le déploiement de ces projets nucléaires augmenterait le risque de conflit d’accès à la ressource et le risque de pénurie prochaine.
La construction des réacteurs nucléaires est particulièrement longue et énergivore ; on commence donc à ajouter force émissions de GES avant d’obtenir une production électrique peu émissive de GES.L’actualité le prouve, la durée de réalisation d’un réacteur nucléaire est fort longue, environ deux dizaines d’années ; n’est-ce pas trop tard vu le réchauffement climatique avéré et son emballement probable ?
L’énergie nucléaire est dangereuse de par les risques d’emballement de la fission nucléaire et de la diffusion des matières radioactives ; pour limiter ces risques il faut sécuriser massivement, techniquement mais aussi humainement par les forces de police voire militaires.
Vous l’avez bien compris ; les éléments exposés ci-dessus montrent bien que l’option électronucléaire pour lutter contre le réchauffement climatique et la perte des biodiversités est totalement irréaliste !
Mais alors que faut-il faire ?
Diminuer nos émissions de GES et nos dégâts sur le vivant par la sobriété générale d’une part et par l’utilisation des énergies renouvelables dont certaines sont tout à fait pilotables !
Ce sera l’objet d’un prochain article: plan de réelle transition écologique.
Edité le:31/01/2024