Vers un DPE équitable


Le DPE voudrait devenir opposable, c’est à dire que la qualité des informations de performances énergétiques soient incontestables d’une part et équitables d’autre part.

Le Diagnostic de Performance Energétique est rarement de qualité. En effet le diagnostiqueur agréé établit son diagnostic sur la base d’informations incertaines.

Soit il se base sur les informations de consommation que l’habitant lui communique et dans ce cas s’il obtient la connaissance précise de la consommation d’électricité ou de gaz ou de fioul ou de bois, il ne peut être sûr de la donnée de la température moyenne du logement et de chacune de ses pièces. Du coup, le diagnostic correspondant n’est pas exact et la marge d’erreur inconnue.

Soit il se base sur les données précises de construction avec connaissance précise de la structure des murs, de la qualité des ouvertures, des caractéristiques du sol et de la toiture. Supposant aussi qu’il arrive à déterminer les fuites d’air de ce logement.
Vu la complexité de ce relevé des dimensions correspondantes, sauf à être un réel expert et avoir du temps, il est évident que le diagnostic obtenu par ce moyen risque d’être assez approximatif.

Si on combine les deux formes de diagnostic on peut faire la moyenne entre les deux chiffres obtenus ; certes on approche mieux la réalité et on évite de graves erreurs mais on n’obtient pas encore la justesse du diagnostic.
Notons que le résultat du diagnostic est un chiffre des kWh consommés/m² habitable ainsi qu’un chiffre sur le CO2 émis par cette consommation.
Il y a là un raccourci commode mais parfaitement non équitable !

En effet si la surface du logement est grande, même si l’isolation thermique est bonne, il est évident que cette consommation est supérieure à celle d’un logement de même niveau d’isolation mais de moindre surface habitable.
De même, vu les consommations basiques pour produire de l’eau chaude ou pour faire tourner les lave-vaisselle/linge et faire la cuisine, il apparaît que les petites surfaces habitables sont désavantagées par rapport aux grandes surfaces.

Le gouvernement envisage de tordre les chiffes en vue d’éviter la pénalisation de ces petites surfaces ! C’est une erreur, bien sûr, qui risque de dénaturer le DPE.

Il y a pourtant bien plus simple ; au lieu de rapporter le DPE au m² habitable, rapportons le au nombre de personnes qui habitent ce logement ou ce bureau !

Ainsi un grand logement de 200 m² habité par 2 personnes pourra être utilement comparé à un logement de 50 m² habité par 1 ou 2 personnes.
Quelques chiffres pour mieux comprendre ;
- le logement de 200 m² a un ancien DPE de 60 kWh/m² ce qui est plutôt bien, au total il consomme 60x200 = 12.000 kWh/an
- le logement de 50 m² a un ancien DPE de 100 kWh/m², pas très bon, au total il consomme 100x50 = 5.000 kWh/an
Rapporté au nombre d’habitants identique à 2 dans les deux cas, on voit bien que le petit logement est nettement moins consommateur que le grand.

Conclusion
L’approche de calcul de l'ancien DPE rapportée au m² habitable n’est pas équitable.
Le calcul de DPE tenant compte de la surface habitable et du nombre de personnes qui y résident est beaucoup plus juste et pertinent.
Notons aussi que cette dernière approche serait particulièrement favorable à ce que les gens qui occupent de grands logements soient enclins à y accueillir longuement plus de personnes pour améliorer ce nouveau calcul du DPE.
Il semble intéressant de lier le montant de la taxe d'habitation à ce mode de calcul du DPE. Les logements restant vacants sur de longues périodes seraient alors pénalisés.
Le problème du logement en France ne pourrait-il être réglé par ces dispositions qui incitent à mieux occuper les logements et les bureaux existants et ce sans construire du neuf et donc émettre des gaz à effet de serre néfastes ?


Edité le:06/02/2024