La libéralisation est le cheval de bataille du conseil européen.

Les parlementaires européens et les commissions adhoc n'ont d'autre but que de libéraliser à tout crin. A croire que les établissements publics de chaque pays de la communauté européenne sont à bannir selon le principe sacré de la libre concurrence. Ainsi ils voudraient libéraliser (à ne surtout pas confondre avec libérer !) les sociétés de transport ferroviaire, de production d'énergie, de distribution d'eau (c'est déjà fait en grande partie), de distribution de courrier, etc ... Peut être suis-je un peu rétro, mais franchement, je ne vois pas le gain escompté pour l'usager.

Je m'explique sur quelques exemples bien connus.

1. Prenons l'exemple de la distribution de l'eau. Quel est l'usager qui peut choisir son distributeur d'eau potable ? Pratiquement aucun ! Dans ces conditions, la libre concurrence n'existe pas au niveau de l'échange de base avec le client usager. Donc, l'usager ne peut que subir le tarif proposé par le distributeur. Par contre, les grosses fortunes peuvent se battre à coup d'OPA et autres tractations monétaires pour faire l'acquisition du juteux réseau de distribution de l'eau. Car, là est tout l'intérêt de la chose: chacun de nous ne pouvant se passer d'eau, la société de distribution est sûre de vendre au prix le plus avantageux pour elle.

2. Prenons l'exemple de la distribution d'énergie (électricité et gaz). En cours de libéralisation dès juillet de cette année. Là encore, l'usager aura les plus grandes difficultés pour changer de distributeur, ce pour des raisons techniques certes, mais surtout pour ne pas gréver les intérêts des futurs nouveaux exploitants. A ce propos, il est bon de conseiller à chacun de nous de rester dans le système des prix régulés (par opposition à libéralisés).

Et l'on pourrait prendre l'exemple des parkings aménagés, des pompes à essence, des péages d'autoroutes, ...

Toujours la même idée: l'usager est obliger de ... s'acquiter d'une véritable dime !

Je pense que tout ce qui est de cette nature ne devrait en aucun cas être libéralisé. Au contraire, les états, la communauté européenne devraient être les commanditaires directs de ces réseaux. Les recettes ainsi engrangées resteraient dans les banques d'états européennes au lieu d'aller dans les poches de quelques nantis du monde. Il est probable que nos impots et notre endettement diminueraient fortement.

Il serait plus aisé de remédier à l'épineux problème du chomage; par exemple au lieu de mettre en place des machines automatiques dans les péages, on accepterait volontiers d'embaucher un peu plus de personnel sans risque de déficit.

La libéralisation n'a d'autre effet que d'enrichir encore un peu plus les plus riches et d'appauvrir et d'asservir toujours plus les plus pauvres, y compris les états eux mêmes. Jusqu'à quand va continuer cette tendance suicidaire pour l'homme ? Certains nantis n'hésitent pas, aujourdhui, à railler ceux qui pensent 'lutte des classes'. Je ne sais pas ce que sont devenues les lois anti trusts qui donnaient un semblant de moralité au système capitaliste américain.

Les états s'apauvrissent du fait qu'ils tentent de limiter les dommages de cette libéralisation sur les populations. En effet les aides aux chômeurs, la prise en charge de nombreuses maladies dues à l'inhumanité du mode de vie libéral, épuisent les finances des pays et leurs enlèvent du même coup toute marge de manoeuvre. Faudra-t-il attendre un soulèvement massif des plus démunis, une cour des miracles à l'échelle planétaire pour qu'enfin, les choses changent ?

Ce qui se passe dans nombre de pays du Moyen orient préfigure-t-il ce qui menace nos pays dits aisés ? Aisés pour combien de temps encore ?

Je ne sais pas, je ne sais plus. Mais ce que je crois, c'est qu'il faut casser ce mouvement de libéralisation 'toujours plus', parce qu'il va à l'encontre du bien être. Je me demande d'ailleurs si libéralisation et matérialisme ne sont pas étroitement liés. Y a t-il encore quelques femmes et hommes pour entendre mon message d'appel au secours de nous mêmes ?