Soirée exceptionnelle à Grasse.
J'ai travaillé tard, jusque 21 heures ce soir là. Le temps de poser mes affaires à l'hôtel puis de partir en ville, à priori pour diner.
En fait je me suis posé dans un pub où j'avais déjà bu une Guiness, pas très loin de chez Antoine. Le patron que je connais un peu, est sympathique, je me suis arrêté d'autant plus qu'il y avait une jolie femme accoudée au bar. Bien m'en a pris. Car le genou de la demoiselle très fin et presque pointu et la cuisse dodue juste ce qu'il faut et la couleur de peau des gens qui vivent au soleil mais savent en tempérer les ardeurs avaient de quoi émoustiller tout homme sachant encore ouvrir ses yeux.
Mais l'histoire vécue a pris un tout autre tournant, presqu'imprévu.
Aurélie, puisqu'il faut lui donner son prénom était en compagnie d'habitués qui se prénommaient Pascal et Ahmed. Ahmed est un jeune gars qui s'occupe du bar et qui, semble-t-il, partage la vie d'Aurélie. Pascal, bien que homosexuel est un ami intime du couple. Comme je me suis posé la question, il n'est pas évident du tout que les relations réelles entre ces trois personnes soient exactement celles que je relate ici. Qu'importe. Pascal a eu la gentillesse de me proposer le restant d'une pizza qu(il s'était fait livrer et l'avait suffisemment nourri. J'ai fait plusieurs essais très modestes de conversation avec Aurélie de crainte de déplaire à Ahmed.
Et puis Pascal, avec Aurélie et Ahmed un peu éloigné par le service du bar en est venu à parler de la difficulté d'être aimé pour soi même, en dehors de tout aspect sexuel. Ce sujet de conversation aurait sans doute fait sourire quelque jeunesse.
J'ai saisi cette occasion pour me mêler de la conversation et je me suis placé entre Aurélie et Pascal en leur disant que celà élevait le débat et qu'il me plairait d'en parler avec eux. Ils ont accepté que j'entre en scène, si j'ose dire. Au début tout allait bien, mais rapidement Pascal m'a littérallement agressé en prétendant que j'étais prêt à une incursion dans ma vie de couple, que je succomberai volontiers aux charmes d'Aurélie, qu'il me voyait comme un petit cochon sans vergogne.
C'est vrai Pascal, j'eusse aimé caresser quelque rondeur d'Aurélie, mais entre le souhait et l'action, il y a parfois un abîme pour qui respecte l'autre. J'ai du résister tant aux assauts verbaux de Pascal qu'à ceux d'Aurélie qui relayait parfois les propos de Pascal. Quand Ahmed nous rejoignait, l'attaque bien que subtile est délicate persistait. J'ai résisté car que m'importait cette attaque verbale dans la mesure où je pouvait froler Aurélie, lui parler à l'oreille, ce que je n'ai pas fait assez souvent.
Je passais avec eux une soirée somme toute fort agréable. Point de tabous dans nos discussions, quelques contacts tactiles, des échanges de regards et les gestes tendres d'Ahmed envers Aurélie qui ne me gênaient point: j'aime à voir les gens heureux et surtout chaleureux. C'était le cas. Des jeunes arrivaient, apparemment nombreux de la même entreprise que Pascal et le bar se remplissait.
Pascal se montrait à chaque fois très 'embrassant' tant auprès des filles que des garçons. Peu à peu, Pascal s'est amadoué et sa conversation est devenue intéressante. Comme mon copain Jean Pierre, j'ai bien senti dans son discours l'influence d'une éducation jésuite.
A contrario, Aurélie s'est laissé approcher par un jeunot, bien plus avenant que moi, certes et du type d'Ahmed, quelque peu. J'en étais à ma quatrième Guiness déjà. La conversation et les menus atouchements avec Aurélie tournaient courts. Ahmed ne semblait pas heureux qu' Aurélie accepte, en quelque sorte, les avances du jeunot: sûr, qu'Aurélie est merveilleuse...pour retenir des hommes de tous ages au bar, mais quand même !
Le charme était rompu. Je suis resté encore un peu par sympathie pour Pascal et respect pour ce petit groupe qui m'a offert en toute simplicité un merveilleux instant de chaleur humaine. Et puis comme toujours, par mesure (ni trop, ni trop peu de tout), je suis parti vers mon hôtel et vers ma vie.
Sais-tu, Pascal ? La première chose que j'ai fait en arrivant, c'est d'appeler ma femme pour lui relater, avec beaucoup moins de détails, il est vrai, cette soirée mémorable. Encore merci à vous trois, Ahmed, Aurélie, Pascal.
Et bisous très chauds si vous pouvez le soutenir ! Je mettrai ce texte sur mon site web, car vous le valez bien, comme dit la pub !