Les entreprises de transport ne savent plus quoi inventer pour optimiser le remplissage de leurs véhicules. Dernier en date imaginé par la SNCF; celle-ci voudrait instaurer la réservation obligatoire sur les TER !
De manière générale, le système de réservation n’est guère plaisant pour le voyageur qui n’a plus le droit de décider de son escapade au dernier moment sauf à payer beaucoup plus cher son trajet ou à ne pouvoir accéder à son avion, son train ou son bus faute de place.
Pour le transporteur, l’intérêt est double:
- d’une part, il fait payer davantage les importuns et donne l’impression de faire une réduction aux plus prévoyants,
- d’autre part il optimise le remplissage de ses véhicules de transport voire peut se permettre de diminuer voire de supprimer sans dommage apparent quelques véhicules et ainsi faire une économie sur les moyens mis en œuvre.
Notons que cette politique de réservation obligatoire et de tarif variable présente quand même quelques inconvénients pour le transporteur et surtout pour l’écologie. En effet, cette complication de la billetterie, fût-elle électronique, suppose de faire tourner sans interruption de nombreux serveurs dédiés. Si le transporteur économise en supprimant du personnel, il dépense en énergie et en matériel pour émettre les titres de transport réels ou virtuels ainsi que pour la mise en place d’un système de contrôle toujours plus compliqué.
Dans son intérêt et dans celui, plus général de la sobriété énergétique, l’usager des transports en commun doit refuser le principe de la réservation obligatoire.
Le transport ferroviaire à vitesse normale est particulièrement économe en énergie par rapport aux transports rapides (type avion ou TGV) ; de plus l’utilisation de l’électricité pouvant être produite par les ENR et par le nucléaire, en fait un transport propre sur le plan de l’émission des GES.
Le transport ferroviaire est ainsi en mesure de concurrencer positivement les transports par la route individuels ou communs.
Plutôt que de compliquer la vie de l’usager du transport ferroviaire, ne serait-il pas plus malin de favoriser cet usage par l’extension des liaisons du réseau local à moyenne ou basse vitesse ?
Plutôt que de faire des tarifs de plus en plus complexes, ne serait-il pas plus intelligent de simplifier ceux-ci et d’alléger le système informatique, numérique et matériel nécessaire ?
La SNCF, pour ne citer qu’elle, n’aurait-elle pas avantage à se recentrer sur son métier : transporter un maximum d’usagers d’abord au plan local, là où le besoin est le plus important ?
L’État français et l’Europe, ne devraient-ils pas saisir cette opportunité du transport en commun propre, le favoriser au maximum, le re-développer là où il est devenu manquant afin d’inciter les usagers à abandonner la voiture personnelle bien plus polluante ?
Nous avons hérité des trente glorieuses (années 50,60 et 70), le culte de la vitesse ; on retrouve encore aujourd’hui cette tendance dans les transports mais aussi dans les liaisons numériques et les ordinateurs. Nous savons pourtant que la vitesse coûte cher sur le plan financier et sur le plan écologique.
De plus socialement la grande vitesse ne profite qu'à un petit nombre de privilégiés.
Alors, disons le tout net : aller de plus en plus vite c’est dépassé et c’est néfaste !
Devoir gérer nos emplois du temps avec précision et toujours plus à l’avance, c’est nous rendre dépendant des machines, nous robotiser, nous déshumaniser …
Il faut savoir dire NON à cette course insensée de la société mondialisée !
Et il faut déjà dire Non à la réservation sur les TER ...
Edité le:19/08/2024