Nous avons perdu de très nombreuses libertés, ces dernières années.
Qui peut affirmer que toutes les libertés suivantes sont toujours pleinement assumées ?
Liberté de penser, de s’exprimer, de s’instruire, de se divertir, de se déplacer, d’agir, de se soigner, de manger ou boire, d’acheter ou d’acquérir, de refuser, de vivre et mourir !
1. La liberté de penser et de s’exprimer
Nous sommes théoriquement libres de penser : le pire et le meilleur, c’est dans notre nature humaine et animale. Oui mais, dès que l’on s’exprime oralement, ce que l’on pense et dit n’est pas forcément acceptable pour tout le monde. En petit comité ou même en débat public, si notre pensée est inacceptable pour certains, il y aura des réactions immédiates et notre pensée sera en quelque sorte corrigée voire refusée nettement. Il y aura une sorte d’adaptation au contexte, une régulation de notre pensée.
Si on s’exprime par écrit, la réaction n’est pas immédiate ; souvent elle n’est même pas possible. Le journaliste rapporte un événement et exprime son ressenti et sa pensée personnelle ou celle du groupe rédactionnel. Cette expression figure dans un article de journal, dans une revue, dans un livre, etc … Qui peut prétendre, aujourd’hui, que sa réaction envoyée à un journal, à un éditeur, à un auteur est lue attentivement et qu’il en est tenu compte ? Le droit de réponse est très rarement accepté ! Le journal, l’éditeur, l’auteur se réservent le droit de ne pas répondre. Du coup, l’adaptation nécessaire d’une pensée au contexte, n’existe plus. Certains peuvent exprimer leur pensée (donc à sens unique), la plupart des autres ne le peuvent pas ! Tout se passe donc comme si notre liberté de penser n’existait plus !
Si on s’exprime sur internet, la liberté d’expression semble possible pour tous y compris avec ses excès, c’est humain. Mais chacun de nous ne dispose pas de la même capacité à se faire lire ou écouter ou visualiser sur le net. La plupart d’entre nous avons de rares lecteurs alors que les personnalités du moment sont relayées par les grands médias. Du coup, leur expression est fortement démultipliée : de ce fait, ils sont lus par un bien plus grand nombre de gens. Ici encore tout se passe comme si la liberté de penser et de s’exprimer du commun devenait nulle.
Et c’est sans compter, sur la recherche du sensationnel qui passe toujours avant la pensée rationnelle, l’analyse des faits, la tentative de comprendre ce qui se passe, la recherche des tenants et aboutissants, la découverte d’une orientation profonde de notre société.
Serons nous vraiment libres de penser demain ? Dans la mesure où le matraquage publicitaire privé ou gouvernemental peut fausser notre entendement, par le fait que la plupart d'entre nous sont pris dans le tourbillon toujours plus rapide de la vie et donc disposent de bien peu de temps pour réfléchir sereinement, il n'est pas assuré que nous soyons réellement libres de penser !
A suivre: La liberté de s'instruire
Edité le:03/12/2020