Nous avons perdu de très nombreuses libertés, ces dernières années.
Qui peut affirmer que toutes les libertés suivantes sont toujours pleinement assumées ?
Liberté de penser, de s’exprimer, de s’instruire, de se divertir, de se déplacer, d’agir, de se soigner, de manger ou boire, d’acheter ou d’acquérir, de refuser, de vivre et mourir !
2. La liberté de s'instruire
La République se charge de fournir une instruction minimale de ses enfants. C'est une mission régalienne de l'Etat dont le but est de fournir les bonnes bases d'instruction pour tous, le plus égalitairement possible et aussi de créer les conditions de cohésion sociale du pays.
Cette liberté s'étend ensuite par la possibilité donnée à chacun d'apprendre davantage selon ses désirs et possibilités par la lecture, par l'apprentissage, par la culture, par le sport ...
L'école publique obligatoire voulue par la Constitution française a beaucoup changé; elle est devenue inégalitaire puisque selon leur situation sociale, les uns réussisent leur cursus, les autres le ratent totalement. De plus l'école républicaine est désormais de plus en plus doublée par des écoles cultuelles. Celles-ci qui sont payantes, ont parfois meilleure réputation que l'école publique et gratuite. Une situation anormale qui renforce l'inégalité sociale.
En réalité les plus aisés peuvent choisir leur école, souvent privée tandis que les plus pauvres sont astreints à respecter scrupuleusement la carte scolaire et se retrouvent entre eux dans des écoles publiques de moindre qualité.
Difficile alors de dire que la liberté de s'instruire est assurée pour tous.
Après le tronc commun Primaire, Collège, Lycée chaque élève a le choix de continuer ses études ou bien d'aller au travail souvent avec phase obligée d'apprentissage. S'il poursuit ses études, l'étudiant a le choix entre les grandes écoles ou les universités.
Evidemment les enfants issus des classes défavorisées sont enclins à travailler pour améliorer le revenu de la famille. Dans le meilleur des cas, ils peuvent accéder à l'Université qui n'est pas trop chère.
Les enfants issus de classes aisées ont un choix plus large, plus riche. Ils peuvent travailler de suite dans l'entreprise familiale; ils peuvent s'inscrire à l'université et bien vivre grâce aux revenus parentaux; ils peuvent entrer dans une grande école qui sélectionne les meilleurs ou qui est payante.
Ce schéma simplifié montre bien que la liberté de s'instruire, de se former, d'entrer dans la vie active n'est pas la même selon sa classe sociale. Certes certains dont les parents étaient pauvres ont pu néanmoins accéder aux grandes écoles, mais leur nombre est bien trop faible.
On peut donc affirmer que la liberté de s'instruire et de s'élever dans le système social n'est pas très bonne en France. L'Etat faillit à sa fonction régalienne d'enseignement. En conséquence, la cohésion sociale du pays est largement menacée. Et les gens désemparés sont sensibles aux manifestations les plus radicales de la pensée ou de la croyance.
A suivre: La liberté de se divertir
Edité le:03/12/2020