Hier soir, j’ai regardé deux émissions édifiantes sur Arte. La première montrait comment le business arrive à manipuler l’opinion en faisant des études pseudo-scientifiques, en réalité orientées pour faire croire que la nicotine n’est pas cancérigène par exemple ; ou encore pour semer le doute sur toute position scientifique même si celle-ci est largement avérée et démontrée.
La deuxième émission concernait la fraude manifeste des grands constructeurs automobiles allemands et le non respect des normes européennes de limitation de la pollution. Ces constructeurs se sont aperçus qu’ils ne pouvaient pas respecter les limites fixées en conditions normales de conduite. Ils ont donc fait réaliser par Bosch un module électronique et informatique qui optimisait le fonctionnement du moteur et du filtre anti-pollution uniquement pour des conditions hors route, sur banc de mesure.
Ces constructeurs auraient pu mettre en œuvre la solution de la Chevrolet Volt qui utilise un moteur thermique couplé à un générateur de recharge des batteries tandis que les roues motrices ne sont entraînées que par le moteur électrique. Cette solution eut permis d’optimiser à tout instant le moteur thermique.
La Chevrolet Volt n’est pas très répandue. Sans doute est-elle trop chère, ce qui expliquerait que cette solution ne se généralise pas.
Du coup, l’ensemble des constructeurs automobiles se tourne vers la voiture à moteur électrique et batteries rechargeables ou encore à combustible hydrogène.
Certes, ces véhicules respectent haut la main les limites de pollution sur route fixées par la communauté européenne. Mais ce faisant, on oublie peut être un peu trop vite :
- que la voiture électrique roule et pollue de par le frottement avec la route,
- que la fabrication de la voiture électrique exige des métaux voire des terres rares dont l’extraction est très polluante,
- que le nombre de véhicules, électriques ou non, restant important, nous aurons toujours les inconvénients du fort trafic et de ses bouchons, nous continuerons à préempter d’énormes quantités de ressources terrestres de quantité finie.
La voiture électrique ou à hydrogène pour tous, n’est pas le remède à la pollution, loin s’en faut ! Pire encore, cette sorte de fuite en avant nous aveugle et nous cache une réalité écologique fondamentale : on ne peut pas consommer plus que ce que la planète peut nous fournir de renouvelable chaque année !
En gros, on ne peut respecter la réalité écologique par toujours plus de technologie mécanique ou électrique ou thermique ou nucléaire ; le respect de l’écologie passe d’abord par le respect de nos limites terrestres et humaines.
Vouloir croître toujours plus ne vous rappelle rien ? Une petite fable de La Fontaine ? La grenouille qui voulait devenir plus grosse que le bœuf ! Elle en est morte, évidemment.
L’humanité qui oublie sa nature d’être vivant court à sa perte de la même façon.
Edité le:24/02/2021