Le temps passe et court ...

Il faut bien se l’avouer, il me reste moins de temps à vivre que ce que j’ai déjà vécu !
Trois quart de siècle d’existence et au plus encore un quart de siècle à vivre au mieux, selon des statistiques optimistes !
Au mieux, c’est à dire avec une santé assez bonne pour jouir de tous mes sens, trotter, boire encore du bon vin, ne prendre qu’un minimum de médicaments, vivre vraiment !
Avec le temps je réalise qu’il ne faut pas remettre à demain ce qu’on peut faire le jour même.
En effet, je regrette de ne pas avoir vu encore une dernière fois tous ces gens que j’ai aimé et qui sont déjà partis.

Par exemple, je me souviens de Jean Pierre venu cogner à ma porte alors que j’étais loin, auprès de ma mère âgée et à la santé déclinante. Il avait compris qu’il ne lui restait plus longtemps à vivre et il avait profité d’une escapade en région parisienne pour venir me voir, une dernière fois !

Curieux quand même ! Pourquoi faut il donc que nous soyons en fin de vie pour comprendre que ce sont tous ces gens, relations, amis, amours qui sont si importants pour nous ?
Pourquoi, n’avons nous pas cherché à entretenir plus tôt et plus régulièrement ces liens essentiels ?
Certes, le tourbillon de la vie, le temps passé au travail et en déplacements, le temps consacré en priorité à notre famille nous a sans doute empêché d’entretenir sérieusement ces nombreux liens.
Certes, nos déménagements et ceux des autres nous ont éloigné géographiquement et ont limité fortement les occasions de se retrouver.
Certes, il est quasi impossible d’entretenir toutes les relations amoureuses que l’on a connues. D’autant plus que celles-ci se terminent le plus souvent par un adieu considéré comme définitif par l’un ou l’autre. De plus comment faire admettre à celle qui partage notre vie, que nous avons encore besoin d’avoir des nouvelles d’anciennes amours ?
Certes, les retrouvailles ne sont pas toujours bien heureuses car nous avons beaucoup changé et sommes parfois déçus les uns des autres de notre évolution. De même, si nous souhaitons revoir quelqu’un, il n’est pas sûr que cela soit réciproque !

La technologie moderne, du téléphone à internet permet de s'écrire, de s’entendre et même de se voir quelles que soient les distances qui nous séparent. C’est assez magique, mais ça ne remplace pas le véritable contact humain.

Nous avons besoin de se sentir, de se toucher, de vivre quelques instants ensemble.

Je me souviens de Michèle Voisin, une amie de ma période étudiante, en 1969 environ. J’étais parti faire les vendanges dans le sud de la France. A mon retour à Mouchin où vivait ma grand-mère, je trouvais un telex par lequel Michèle me disait partir bientôt à Londres pour une mission dans un collège anglais. J’arrivais trop tard pour l’accompagner jusqu’à Calais. Elle était déjà arrivée à Londres ! Ni une, ni deux, je décidais alors d’aller la rejoindre à Londres. Je l’ai retrouvée dans son collège à l’heure du thé au milieu de ses collègues enseignants. Nous avons passé le reste de la journée ensemble et je suis revenu en France le lendemain.
Cette escapade londonienne reste un merveilleux souvenir pour moi, non pas pour l’amitié toute platonique de Michèle, mais parce que j’avais, nous avions, le sentiment d’avoir fait ce qu’il faut pour entretenir notre relation.

Alors, je veux passer le temps qui me reste à vivre, non pas à courir la planète pour voir des sites magnifiques mais pour renouer, à chaque fois que possible, avec d’anciennes relations. J’en ai perdu beaucoup de vue mais il en reste suffisamment pour meubler un agenda perpétuel ...
Et puis, Françoise et moi sommes toujours capables d’établir de nouvelles relations.

Voilà donc le programme des années à venir … Retrouver, nous retrouver !

Et vous qui me connaissez et lisez ces lignes, contactez moi !

Edité le:13/06/2021