Pour un urbanisme nouveau et efficient ...

Nous avons de nombreux exemples de zones spécialisées sur SQY et environs (supermarchés, zones d’emploi Renault, zone d’emplois Bouygues, centres de sports ou de golf, RN10 de Coignières, zones pavillonnaires, …) et j’en oublie !
Ce type d’urbanisme s’appuie particulièrement sur l’utilisation de la voiture personnelle et à moindre titre sur l’utilisation des transports en commun.

Le réchauffement climatique, la perte de biodiversité, le pillage des ressources terrestres mène à coup sûr au désastre pour l’humanité. Pas besoin d’avoir « fait » l’ENA pour comprendre cette évidence écologique. Or ce désastre prévisible est du en très grande partie à la suractivité humaine, à l’industrie automobile, à la construction nouvelle, à nos achats permanents.

Pour sortir du cercle vicieux qui mène au désastre, une stratégie semble se dessiner nettement. Mettre en œuvre la sobriété énergétique mais aussi diminuer notre consommation de biens ou de services mercantiles trop souvent non essentiels.
Cette stratégie implique donc moins d’utilisation de la voiture personnelle mais aussi moins d’usage des transports en communs et moins d’achats inconsidérés.

Pour ce faire, il faut revoir complètement l’urbanisme des agglomérations mais aussi l’agencement des villages.
Si on ne peut plus ou ne veut plus utiliser sa voiture personnelle pour aller au boulot ou au supermarché, il faut donc que boulot et supermarché se rapprochent de nos habitats ou plus exactement que tout quartier d’agglomération ou tout village comporte un mixte d’habitat, de commerces, d’emplois, etc …
Ainsi, nous trouverons, à portée de pieds ou de vélos, la plupart des choses essentielles à notre vie.

Evidemment les géants économiques de l’automobile, du bâtiment et des grandes surfaces sont tentés de pérenniser un modèle économique qui leur convient ;
C’est pourquoi, ils nous vantent les véhicules électriques censés être propres. Coup triple pour ces géants :
1) on garde les zones spécialisées et les infrastructures associées pour s’y rendre,
2) on garde la consommation de carburant fut-il électricité,
3) on rend obsolètes les anciens véhicules, les anciennes stations services et on oblige donc à faire et acheter du neuf !
C’est encore pourquoi, ils nous vantent le tout internet et la 5G. Coup double ici encore :
1) on supprime du contact humain, c’est à dire des emplois et on améliore les profits,
2) on oblige les gens à s’équiper de plus d’appareils numériques nouveaux qu’il faut bien acheter !
On pourrait trouver bien d’autres exemples encore ...
Ce qu’il faut en retenir, c’est que la bataille sera rude contre ces géants et qu’il ne sera pas facile de changer de modèle de société.

Pourtant, il est vital de le faire. Et il ne faut pas se rater pour éviter que les géants économiques en profitent pour nous faire revenir en arrière.

Sur le plan de l’urbanisme, il faut donc trouver un plan de transition sans retour possible entre le modèle en zones spécialisées et le modèle en quartiers multi-fonctionnels.

1) Rendre progressivement toute zone spécialisée plus multi-fonctionnelle
Pour une zone d’habitat, y implanter un commerce local, une école locale, un artisan, un bureau, un équipement sportif local, une zone maraîchère, ...
Pour une zone commerciale, réduire sa surface d’une fraction et y implanter habitat, école, …
Pour une zone d’emplois, réduire sa surface d’une fraction et y implanter habitat, commerce, école, une petite ferme, …
Ainsi peu à peu chacune des anciennes zones spécialisées devient multi-fonctionnelle. Reste à déterminer la fraction supportable et s’y tenir.

2) Diminuer la taille de tout établissement spécialisé et centralisé et l’éclater en de multiples petits établissements multi-services
Pour faire des économies d’échelle, même les institutions et administrations de l’État ont centralisé leurs services. Par exemple la CASQY a repris à son compte la gestion des principaux réseaux (éclairage, déchets, réseaux d’adduction ou d’évacuation d’eaux, …).
De même les établissements scolaires sont spécialisés primaire, collège, lycée. Si les établissements primaires restent à taille humaine, c’est déjà moins vrai pour les collèges et encore moins pour les lycées. De plus ces établissements géographiquement distincts, obligent parfois élèves et enseignants à des déplacements importants. On pourrait analyser sous le même angle, les bureaux de poste, les guichets bancaires, etc …
A chaque fois la spécialisation éloigne les usagers des services les plus utiles ;

Pour éviter ces inconvénients pour les usagers, il faut s’organiser autrement.
L’établissement scolaire local du quartier ou du village peut comporter des classes primaires, une ou plusieurs classes collège, une ou plusieurs classes niveau lycée. Certes l’éventail des options du lycée local sera forcément réduit mais pourra néanmoins convenir à une partie des élèves de ce quartier. Et on n’empêche pas la possibilité d’accéder à un autre lycée pour y trouver d’autres options recherchées.
Dans les très petits villages, la pratique des classes multi-niveaux sera remise en pratique.
De même au lieu de séparer la mairie, le bureau de poste, le guichet bancaire, etc … ne serait il pas plus judicieux de disposer d’un bâtiment commun regroupant tous ces services servis par des personnes plus polyvalentes, ce qui devrait rendre leur travail plus varié et plus attrayant.
Dans un petit village, le local commun regrouperait ces services avec une ou deux personnes totalement polyvalentes.

3) Freiner le trafic entre zones spécialisées ou le réduire à certains usages essentiels
Le trafic routier est particulièrement nuisant et polluant.
Plusieurs grandes villes ont déjà pris des arrêtés pour y limiter la circulation routière.
Puisque nous voulons tendre vers moins d’usage du transport individuel, ne pas hésiter à restreindre l’usage de certaines voies de circulation aux seuls transports essentiels ou encore condamner certaines portions de routes qui traversent des zones d’habitation et les rendre aux autochtones.

4) Récupérer les matériaux des parkings et bâtiments devenus vides et retourner à la nature ces lieux quand c’est possible, leur trouver un nouvel usage écologique sinon.
Plutôt que construire avec des matériaux neufs, ne pourrait on réutiliser au maximum le démontage de bâtiments et réutiliser leurs matériaux. Certes le modèle économique correspondant n’est pas intéressant puisque le démontage coûte plus cher en temps et en argent que la destruction ; mais ce n’est plus le modèle économique qui prévaut ; c’est le modèle écologique.
Sobriété énergétique d’une part et emploi manuel préféré à la machine énergivore.
Sur l’emplacement des parkings et bâtiments démontés et non utilisables pour une autre fonction, rendre le sol à la nature et le cultiver si possible.
Trouver un nouvel usage à certains bâtiments comme les parkings en sous sol tels que la culture de champignons, l’entreposage, une salle de projection locale, etc …

5) Instaurer un octroi d’entrée ou un quota d’admission dans les grandes agglomérations
Trop souvent, l’État libéral se protège de l’immigration venant d’autres pays moins riches.
Mais il ne prend aucune mesure pour limiter l’immigration des campagnes vers les grandes agglomérations. Or dans le contexte de recherche de la multi-fonctionnalité des territoires, il serait peut être souhaitable de prendre de telles mesures.

6) Plus de solidarité, moins d’individualisme dans le logement
Le modèle de logement actuel repose sur la propriété de son logement, appartement ou pavillon.
Les gens seuls ou les couples cherchent à acquérir le logement de leurs rêves ou plutôt du rêve que leur suggère la publicité propagande. Pour y parvenir, nombre d’entre-eux s’endettent lourdement.
Par exemple, des couples jeunes avec jeunes enfants achètent un logement dont ils deviennent réellement propriétaires quand leurs enfants sont partis !
Les gens trouvent rarement un logement proche de leur emploi ; parce que les logements de ville, là où se trouve l’emploi, sont chers, manquent souvent de verdure, subissent des nuisances importantes.
Les plans de logements sont trop souvent sectorisés ; logements pour étudiants, logements à la location pour faibles revenus, logements pour l’acquisition de plus aisés, logements de luxe pour les plus riches, logements pour personnes âgées, etc …
Ces plans de logements sont aberrants pour ne pas dire idiots. En effet, nous vieillissons et changeons tous, fort heureusement. C’est la vie ! Par conséquent, un étudiant ne reste pas étudiant toute sa vie ; à l’inverse la personne a été active avant de devenir personne âgée. Et les ressources et trajectoires des gens changent énormément.

Du coup, par exemple, l’étudiant va bénéficier du logement prévu pour lui, peu de temps. Ensuite il devra aller voir plus loin pour se loger. Ce raisonnement est tout aussi valable pour les autres secteurs. Les plans de logement sectorisés génèrent des déplacements de personnes importants qui ne sont pas toujours nécessaires ou voulus.

Il n’est pas raisonnable sur le plan social de séparer toutes ces catégories de gens, de l’étudiant à la personne âgée. Dans une société plus solidaire, il faut au contraire mixer le plus possible les diverses catégories de gens pour créer la réalité du « Vivre ensemble ».

Il faut donc revoir complètement les plans de logement et les diverses utilisations possibles du logement.
De nombreuses options existent déjà tels que l’habitat en groupes, le partage de logement, la mixité sociale du logement, …

L’habitat en groupes
Plusieurs personnes de même tranche d’âge, le plus souvent mais ce n’est pas obligatoire, se réunissent et décident de faire en commun l’acquisition d’un immeuble. Cette démarche est solidaire par opposition à l’acquisition individuelle. De plus, l’agencement de l’habitat peut alors être plus souple, local commun pour grandes réceptions, pour les enfants, laverie commune, etc … et chaque logement individuel peut être réduit au strict nécessaire.

Le partage de logement
Les retraités se retrouvent souvent, un peu isolés dans des logements devenus trop grands puisque les enfants sont partis. Il est intéressant pour eux de partager une chambre de leur logement à un étudiant par exemple. Ils retrouvent une jeune compagnie et ils rendent service à un jeune n’ayant que peu de ressources.
Ce partage de logement est parfois facilité et organisé par des associations inter-générationnelles.
Il existe même un organisme qui prévoit des grands studios pour les personnes âgées en rez de chaussée et quelques appartements à l'étage, pour couples jeunes qui prennent en charge partiellement les anciens.

La mixité sociale
Ici l’idée est de mélanger volontairement des ménages de ressources assez différentes. L’idée passe mal car « on ne mélange pas les torchons et les serviettes » selon un adage issu de la bourgeoisie d’antan. Pourtant, ce mixage est important pour créer la solidarité entre les citoyens d’une commune, d’un quartier.
Compte tenu que le réchauffement climatique apportera forcément des catastrophes et des dégâts, la volonté d’instaurer le vivre ensemble est primordiale.
Si les plus aisés, pensent qu’ils peuvent se barricader dans de véritables guettos, ils se gourent complètement. En effet, leur isolement est néfaste et illusoire puisqu’ils ont besoin des services de plus pauvres.

Edité le:17/06/2021