Comment voir un film ?

Aujourd’hui, la plupart des films nouveaux sont projetés dans des multiplex, c’est à dire des groupes d’au moins dix salles situés dans des zones commerciales le plus souvent, soit assez loin du centre des villes.
Par ailleurs, ces multiplex appartiennent à deux grands consortiums Pathé ou Gaumont.
Ces multiplex sont largement informatisés et numérisés ; ce qui permet donc de faire une grande économie de personnel et facilite la signalisation ainsi que la publicité des films.
Cela signifie également que ce sont les services centralisés des consortiums qui sélectionnent les films et ne laissent presqu’aucune initiative aux multiplex répartis sur le pays.
Du coup, à un instant donné, tous les multiplex de France projettent souvent les mêmes films.
Les économies de personnel ont signé la fin de l’entracte ! Si vous souhaitez du pop corn, il faut prévoir son achat avant d’entrer en salle.
Vu l’éloignement des zones de résidence, l’accès à ces multiplex exige la voiture personnelle ou au mieux un bus de transports en commun.

Hier encore, existaient des cinémas de quartier ou de petite ville constitués d’une seule salle de projection. La répartition sur le pays était bien plus nombreuse et plus uniforme. D’ailleurs, on se rendait souvent à pied, parfois en vélo, au cinéma, le samedi soir ou le dimanche après midi.
Chaque responsable de salle indépendant était libre de choisir les films qu’il souhaitait présenter à son public ; certes, il devait tenir compte des goûts de ce public et du coût de location du film, mais sa latitude de choix était très large. La probabilité de voir deux films programmés en même temps dans deux salles voisines était faible.
Chaque cinéma nécessitait la présence de personnel, au moins un gestionnaire, un projeteur, un guichetier et une ouvreuse qui distribuait durant l’entracte quelques glaces, pop corn ou sucreries.

Avec l’avènement de la télévision, les films peuvent être visualisés sur un téléviseur de salon ; la disposition d’un fauteuil personnel et un écran de plus en plus grand confèrent un grand confort de projection du film. Le choix est contraint par les programmes des chaînes. Le coût est modique et on peut voir plus d’un film par jour. La convivialité et l’espoir de rencontrer quelqu’un est nul.

La technologie numérique du streaming permet de visualiser un film sur smartphone. Cette fois le confort d’écoute est très limité mais le choix est bien plus large que pour la télévision. Le coût d’accès aux plateformes de streaming est assez important et peut décourager. Ce mode de visualisation est très personnel pour ne pas dire égoïste.

Comparaison des quatre modes de distribution des films

Le multiplex offre un choix de films plus large et des plages d’accès au cinéma plus grandes. Néanmoins, d’une multiplex à l’autre, le choix varie très peu durant une même semaine. Pratiquement aucune spécificité d’une région à une autre !
Le confort et la propreté des multiplex est bonne à très bonne d’autant plus que ces équipements sont récents.

Le cinéma d’art et d’essai, survivant des cinémas d’antan, autorise une spécificité de la programmation et permet de voir autre chose que dans les multiplex ; sa sélection de films est plus diversifiée ; néanmoins sa survie est compromise par la puissance financière des multiplex.
Le confort et la propreté des petites salles est parfois moyen du fait de la vétusté de certains équipements.
Pour le multiplex ou la salle d’art et d’essai, le coût d’accès est important.

Le téléviseur donne accès à une grande variété de films qui ne sont pas de première fraîcheur. Le coût de visualisation est très faible.

Le smartphone ou l’abonnement à une plateforme de streaming offre un vaste choix de films ; mais le coût d’abonnement est relativement important même s’il est moindre que l’accès à une salle de cinéma.

Les bénéfices réalisés par les multiplex enrichissent des actionnaires plus soucieux de rentabilité immédiate que de qualité des films projetés. Ces bénéfices sont relativement importants dans la mesure où le multiplex emploie moins de personnel par film projeté.
Les gains réalisés par les petits cinémas vont dans la poche du propriétaire et gestionnaire de ces établissements. Celui-ci est soucieux de la qualité et de l’audience des films qu’il donne à voir puisque c’est le moyen de se démarquer des multiplex. Ces gains sont faibles car le petit cinéma ne bénéficie pas d’effet d’échelle et emploie davantage de personnel par film que le multiplex.
Est-ce qu’une chaîne TV fait un bénéfice en programmant un film ? Difficile à dire ! L’éventuelle augmentation de son audience est positive pour sa notoriété et pour les recettes publicitaires.
Les plateformes de streaming se rémunèrent par l’abonnement, lequel est calculé pour rentabiliser assez largement toute programmation de film.

Les multiplex, le cinéma de quartier, la télévision et le streaming s’appuient sur des technologies numériques qui sont énergivores. C’est particulièrement vrai pour le streaming.
En principe, le cinéma de quartier est proche de ses cinéphiles et nécessite souvent qu’un peu de marche à pied. A l’inverse le multiplex exige des transports motorisés, au mieux communs, au pire personnels.
On peut être parfaitement sédentaire pour regarder la télévision ou son smartphone.

Peut-on en déduire la meilleure façon de voir un film ?

Tout est fonction de notre sensibilité et de diverses contingences de la vie. D’aucuns trouvent intéressant de voir un film sur smartphone durant le trajet domicile travail ; le coté hyper technologique et la forte consommation de ressources et d’énergie leur échappe sans doute.
D’autres sont satisfaits de regarder un film chez eux, bien au chaud, seuls ou en famille, tranquilles.

Pour ma part, je préfère regarder un film sur très grand écran, dans le noir, en compagnie d’autres cinéphiles. Si je le peux, je choisis le cinéma de quartier, sinon je me rends au multiplex un peu plus éloigné mais que je peux encore atteindre à pied (une demie heure de marche environ) !
Et parfois j'ai le bonheur d'échanger avec d'autres cinéphiles ...

Edité le:11/12/2022