Depuis que La Poste a été privatisée, le recours à la numérisation est fréquent. Sans doute un moyen non déguisé de faire l’économie de personnel, quitte à inciter l’usager à se servir d’automates et réaliser par lui-même le travail du postier.
Récemment l’institution a annoncé vouloir dématérialiser le courrier rapide et ralentir fortement le courrier par lettre classique. Elle accumulera ainsi un peu plus de courrier en attente de distribution. Ensuite, via ses centres de distributions automatisés mais trop peu nombreux sur le pays, elle espère optimiser le transport et la distribution de ce courrier et donc faire une économie de dépenses.
Mais cela au détriment de ses clients.
L’institution serait-elle si mal dirigée qu’elle se ferait hara kiri ?
Bien sûr, les gens utilisent largement les SMS, MMS et mails pour échanger rapidement de nombreuses informations.
Bien sûr, les gens utilisent les services de distribution de colis proposés par les grandes plateformes mondiales ou encore par des relais nationaux ou locaux.
Du coup, le créneau restant disponible pour La Poste se rétrécit comme peau de chagrin.
Et pourtant, l’envoi de courrier manuscrit, soigneusement plié et mis sous enveloppe reste un moyen d’échange entre humains de qualité.
En effet, c’est ce moyen qui est encore utilisé pour fêter les anniversaires, pour laisser une trace personnelle entre amis et amants.
C’est ce moyen qui permet de joindre à coup sûr des responsables d’entreprise en cas de problème ou de litiges vu que les adresses mail de ces entreprises sont de plus en plus filtrées, bloquées voire même lues par des robots.
Le facteur n’est pas qu’un distributeur de lettres et de petits colis, c’est une personne qui peut rendre de nombreux services de proximité et créer du lien entre les gens, renforcer la cohésion sociale.
Les dirigeants de La Poste ont vu cette possibilité humaine mais ont voulu la marchandiser ! Du coup, seuls les plus aisés utilisent ce service de proximité, excluant de fait les couches de population plus pauvres pour lesquelles ce service est le plus utile.
Les gouvernements qui se sont délestés de leurs obligations de service public au profit d’entreprises privées sont responsables de cette situation. On ne peut pas tout marchandiser dans notre société. La recherche de rentabilité et de profit n’est pas compatible avec l’obligation de service public.
Peut être serait-il malin de renationaliser La Poste comme bien d’autres services publics. De plus en utilisant les synergies entre ces multiples services publics, on pourrait faire vivre des relais multi-fonctionnels répartis largement sur tout le territoire.
Par exemple dans une petite commune, ce relais fusionnerait-il les services de la mairie, de la poste, de la station de transport locale, du relais de distribution, du distributeur de billets, … Les bâtiments existants seraient occupés à plein temps, le personnel multi fonction serait présent toute le journée, cette petite activité locale génèrerait de l’emploi et du lien social.
Qui d’autres que les collectivités locales publiques peut faire vivre ce concept républicain et s’opposer à la mercantilisation inhumaine ?
Edité le:30/07/2022