L’esclavagisme d’hier à aujourd’hui

L’histoire nous apprend l’horreur de l’esclavagisme de l’homme par l’homme et tout particulièrement cette traite des hommes noirs par les occidentaux. Cet esclavagisme là est heureusement révolu.
Cependant, peut-on affirmer que l’esclavagisme a disparu ?

Non. Cet esclavagisme de l’homme par l’homme existe toujours.

Les faits divers relatent encore aujourd’hui, l’exploitation de femmes émigrées par des ménages propriétaires, dans la capitale et d’autres lieux du pays.
Mais il existe une forme d’esclavagisme plus sournoise, plus connue sous le nom de lutte des classes ; en effet les actionnaires capitalistes placent leur argent dans des entreprises commerciales, agricoles, industrielles ou du secteur tertiaire. Ces entreprises fonctionnent grâce à une main d’oeuvre salariée totalement dépendante du bon vouloir de ces actionnaires.
Certes, appeler cela esclavagisme est excessif ; il s’agit néanmoins d’une réelle exploitation de l’homme par l’homme.
Ces actionnaires visent à réaliser le meilleur profit de leurs placements ; le paiement de salaires est souvent la dépense la plus importante dans les entreprises (*1). Du coup, ces actionnaires ont remplacé les hommes par des machines de plus en plus sophistiquées, voire des robots. Les progrès des techniques en mécanique, en physique-chimie, en médecine et en technologies informatiques et numériques ont permis ce « grand remplacement ».

Toute activité commerciale implique la vente de services et/ou de produits. Pour accroître cette activité, la publicité est mise en œuvre par les entreprises. Grosso modo, le message publicitaire est toujours le même ; il montre que les services ou produits qu’on nous propose, réduisent nos efforts, facilitent notre vie, voire même apportent bonheur et satisfaction !
Or ces services et produits sont commercialisés de manière à devenir indispensables, récurrents et toujours renouvelables par le dernier cri.
Non seulement, sommes nous tributaires comme salariés, mais de plus nous devenons tributaires comme consommateurs (*2). Chacun de nous est donc « esclave moderne » à double titre.
L’esclavagisme n’a pas disparu, il est même plus important et plus sournois.

Pouvons nous encore nous libérer du joug esclavagiste moderne ?

Comme l’esclave entravé par le négrier, nous avons de grandes difficultés à nous libérer des nombreux liens qui nous entravent financièrement et psychologiquement.
En effet, se délier de ce système, se révolter, c’est refuser le confort et le conformisme ; c’est abandonner le statut de salarié ou de rentier et ses revenus réguliers contre l’aventure d’une vie d’indépendant ; c’est vivre sans emprunts bancaires et sans monnaie numérique, peut être revenir au troc ! C’est cultiver et/ou recueillir ce qui est nécessaire à notre survie et ne plus tabler sur la protection sociale ou les assurances.
Qui est encore capable de ces reniements ?
Il est fort probable que c’est notre renoncement à la révolte qui explique que les mouvements sociaux ont beaucoup moins d’ampleur qu’autrefois.
Il serait bon que chacun de nous comprenne que les actionnaires et tenants du pouvoir font le même raisonnement et en profitent pour renforcer leur joug. L'histoire récente l'a bien montré !

Alors, voulons nous réellement, cette liberté autoproclamée chaque jour ou presque ?

(*1) Une entreprise achète des biens qu’elle transforme grâce à l’activité de ses salariés. Ces biens sont achetés au meilleur prix grâce à la concurrence internationale effrénée qui est possible parce que l’exploitation des ressources terrestres et les transports de marchandises sont très bon marché. Du coup, la principale dépense des entreprises réside très souvent dans la main d’oeuvre.
C'est encore plus vrai pour une entreprise de services, même si le remplacement par des robots existe.

(*2) Nous sommes tributaires des services qu’on nous offre, c’est assez évident dès lors qu’on ne sait plus s’en passer. Par exemple, qui peut se passer d’Internet aujourd’hui ?
Nous sommes également tributaires des produits que nous achetons. L’exemple du café fourni en doses est caractéristique; la machine à expresso a un coût très modique; par contre les doses de café achetées régulièrement représentent un budget conséquent.

Edité le:17/12/2022