Quand et comment réduire l'éclairage public ?

Les pertes de ressources terrestres, de biodiversité et de climat clément mettent en péril l’humanité et exigent de prendre des mesures de sobriété. L’éclairage de nos villes et villages et de toutes nos activités économiques est particulièrement important. Il faut donc prendre des mesures pour réduire cet éclairement.

Le soir et la nuit

Il semble intéressant de réduire voire de supprimer tout éclairage des rues et des routes la nuit. Cette extinction aura un effet bénéfique sur les espèces vivantes diurnes. Elle nous permettra de dormir mieux en ville. Elle nous fera redécouvrir le ciel étoilé. Cependant, nous sommes habitués depuis quelques dizaines d’années à l’éclairage de nuit. Le supprimer nous déconcerte et présente donc quelques dangers si nous n’adoptons pas assez rapidement des comportements adaptés.

Pour le piéton, circuler la nuit sans éclairage présente le risque de ne pas apercevoir trous ou obstacles et de chuter voire de se blesser ; une mesure très simple évite cet inconvénient : se munir d’une lampe de poche pour circuler le soir ou la nuit. On en trouve de nombreux modèles à LED économiques à l’emploi.

Pour le cycliste, l’éclairage du vélo devient obligatoire, ce qui est assez courant ; par ailleurs il est très facile d’adjoindre un système d’éclairage à piles ou accus sur un vélo.
Tant pour le piéton que pour le cycliste, prévoir des vêtements clairs ou des bandes réfléchissantes sur le vêtement ou sur le bras pour bien être vu des autres et des véhicules plus rapides.

Pour l’automobiliste, l’absence d’éclairage doit conduire à une réduction de vitesse afin d’anticiper les obstacles ou les sinuosités de la route. Cette réduction de vitesse améliore la sécurité et réduit aussi la consommation énergétique du véhicule.

Pour bien réussir l’extinction de l’éclairage de nuit, il faut communiquer et expliquer les bonnes habitudes nouvelles à prendre ; on peut aussi graduer les mesures comme par exemple n’éteindre les lumières que tard dans la nuit. Néanmoins, cette gradation de mesures doit rester de courte durée, inférieure à deux années. Profiter de cet hiver pour lancer la campagne d’extinction d’éclairage de nuit semble judicieux.

Notre gouvernement et nos institutions ont-ils saisi toute l’importance de l’extinction lumineuse ?

Eteindre les publicités lumineuses de jour comme de nuit est une mesure fort efficace. En effet ce type de publicité consomme beaucoup d’électricité. De plus moins de publicité signifie moins d’incitation à la consommation et donc une réduction de cette consommation ; du même coup, réduction des ressources terrestres prélevées, réduction des transports et des pollutions. Cette mesure a un effet double dont il serait dommage de se priver.

Les luminaires installés le long des rues et des routes vont alors devenir quasi inutiles. Faut-il les démonter pour autant ou bien les utiliser autrement ?
Le démontage semble intéressant dans la mesure où sur des trottoirs étroits, les poteaux des luminaires gênent le piéton.
Peut-on réutiliser les poteaux qui supportent les luminaires ? Pour quel usage ? Pas d’idée !

Le jour

Les grandes surfaces commerciales comme les supermarchés et les mails type Parly2 sont borgnes ; ils sont éclairés, chauffés et/ou climatisés durant les deux tiers de la journée au moins. Ces installations sont donc particulièrement énergivores et inadaptées à des mesures de limitation d’éclairage.
Notons que les petits commerces donnant sur rue et bénéficiant de la lumière naturelle sont plus résilients à des mesures d’économie d’éclairage.

Nos bureaux et nos installations agricoles ou industrielles sont largement éclairées en début et en fin de journée lors de la saison hivernale vu que la luminosité naturelle est faible.
Cette constatation suggère d’abandonner la notion de journée de travail constante tout au long de l’année et de la remplacer par une journée variable selon les saisons.
Donc travailler plus longtemps en été et moins en hiver : une révolution !

Cette petite étude sur les mesures de réduction de l’éclairage n’est certes pas exhaustive. Néanmoins elle donne quelques pistes applicables dès aujourd’hui.
Elle montre aussi combien la recherche réelle de sobriété énergétique impacte profondément notre façon de vivre et nos activités.

Edité le:20/12/2022