Lors d’un Conseil Municipal, la majorité a validé la semaine de 4 jours pour les élèves. Les autres groupes ont rejeté cette proposition arguant qu’elle n’est sans doute pas favorable aux enfants.
De façon plus générale, il faut nous interroger sur l’organisation du temps pour tous.
Les usines, les bureaux, les commerces, les écoles, les centres de loisirs, théâtres, cinémas, centres sportifs, les usagers des transports, … ne peuvent pas être constamment ouverts à tous.
Habituellement, chacun détermine ses horaires d’ouverture dans la journée, la semaine, le mois. Certes il est admis par tous, sauf cas de force majeure, que la nuit est une période de repos donc close à tous services hors urgences.
Dans la journée les choses sont bien plus complexes. En effet, les horaires d’ouverture des écoles ne sont pas forcément adéquates avec les horaires de disponibilité des parents qui travaillent. De même, pour les horaires d’ouverture de magasins ou de centres sportifs.
Nous avons accepté relativement bien le changement d’heure d’été et d’hiver. Mais nous n’agréons pas forcément les horaires que nous proposent les écoles, les magasins, etc …
En réalité, le problème des créneaux horaires est particulièrement ardu. Il est quasiment impossible d’établir des horaires qui conviennent à tous. Pire encore, les aléas qui seront de plus en plus nombreux de part le changement climatique ou la haute technicité de nos activités, rendront les horaires prévus caduques.
Certes, les serveurs informatiques fonctionnent 24h/24 et 7j/7 ; ils autorisent donc des opérations à tout instant, de jour comme de nuit. Remarquons d’ailleurs, que la notion de jour/nuit est très relative à l’échelle de la Terre. Néanmoins toutes nos activités ne passent pas par des serveurs, fort heureusement.
Il faut donc organiser une gestion du temps pour la grande majorité de nos activités humaines qui dépendent du cycle journalier solaire et des saisons.
Actuellement l’organisation de nos activités est calée grosso-modo sur l’horaire 9h à 18h avec une pause déjeuner de 1h30. Ainsi, quelle que soit notre activité, nous sommes assurés de trouver quelqu’un qui puisse nous renseigner, nous fournir un objet, un service dans cette période.
Cette organisation a un gros inconvénient dans le transport des personnes qui partent de chez elles ou y rentrent en même temps. De plus en cas d’aléa grave (inondation, canicule, incendie, …), de nombreuses personnes ne peuvent plus se rendre sur leur lieu de travail et donc n’assurent plus leur service au moment même ou le besoin est important.
Ce travail cadencé de chaque jour, est compensé par des jours de repos au moins chaque semaine le dimanche, souvent le samedi ; plusieurs périodes de congés sont également possibles dans l’année.
Certaines activités exigent une présence continue du personnel ; pour ce faire on a imaginé le travail posté en 3 fois 8h ou autres dispositions. Il faut alors organiser un roulement du personnel. Ici encore les aléas peuvent contraindre le personnel en poste à travailler plus de 8h si l’équipe suivante n’a pu rejoindre son poste. Enfin, la contrainte du travail posté, difficile tout particulièrement la nuit, implique des compensations sous forme de jours de repos payés.
Pour chaque catégorie de personnes (enfants, adolescents, adultes actifs, retraités, …) on doit pouvoir définir des besoins à respecter.
Pour un enfant, rester sur les bancs de l’école au plus 5 demi-journées par semaine semble bien. Obtenir une semaine de repos toutes les 6 semaines et un long repos de 4 semaines chaque année semble adapté à cet âge.
Pour un adolescent, …
Pour un adulte actif environ 36 heures par semaine sont suffisants à répartir soit en 4 journées de 9h soit en 5 journées de 7h soit en 6 journées de 6h ou moduler diversement. Par exemple faire 5 journées de 8h durant deux semaines et récupérer 10h de repos. Etc ... En fait, ce qui importe c’est que chaque mois 155 heures de travail soient effectuées.
Pour un retraité, …
Nous avons ici déterminé, comme d’habitude, des heures de présence à l’école, au bureau, etc …
Nous pourrions pourtant, adopter une autre unité de mesure de l’activité que l’heure !
Pour un élève, l’important ce sont les acquis scolaires qui ne se mesurent pas en heures.
Pour un actif, l’important ce sont les tâches effectuées dans un délai raisonnable ; pour toute tâche, on devrait estimer le temps minimum et le temps maximum de sa réalisation. Ces durées dépendent des compétences de chacun, des outils et machines disponibles, etc … On comprend bien que l’horaire de présence n’est pas essentiel.
On peut alors imaginer d’autres organisations des activités.
L’élève qui comprend vite et bien dispose de temps pour se divertir ou pour aider les élèves les moins doués. Le professeur, ainsi aidé dans sa tâche d’enseignant, peut se consacrer davantage aux élèves en difficulté. L’élève doué affirme sa personnalité en apprenant à son tour à d’autres.
L’actif compétent et muni de bons outils et moyens dispose de temps soit pour lui-même, soit pour réfléchir et améliorer le processus de fabrication ou de service. Il peut également entraider un actif moins doué ou débutant. Le chef d’équipe, peut utiliser au mieux les compétences des meilleurs afin de ne pas laisser à la traîne les moins bons. Il peut ainsi obtenir un bon esprit d’équipe favorable à la réussite des projets. Il dispose de temps pour mieux évaluer et bien planifier les tâches.
Cette façon d’aborder l’école ou le travail laisse une grande latitude dans les horaires que chacun peut donc adapter à ses besoins.
L’écolier peut opter pour différents schémas de présence néanmoins concertés localement avec les moyens de l’école.
L’actif peut commencer sa journée de travail quand il le souhaite très tôt ou plus tard ; il peut faire varier sa durée de présence journalière en fonction de ses besoins mais avec le respect des exigences du métier.
La plus grande latitude dans les horaires ainsi obtenue, devrait atténuer les contraintes inter catégories comme celles de déposer et aller chercher ses enfants à l’école. Notons sur ce point, que des élèves indépendants et proches de leur école n’ont pas besoin de leurs parents pour s’y rendre. Reste le besoin d’une présence adulte en leur domicile.
Dans un couple, il est fréquent que les deux adultes travaillent à plein temps. Nombre de personnes seules travaillent et assurent néanmoins le bien être de leurs enfants. On peut donc en déduire que dans un couple, il n’est nullement obligatoire que les deux travaillent à plein temps. Chacun d’eux pourrait travailler partiellement et ainsi dégager plus de temps libre pour s’occuper des enfants ou pour tous loisirs.
Nous avons montré que l’organisation de nos activités basé sur les horaires de présence n’est pas idéale.
Nous avons montré qu’on peut mesurer nos diverses activités sur les acquis ou les tâches réalisées. Qu’il est alors facile de se libérer d’horaires contraignants.
Souhaitons, que chacun, en son domaine, adopte cette vision de nos activités et aille plus loin que ce court article afin d’organiser au mieux une société en grand changement.