Dans Capital, la question initiale était « Les français se forment-ils aux métiers les plus demandés ? »
Ce qui peut être demandé par les entreprises et/ou les employeurs est-il utile ?
Cette question d’utilité n’est-elle pas plus importante que la demande ?
Par exemple, une station de ski peut souhaiter recruter du personnel en vue de réussir une saison touristique. Est-ce vraiment utile ? Non seulement la neige et le ski seront sans doute de moins en moins existantes vu le réchauffement climatique, mais le tourisme pour classes relativement aisées, avec ses gâchis écologiques dus à la surconsommation locale, au transport rarement commun et non écologique … sont ils bien utiles pour la collectivité française et l’humanité toute entière ?
Autre exemple lié aux startup, un concept à la mode. Le principe d’une startup est d’exploiter une nouveauté technologique, commerciale, … qui semble opportune pour démarrer une activité que l’on suppose lucrative. Mais l’activité réelle de la startup est-elle utile pour l’humanité ?
Cette question est trop rarement évoquée du fait que l’objet final de la startup est d’abord financier. Si celle-ci est supposée rapporter, gros de préférence, elle sera lancée même si son objet a de graves conséquences néfastes, directes ou indirectes sur nos vies et sur l’environnement.
Nous pourrions citer bien d’autre exemples mais aussi des actions de propagande mettant en avant toujours plus d’activité et de créativité entreprenariale. Même le président de notre République et son gouvernement inondent les médias sur toujours plus de travail !
Oui, sans aucun doute, il va falloir travailler encore plus même si la productivité des français est déjà très bonne. Mais si ce travail n’a d’autre finalité que d’enrichir ses créateurs ou actionnaires, s’il n’est pas utile à la survie de l’humanité, nous devrions considérer que ce travail est soit inutile, soit néfaste aux êtres vivants que nous sommes.
Désormais, nous devons nous poser sans cesse la question de l’utilité de notre travail, de nos activités. C’est un questionnement difficile vu les fortes interdépendances entre nos activités actuelles. C’est néanmoins un questionnement vital, primordial qui devrait être relayé souvent par le gouvernement, les médias et tous ceux qui nous influencent.
Clairement, la guerre en Ukraine, c’est grave pour ceux qui la subissent mais ce n’est pas utile, évidemment !
De même réformer les retraites c’est accessoire et inutile par rapport à l’urgence climatique et la perte de biodiversité.
Vouloir éradiquer le moindre virus c’est forcément peine perdue vu que la nature est bien plus résiliente que l’homme, une espèce vivante fort répandue, trop peut être !
A quoi bon alerter ou plutôt apeurer la population sur le risque de sécheresse, si on n’incite pas les gens, les entreprises, les institutions à faire des réserves d’eau de pluie comme savaient le faire les carthaginois, il y a plus de 2000 ans ? Car, si la sécheresse est un fait indéniable, les pluies torrentielles en sont un autre qu’il serait utile de traiter intelligemment.
Cette petite réflexion sommaire a au moins l’avantage de souligner quels pourraient être les métiers réellement utiles.
Edité le:21/02/2023