Les différents modes de transport sont remarquablement organisés depuis longtemps ; en effet sans transports des gens et des biens le système économique actuel s’effondrerait rapidement.
Certes on peut encore améliorer le domaine du transport mais il semble inutile, à priori, de le réindustrialiser.
Le domaine des transports est responsable d’un bon tiers des émissions de CO2. Le gouvernement actuel, comme d’autres gouvernements européens pense donc à préserver le trafic dû aux transports mais en essayant de réduire sérieusement les émissions de CO2.
Pour ce faire, l’accent, l’impulsion, l’élan sont donnés au tout électrique qui a le mérite d’annuler ces émissions de CO2. Mais c’est une erreur de ne pas vouloir réduire l’intensité du trafic !
En effet, hors CO2, le trafic apporte de nombreuses autres nuisances tout aussi graves pour le vivant. Il faut perpétuer l’entretien de ces routes qui sont autant d’espace retiré au vivant sous toutes ses formes ; les pneus et les freins s’usent au roulement produisant des microparticules très nocives ; ce roulement génère un bruit incessant nuisible. De même l’aviation génère des pollutions importantes qui suggèrent de limiter fortement son usage. Les transports sur l’eau actuels idem tout particulièrement pour les énormes et nombreux cargos circulant sur des routes maritimes internationales. Seul le chemin de fer, transport en commun électrifié, nuit assez peu.
Analysons les différents usages du transport.
L’usage des transports de personnes
pour le trajet domicile travail, les gens utilisent leurs pieds, le vélo, le taxi, la voiture personnelle, l’autopartage, les transports en commun.
pour les urgences on utilise le taxi, l’ambulance, l’hélicoptère, le hors bord, ...
pour l’école, les emplettes, les loisirs, les gens y vont à pied, en vélo, en voiture personnelle, en bus, en train.
L’usage des transports d’objets
vers les entrepôts : les marchandises proviennent d’usines locales ou arrivent dans les ports en containers et sont véhiculées jusqu’aux entrepôts le plus souvent par camion.
vers les entreprises (flux tendu) : les entreprises qui fonctionnent souvent en flux tendu sont donc obligées de se faire réapprovisionner ou d’envoyer des marchandises très fréquemment et rapidement ; l’usage du camion est courant.
vers le client final : la mode des commandes par internet, la diminution drastique des petits magasins locaux exige une marée de camionnettes de livraison.
Quelles dispositions, quelles règles, quelles mesures pouvons nous prendre pour améliorer ce domaine très sensible des transports ?
En premier lieu, réduire le besoin des transports des personnes et des biens.
Réduire le transport des personnes.
C’est largement possible dans les activités ‘de bureau’ ou le télétravail se généralise mais ce n’est ni souhaitable à 100 % ni généralisable car il faut bien cultiver la terre, élever les bêtes, construire des équipements ou des logements, ce qui implique de ‘mettre la main à la pâte’ ! Néanmoins pour limiter les déplacement des personnes, il faut revoir l’urbanisme et organiser de plus en plus de quartiers et territoires multi-fonctionnels. On peut également favoriser les transports en commun et l’autopartage au détriment des transports motorisés individuels. On peut inciter davantage à l’usage de ses pieds et du vélo qui procurent par ailleurs une activité physique bonne pour notre santé.
Réduire le transport des biens
1. Pour cela il faut sans doute diminuer notre tendance à l’achat effréné lequel est encouragé par l’énorme propagande publicitaire que nous subissons à travers tous les médias. Il serait donc judicieux de réduire très fortement cette publicité incitative.
De même faire en sorte que les objets les plus utiles aient une durée de vie très conséquente (au moins 10 ans) et soient plus longtemps encore réparables ou recyclables. Supprimer peu à peu la production des objets ou gadgets les moins utiles.
2. Revoir l’organisation des transports en vue de l’optimiser, non pas en coût et en vitesse, mais en efficacité énergétique. Par exemple le container produit par une usine ou déposé au port doit être transporté le plus possible via des moyens écologiques ; cela signifie par exemple, des liaisons ferroviaires fret fréquentes et des équipements de transfert des containers performants tant dans les ports que dans les grands centres de distribution ; le trajet éventuel en camion/camionnette ne doit concerner qu’une très courte distance : cela implique aussi une gestion adéquate du contenu de ces containers visant à minimiser les déballages et recomposition/distribution ; peut être serait-il judicieux d’imaginer des containers organisés comme des poupées russes pour diminuer la manipulation et faciliter la distribution finale.
La distribution dépôt vers particulier devrait être abandonnée pour tous objets suffisamment légers ; ceux-ci seraient mis à disposition des particuliers dans des points relais, ce qui se fait déjà.
En second lieu, sélectionner les modes de transport les moins nuisibles et organiser efficacement les interconnections entre ces modes.
Le transport par rail est le plus écologique que l’on connaisse actuellement. Le réseau ferroviaire de la France est encore assez dense même si de petites lignes ont été supprimées ou bien sont en mauvais état. Il faut restaurer ce réseau rapidement, l’équiper de points de transfert des containers pour développer ce fret écologique. Ce même réseau sera utilisé avec intérêt comme transport en commun des gens. Il n’est pas stupide d’imaginer des trains hybrides voyageurs et fret. Les quais des gares, lieux de transfert devront comprendre une zone adaptée au chargement et déchargement rapide des containers et autres colis divers.
La vitesse des transports ne doit plus être le critère principal du rail, un arrêt un peu plus long en gare permettant ainsi le transfert des marchandises. Cela ne signifie pas pour autant tortillard !
Les TGV seront utilisés à la fois pour le transport des gens et des marchandises ; un moyen d’acheminer vite des marchandises périssables par exemple. Cela suppose des équipements de transfert rapide des containers, des trains spécialisés voyageurs ou fret, voire des trains hybrides.
Le maillon initial ou final du transport se fera par camion ou camionnette électriques.
L’avion, qui restera difficile à rendre propre pendant au moins une décennie, sera réservé aux transports en commun des personnes ou au transport de marchandises périssables sur des trajets très longue distances, généralement internationaux.
Les jets individuels des hommes d’affaires, des dirigeants de pays et autres friqués de ce monde seront interdits. Le vol individuel restera possible pour des urgences sanitaires par exemple.
Les cargos utiliseront la propulsion électrique et des systèmes de voilure afin de minimiser leur empreinte écologique. Les péniches et autres embarcations sur rivières navigables et canaux seront à propulsion électrique ; des points de charge seront prévus pour cela.
Même si cela peut faire sourire, il semble opportun d’utiliser des vélos mini cargo pour le transport de marchandises dernier maillon ; intéressant aussi comme vélo taxi !
En troisième lieu, réduire l’usage des transports individuels au profit des transports en commun
On ne peut plus encourager ou laisser faire le transport individuel motorisé ! Les radars pourraient être utilisés pour verbaliser ce mauvais usage. Les transports motorisés individuels seront réservés aux malades, aux services d’urgence, à la police, …
La règle sera applicable à tous, que l’on soit ministre ou simple clampin : priorité aux transports en commun ; dérogation possible à l’usage de transport individuel mais avec délai dissuasif ; il devient plus long d’utiliser le transport individuel que le transport en commun !
En quatrième lieu, un transport étatisé le plus possible et une sous traitance privée fortement encadrée
La mise en place de ces règles n’est pas simple pour des entreprises privées dont la priorité est de faire du profit et le plus rapidement possible. Il faut également se mettre à l’abri du risque de monopole privé imposant des prix excessifs.
L’étatisation des moyens de transport semble donc une opportunité pour bien réguler ce domaine ; EDF, La SNCF et la RATP d’antan sont des exemples à perpétuer.
Une certaine sous traitance privée n’est pas exclue ; celle-ci devra être encadrée rigoureusement par l’autorité publique afin de respecter les règles ci dessus.