Réaction à l'article "Sur les OGM aussi ..." page 14 du n°629 de Marianne.
Dans cet article sur les OGM, le rédacteur Jean-Claude Jaillette relayé par Christine Lambert veut défendre la recherche sur les OGM en arguant que ceux-ci sont probablement la seule voie possible pour nourrir une population mondiale qui avoisinerait les 9 milliards d'individus en 2050. Continuer à faire des recherches indépendantes dans ce domaine, d'accord. Mais que ces recherches soient en réalité commandées et financées par les grands groupes semenciers ou alimentaires, pas d'accord. En effet, ces grands groupes cherchent d'abord à rendre les cultivateurs dépendants de leur production afin d'obtenir de fait une rente de situation. Pire encore, leurs produits soit disant performants exigent l'apport de nombreux produits chimiques sur les terrains (nitrates, pesticides, herbicides,etc ...) lesquels rendent les sols de plus en plus infertiles et polluent les nappes phréatiques. Ces mêmes grands groupes ont favorisé la culture mécanisée à outrance faisant ainsi apparaitre des propriétés agricoles monoculture de plusieurs centaines d'hectares. Conséquence: moins de main d'oeuvre agricole, et donc source de chômage, plus de tracteurs et machines monstrueux (leur taille n'est limitée que par le gabarit des routes), des agriculteurs qui s"éloignent de la réalité agricole et deviennent des financiers ! Avec la raréfaction annoncée du pétrole, le prix des produits chimiques épandus sur les champs va augmenter considérablement. Même si, grâce à la sélection des plantes (avec ou sans OGM), on parvient encore à obtenir des rendements à l'hectare intéressants en ce qui concerne le blé, il n'est pas sûr que le bilan global de cette production reste positif (le coût des traitements et apports devenant supérieur au prix de vente de ce blé). Par ailleurs la qualité de ce blé n'est guère très bonne puisque la France importe du blé et des céréales pour faire du pain de bonne qualité.
Quand Philippe Gay, l'inventeur du maïs transgénique dit qu'il faut 300kg de céréales par an pour nourrir un homme, il oublie de préciser l'usage qui est fait de ces céréales; une part importante sert à nourrir le bétail qui sera ensuite mangé par l'homme. Or, en cas de pénurie alimentaire, il faudra bien contraindre les hommes à manger moins de viande !
Enfin, je me permet de relayer ici un article de Michel Bouguin paru sur le site www.evolutionnaire.fr qui pense que le vrai choix réside dans le retour à une culture très diversifiée capable d'associer les plantes afin d'obtenir des résultats intéressants en termes de fertilisation naturelle, de résistance aux agressions diverses.
"Je redis avec conviction que le vrai choix, compte tenu des connaissances actuelles, est le choix des cultures saines sur des sols vivants et revivifiés en permanence; ce type d'agriculture est non seulement capable de nourrir tous les habitants de la planète actuellement, mais aussi d'assurer durablement la continuité de ces productions; peu importe que les produits d'une agriculture raisonnable soient vendus en l'état ou transformés, l'important est que transformés ou non, des produits sains restent sains tout en préservant pour les générations futures un support viable de production; il faut impérativement cesser d'empoisonner et désertifier de plus en plus de surfaces agricoles, il est grand temps de pratiquer les rotations des cultures, les couvre-sols et engrais verts, les semis directs et les associations végétales qui s'inter-protègent; savez-vous par exemple que même pour des grandes plantations de pommes de terre, il suffit de planter un rang de choux tous les cinq rangs pour ne plus avoir à traiter contre les doryphores, les choux abritant une espèce de punaise qui mangent les larves de doryphores; savez-vous que des rangs de fraisiers associés à des rangs de poireaux évitent la pourriture pour les fraisiers et le ver pour les poireaux; il existe de très nombreuses associations végétales qui s'inter-protègent et rendent inutile la "fumisterie empoisonneuse" des traitements chimiques; évidemment, celà n'offre aucun intéret lucratif pour les "agro-chimio"; de plus, il faut savoir que des plantes qui croissent dans ou sur un sol vivant et riche en humus ne sont pas stressées et sont donc beaucoup moins vulnérables aux attaques de maladies et parasites; comment croyez-vous que les forêts sont parvenues jusqu'à notre époque sans les traitements chimiques "miracles" ? "
Edité le:05/03/2019