Le Parisien libéré titre: Avec la crise, les vols alimentaires explosent.
Le coût de la fauche, ce phénomène social actuel, s'élèverait à 4,9 milliards d'euros selon les distributeurs. Ce montant représenterait 1,42% du chiffre d'affaire de la profession. Ce que ceux -ci appellent 'La démarque inconnue' aurait progressé de 3,6% en 2009.
Et la fauche dans les rayons alimentaires a fortement progressé (l'article ne donne pas de %). Il ne s'agit pas de fauche pour la revente mais en majorité de fauche soit pour survivre, soit pour satisfaire une envie ... sans doute créée par la publicité.
L'article indique également que le coût de la démarque inconnue est répercuté dans le prix des articles vendus et que cela représenterait environ 83 euros par ménage et par an. Une façon pernicieuse d'inciter les clients de magasins à être vigilants, à fliquer leurs homologues afin de faire baisser les prix !
Une petite analyse complémentaire s'impose; en effet les grandes surfaces dans tous les domaines (Alimentation, Electroménager et Hifi, Mobilier et décoration, Bricolage) ont la fâcheuse habitude d'ouvrir quasiment tous les jours de l'année et sur des plages horaires très larges. De ce fait, la charge en personnel est très élevée, laquelle d'un point de vue financier, grève les bénéfices de l'entreprise. Les dirigeants de ces entreprises donnent donc des ordres pour limiter voire réduire la masse salariale (comme on dit chastement). Du coup, ces dirigeants prennent des mesures comme:
- l'emploi de personnel peu qualifié (pour ne pas dire, pas du tout), comme des étudiants, des deuxièmes emplois, ...
- l'usage de roulements, de tranches horaires tarabiscotées pour gagner un poste
- la pratique de salaires très bas et sans grand espoir d'augmentation ou de reclassement
- l'utilisation de machines de caisse sensées remplacer le personnel (et faire travailler le client gratuitement !)
Résultat: ces personnels sont peu motivés, souvent incapables de vérifier avec discernement les produits techniques (je pense aux magasins de bricolage), tentés de se servir discrètement quand c'est possible. Sont-ce les clients qui trichent, sont ce les caissiers qui se trompent ? Même si on met en place des procédures de contrôle de plus en plus lourdes, il reste difficile de trancher; mais il y a bien démarque inconnue.
Par ailleurs les promotions et autres politiques de fidélisation des clients rendent la tache de ces personnels de plus en plus compliquées avec là aussi un taux de démarque inconnue qui n'est pas forcément de la fauche.
Les machines de caisse doivent être surveillées car il parait difficile de considérer comme vol le fait qu'un client passe mal un article sous la douchette ! Et nombre de clients se révoltent face à l'implantation de ces machines tueuses d'emplois au moment de la crise.
Même les machines ou ordinateurs peuvent tomber en panne et entrainer, dans certains cas, des erreurs ... et de la démarque inconnue.
Enfin, il est vrai, certains n'hésitent pas à faucher au nez et à la barbe des hommes de sécurité, de façon épisodique ou de façon organisée et en nombre.Il faut dire encore, que la connaissance des gros salaires éhontés des dirigeants n'incitent pas les gens à être honnêtes car ils ont l'impression d'être volés par ces dirigeants (et financiers); dans ces conditions, chacun en vient à penser que prendre un petit quelque chose est légitime, puisqu'ainsi, il se fait un peu moins voler.
La démarque inconnue représenterait 1,42% du chiffre d'affaire. Les machines automatiques, les hommes et les mesures de sécurité, les dépenses marketing, ça représente combien du chiffre d'affaires ?
Le personnel autre que sécuritaire et affecté à un magasin, ça représente combien de ce même chiffre d'affaire ?
Les cadres supérieurs (et financiers) ça représente combien du CA ? Et si l'on faisait également le rapport entre le nombre de ces privilégiés et leurs prélèvement sur les bénéfices de l'entreprise ? Pour évaluer en toute lucidité l'impact de 'démarque inconnue', tous ces éléments et bien d'autres méritent d'être connus.
Que va t il se passer demain, si les effets de la crise et du chômage s'intensifient ?
Dans la logique des dirigeants habitués à profiter du système, on ne changera rien !
On mettra en oeuvre un peu plus de sécurité, un peu plus d'automates, on continuera à payer le petit personnel au lance pierre. Evidemment, la fauche ne pourra pas diminuer dans ces conditions; on peut même prévoir qu'elle s'intensifie et s'organise de mieux en mieux. Dépassés par les événements, les dirigeants feront de plus en plus souvent appel à la force publique. Il y aura forcément un jour ou l'autre des dérapages ! Et comme on l'a déjà vu, il y aura alors des réactions très violentes de la population suite à ces dérapages. Il se pourrait même que le métier de garde chiourme et de caissier devienne aussi dangereux que celui des transporteurs de fonds.
Les dirigeants auront alors quelques difficultés à recruter; ils devront payer un peu plus correctement ces personnels, d'où hausse de la masse salariale et hausse des prix afin de garder les marges nécessaires pour maintenir leurs privilèges de dirigeants.
Ces prix à la hausse seront très mal ressentis par les clients; la fauche augmentera encore ... sans compter sur une hausse probable due à la taxe carbone, à la raréfaction de certaines ressources ...
C'est le cercle vicieux: plus de hausse, plus de sentiment d'injustice, plus de fauche, plus de violence, plus de renfort sécurité, plus de répression, prix de revient augmenté, plus de hausse ...
Avec à terme l'explosion sociale, la révolution peut être ?
Peux t on éviter ce cycle infernal ?
Probablement pas car il faudrait agir sur la seule cause qui puisse enrayer ce phénomène et cette cause c'est le sentiment d'injustice !
- Or rien n'est fait, ou si peu, dans les actes, par l'actuel gouvernement.
- On voit mal les dirigeants diminuer leurs salaires, leurs rentes, leurs privilèges ... en vue de casser le sentiment d'injustice du plus grand nombre.
- On voit mal comment éviter la raréfaction des ressources terriennes
Mais on peut rêver d'un monde meilleur !
Les nantis comprennent qu'ils ont trop profité du système néocapitaliste; ils acceptent volontiers que l'état taxe leurs nombreux avantages très lourdement et procède à une redistribution vers les plus pauvres. Le bouclier fiscal disparait; le plancher de revenus (smic, rsa, ?) est relevé à hauteur décente. Un plafond de ressources maximum des ressources est instauré et contrôlé sévèrement. Un nombre important de nantis quittent le pays; quoiqu'ils en disent, ce n'est pas une perte, mais un gain: moins de requins, plus de survie possible pour les petits poissons.
Nombre de ces soit disant richesses privées sont pré-emptées par l'état.
Mieux, les nantis repentis, créent des fondations qui collaborent efficacement avec l'état dans ce travail de redistribution avec entre autres, priorité dans l'alimentaire.
La publicité aux ordres des nantis est remplacée par une information plus objective qui a pour sources les avis des internautes, les statistiques de retour ou de satisfaction, ...
Mêmes les prix ne sont plus totalement libres; pour chaque produit ou catégorie de produit, des commissions se réunissent régulièrement pour fixer un prix plancher et un prix plafond. Il devient inutile de concevoir des objets de luxe (vêtements et accessoires, voitures, châteaux) sauf à les brader ! A l'inverse, impossible de tirer les prix au delà du raisonnable et de re-fourguer au quidam de la mauvaise marchandise.
Ainsi l'écart entre les objets hauts de gamme et bas de gamme diminue fortement tout comme l'écart entre les revenus ou ressources. Le sentiment d'injustice disparait. L'envie, aussi. La quantité d'objets demandés ou fabriqués diminue. A tous niveaux les gens apprennent à vivre ensemble (et non côte à côte); ils apprennent aussi à économiser la planète, à humaniser celle-ci. Même les animaux d'élevage, devenus plus rares, bénéficient enfin de conditions de vie naturelles. L'humanité elle même se stabilise enfin à 5 milliards d'individus. Notre planète bleue est un havre de paix où il ne fait pas bon d'être requin ...
Mais il y a longtemps que Nicolas Sarkozy, sa famille, ses copains, sa bande, l'UMP, les partis, leurs partisans, ... ont disparu ... et mon rêve aussi.