Voir Copenhague ... et mourir !

On ne parle que du sommet de Copenhague où 240 pays de la planète vont discuter pour se fixer une limite à leur pollution par le CO2 et autres gaz à effet de serre. C'est un bon point mais c'est trop tard et ce n'est que la face visible de l'iceberg environnemental.

Je suis sentimentalement heureux que cela se passe à Copenhague, car j'ai le souvenir ému d'une correspondante danoise qui voulait que je lui écrive souvent et longuement en anglais. Gros flemmard, je n'en ai rien fait ... et regrette encore aujourd'hui ce raté.

Je ne comprends pas tout à fait que ces VIP se déplacent depuis partout pour discuter de façon orchestrée; ne pouvaient-ils pas utiliser les ressources Internet pour éviter des déplacements polluants ?

Je pense que les négociations de Copenhague sont un peu vaines car plus important que le taux de CO2 dans l'atmosphère, il y a les points suivants:
- épuisement des ressources alimentaires
- pénurie d'eau dans certains pays chauds
- épuisement des ressources minières

Tout ceci dans un avenir proche, moins de 30 ans.
Même si l'on parvient à diviser par 2, la production mondiale de CO2, ces menaces subsisteront.

L'épuisement des ressources alimentaires est du à plusieurs facteurs:
- la surface des sols cultivables n'augmente pas; elle est à peu près stable et même tend à régresser (inondation des deltas, progression des déserts, ravinement, extension des villes).
- le rendement des cultures stagne voire diminue malgré l'accroissement considérable des apports en engrais et la lutte contre les parasites de ces plantes.
- le nombre des personnes à nourrir continue de croitre pour l'instant.
- l'utilisation des cultures pour nourrir du bétail à viande.
- l'utilisation des cultures pour produire un combustible d'origine végétale.

Quelles sont les actions positives possibles à ce niveau ?
- stopper toute culture destinée à faire du combustible.
- réduire considérablement l'élevage de bétail à viande en vue de dégager de la nourriture végétale pour les hommes.
- promouvoir les régimes végétariens.
- limiter l'extension des villes.
- réduire la mécanisation des cultures, pour diminuer la consommation énergétique.
- réduire l'utilisation des engrais et des pesticides (progressivement mais sûrement).
- pratiquer l'assolement, privilégier la variété alimentaire dans l'espoir de trouver de nouveaux aliments, de nouveaux usages, de préserver la biodiversité, utile pour préserver notre capital avenir.
- parcelliser les grands champs, revenir à une culture moins intensive, moins fragile, moins polluante.
- faire revenir de la main d'oeuvre à la campagne, pour cultiver plus varié, plus humain, pour limiter l'extension des villes.

Quels sont les freins à ces bonnes actions ?
- la loi du marché capitaliste qui a tendance à faire perdurer un modèle économique basé sur le profit financier immédiat sans égard pour le futur des hommes.
- la loi du marché capitaliste qui accroit les différences entre les hommes et crée un monde de pauvres de plus en plus important; ces pauvres fuient les campagnes invivables et viennent s'entasser dans le miroir aux alouettes des grandes villes.
- la loi du marché capitaliste qui permet aux puissants groupes agroalimentaires et industriels d'imposer un mode de consommation qui rendent les hommes dépendants (prisonniers, assujétis) de ces groupes et donc quasi incapables de réagir sainement, quasi incapables de prendre en mains leur destinée.

Quels sont les coups de pouce à ces bonnes actions ?
- la pénurie de combustibles fossiles qui va rendre de plus en plus difficile, l'usage des engrais et des pesticides, qui va limiter la mécanisation (bien que les agriculteurs puissent préserver sur leur production de quoi faire du combustible d'origine végétale).
- les épizooties décimant le bétail entassé, décourageant les éleveurs ou les incitant à élever en plus petit nombre et dans un respect de l'animal.

La pénurie de l'eau est due à plusieurs facteurs
- le prélèvement de plus en plus grand effectué par les hommes (agriculture intensive et inappropriée).
- la pollution des eaux par les hommes (agriculture intensive, élevage intensif) qui rend donc d'anciennes sources d'eau inutilisables.
- la sécheresse accrue par:
le dérèglement climatique (fonte de glaciers, canicules, ).
l'exploitation abusive des sols provoquant plus de ravinement, de ruissellement et moins de pénétration en profondeur.
l'augmentation des surfaces imperméables en ville.

Quelles sont les actions positives à ce niveau ?
- récupérer par tous moyens les eaux pluviales ou de ruissellement (individuellement ou collectivement)
- gérer l'eau de façon équitable pour tous

Quels sont les freins à ces bonnes actions ?
- la loi du marché capitaliste qui a tendance à faire perdurer un modèle économique basé sur le profit financier immédiat sans égard pour le futur des hommes et qui gère donc l'eau comme une chose rare et chère.
- la loi du marché capitaliste qui accroit les différences entre les hommes et crée un monde de pauvres de plus en plus important; ces pauvres n'ont pas accès à l'eau potable.
- la loi du marché capitaliste qui permet aux puissants de s'approprier de l'eau aux dépens des plus pauvres.

Quels sont les coups de pouce à ces bonnes actions ?
- les épidémies, les guerres tendant à réduire la population et donc la consommation d'eau.

L'épuisement des ressources minières ou fossiles est du à plusieurs facteurs
- les ressources sont finies donc épuisables.
- les ressources sont inégalement réparties; les propriétaires sont tentés de garder leurs réserves pour leur propre usage. Les plus puissants exploitent et pillent le capital ressources de pays plus pauvres.
- la consommation de ces ressources croit avec la population et avec l'enrichissement des populations.

Quelles sont les actions positives à ce niveau ?
-réduire la consommation des ressources minières
-réserver les ressources finies à des usages nobles; par exemple faire des engrais avec du pétrole plutôt que le brûler dans une chaudière.

Quels sont les freins à ces bonnes actions ?
- la loi du marché capitaliste qui a tendance à faire perdurer un modèle économique basé sur le profit financier immédiat sans égard pour le futur des hommes et qui pille ces ressources sans vergogne.
- la loi du marché capitaliste qui accroit les différences entre les hommes et crée un monde de riches qui sont les pilleurs de la planète.
- la loi du marché capitaliste qui permet aux puissants de s'approprier des ressources finies aux dépens des plus pauvres.

Quels sont les coups de pouce à ces bonnes actions ?
- la raréfaction des ressources obligeant à réduire cette consommation
- la stabilisation prochaine voire la décroissance de la population mondiale entrainant une moindre consommation.
- les épidémies, les guerres tendant à réduire la population.

Conclusion:
1. on voit bien qu'il faudrait abattre le capitalisme ou tout au moins toutes les dérives de la loi du marché. Le capitalisme mondial est notre ennemi le plus terrible. Depuis que le modèle économique soviétique s'est effondré, il n'a plus de concurrent et donc plus de limites. La dernière crise financière en est un petit exemple.

2. on voit bien que nombre de bonnes actions ne sont que des voeux pieux avec très peu de probabilité de réussite.

3. comme toujours, il faudra que même les plus nantis se retrouvent au pied du mur, pour qu'une réaction soit enfin amorcée ! Dommage car aujourd'hui il y a encore assez de ressources disponibles pour réorienter rapidement toute notre production et notre mode de vie. Demain, avec des ressources rares la production sera quasiment arrêtée, notre mode de vie complètement revu et ce brutalement. Saurons nous faire face à cet énorme défi pour l'humanité ?La façon dont se dérouleront les discussions à Copenhague et les quelques décisions ou promesses faites à ce sommet bien modeste, de l'environnement, nous donneront quelques réponse à cette question du devenir de l'homme.

Edité le:05/03/2019