Quand Areva ose critiquer la position courageuse de l'Allemagne: STOP au nucléaire !

Je ne peux pas laisser dire n'importe quoi par Jacques-Emmanuel Saulnier, le porte parole d'Areva.
En effet ce monsieur laisse croire que du fait de l'intermittence du vent ou du soleil, les énergies renouvelables ne peuvent venir qu'en complément des énergies fossiles ou nucléaires. Ce raisonnement simpliste est faux. En effet il existe plusieurs mesures relativement simples pour lisser les productions intermittentes:

1. D'abord il y a toujours du vent quelque part sur l'Europe et par la simple interconnexion des producteurs éoliens on lisse la production pour tous; néanmoins l'accalmie générale sur l'Europe reste possible même si sa probabilité est très faible.

2. Il est possible de stocker l'excédent de production sous différentes formes, remontées d'eau de barrages hydrauliques, stockage sous forme d'air comprimé, en hiver stockage sous forme de chaleur, stockage dans des batteries (plus problématique en termes de pollution), etc ... Il faut noter que la plupart de ces moyens de stockage sont plus faciles à envisager et à réaliser au niveau de chaque particulier. De même la multitude des petites productions des particuliers a un grand mérite: la localisation et donc l'évitement des pertes importantes sur les lignes électriques à grande distance.

Cette localisation pourrait sans doute responsabiliser davantage ces particuliers et ainsi les inciter à moins consommer, ce qui est essentiel sous l'angle environnemental.

Cette localisation a par contre un grave inconvénient pour EDF, Areva, GDF, Total et autres pétroliers ou gaziers; en effet ceux-ci perdent le monopole de la production électrique (directement pour EDF, indirectement pour Areva, Total et les autres). Et qui dit perte de monopole dit perte de gains substantiels et perte de clientèle captive !

3. Même dans le domaine solaire, un certain lissage est possible en Europe, puisque le soleil se lève plus tôt à Athènes et se couche plus tard à Paris ou à Londres. Tout se passe donc comme si la période de production solaire était plus importante que la période diurne locale.

4. Et puis il y a les possibilités d'énergie géothermique; la ressource est cette fois constante mais le fonctionnement de la pompe à chaleur classique a besoin d'électricité ! Néanmoins, même dans ce domaine, il n'est pas exclu d'utiliser un moteur stirling pour s'affranchir du moteur électrique.

Bref, les technologies évitant le recours systématique aux fossiles (hydrocarbures ou uranium) existent déjà avec d'assez bons résultats; il semble qu'il suffise d'avoir la volonté de les privilégier pour s'apercevoir que ces technologies sont pérennes et d'avenir.

Monsieur Saulnier semble oublier que l'uranium comme les hydrocarbures commencent à manquer et qu'il serait dommage de détruire des sites du Massif Central sur l'autel d'une très relative indépendance énergétique. C'est bien pour ça que l'on va chercher notre uranium national en Afrique ou au Canada !
C'est bien pour ça que Total voudrait creuser dans nos jardins pour récupérer du gaz ou de l'huile de schistes même si le risque de polluer l'eau est très important !

Monsieur Saulnier semble oublier que l'énergie nucléaire a un inconvénient majeur: ses déchets ne sont pas recyclables et nous empoisonnent pour des durées considérables (de 10 à 100.000 ans selon les radionucléides). Par ailleurs, si en fonctionnement la bouilloire nucléaire ne produit pas de CO2, n'oublions pas que le transport et le traitement du minerai d'uranium, le traitement et le stockage des déchets, les déplacements des techniciens et ingénieurs, la nécessité de démarrer des centrales thermiques sur un pic de consommation (la bouilloire nucléaire ayant trop d'inertie tant au démarrage qu'à l'arrêt) font que l'électricité d'origine nucléaire produit bien plus de CO2 qu'on veut bien nous le dire.

Monsieur Saulnier semble ignorer que les TGV et autres trains à grande vitesse, n'intéressent qu'une minorité d'Européens: en gros les hommes d'affaires et les nantis. monsieur Saulnier voudrait nous faire peur avec l'arrivée des voitures électriques; il a raison, la fourniture en énergie électrique de ces véhicules est problématique ... sauf si on incite les français à avoir un comportement moins énergivore.

Monsieur Saulnier a raison de signaler que tous les pays européens ne sont pas d'accord; c'est vrai qu'il existe un clivage entre les pays d'Europe du Nord (exemples:Allemagne,Danemark,Norvège), mieux armés face à la spéculation financière et les pays d'Europe du Sud (exemples:Grèce, Portugal, Espagne), plus vulnérables à la spéculation financière. C'est vrai qu'il est regrettable que les pays du Nord ne viennent pas en aide, par solidarité, aux pays du Sud de l'Europe.

Saluons néanmoins la décision exemplaire et combien raisonnable de l'Allemagne.

Souhaitons que l'exemple de ce grand pays fasse tache d'huile et que peu à peu tous les pays d'Europe et bien d'autre pays du monde en tirent la seule conclusion qui vaille: l'utilisation de la bouilloire nucléaire pour produire de l'électricité, c'est une erreur, c'est ringard, comment avons nous pu faire cela ? arrêtons tout avant que l'une des multiples bouilloires de ce monde nous pète à la figure !

Souhaitons que nos dirigeants éclairés et non pourris, comprennent qu'il en est de même pour les hydrocarbures.

Le moteur à explosion, le brûleur, c'est ringard, ça pollue beaucoup et tout particulièrement les hautes couches de l'atmosphère. Arrêtons tout avant que le ciel ne nous tombe sur la tête !

Alors, nous pourrons porter tous nos efforts sur les économies d'abord, une plus grande solidarité entre tous les hommes, le développement des énergies renouvelables ensuite.

Savoir dire NON, savoir reconnaître nos erreurs, c'est et cela a toujours été essentiel !
Dommage que Notre SAigneur et sa bande d'Ultra Manichéens Partisans soient comme paralysés quand il faut avouer la vérité !

Edité le:05/03/2019