L'ours polaire

Là bas dans les neiges et sur la glace
Un grand animal tout blanc se déplace:
J'ai nommé l'ours polaire
Qui habite la calotte glaciaire.

L'univers de ce roi du pôle Nord,
Ne sera bientôt qu'un triste décor.
Cet espace vital pour lui, se réduit
Un peu plus, chaque jour et chaque nuit.

Ce grand nomade de l'Artique
Migrera sans doute en Amérique
En Europe du nord, en Sibérie
Si l'avenir sombre, enfin, lui sourie.

Sans même attendre son départ ou sa mort
Des hommes sans foi, des croques morts
Enverront des bateaux au spectacle
De cette sinistre et affreuse débâcle.

D'abord pour s'enrichir de ce tourisme
Qui s'émerveille d'un cataclysme,
Vogueront des palaces flottants
Pour voyageurs parfois incontinents.

Puis viendront les plateformes foreuses
Equipées de têtes chercheuses
Aptes à trouver ce liquide noir
Aux revenus juteux à percevoir.

Qu'importe le risque de grave pollution
Car les ingénieurs ont des solutions
Pour résoudre tout problème technique.
Dommage qu'ils leur manque une éthique.

Car à quoi bon extraire à cet endroit
Ou la neige peut être encore, poudroie,
Quelques restes minables d'une matière
Qui réchauffe indirectement l'atmosphère ?

Pourquoi faudrait-il détruire ce lieu
Supprimer de l'ours blanc, le milieu
Juste pour faire rouler plus d'autos
Ou bien réchauffer quelques bobos ?

Pourquoi accepter cette exploitation
Qui est sans conteste la négation
Du vivant, de notre Terre nourricière
De notre destinée première.

Réveillons nous, levons nous
Ce monde et ce pôle sont à nous
Ne laissons pas les grands rapaces
Envahir cette magnifique place.

Ayons un sursaut, une conscience
Refusons cette malsaine malfaisance
Arrêtons les foreurs, arrêtons les destructeurs
Faisons taire tous ces voleurs et leurs moteurs.

Redonnons sa place à l'ours blanc
Rendons notre monde bien vivant
Réapprenons à respirer, à bien vivre
Sans hydrocarbures nous pouvons revivre.

Edité le:05/03/2019