Il est mort, l'amant des arbres et de la biodiversité
Dans une manifestation contre le barrage de l'absurdité.
Il se prénommait Rémi, il a sans doute succombé
Des suites d'une répression sauvage et mal contrôlée.

Je ne le connais pas mais j'exprime ma tendresse
Pour cet homme qui a combattu sans faiblesse
Un mauvais projet fait de béton et de business
Monté à l'emporte pièce, sans aucune sagesse.

Rémi faisait partie de ces gens qui ont compris
Qu'il faut préserver la nature à tout prix
Qui refusent que des requins les exproprient
Qui ne croient ni les bobards, ni le Saint Esprit.Ces gens là sont de plus en plus déterminés
Ils ne se laisseront plus endoctriner
Par des affreux rapaces à la face enfarinée
Qui s'expriment à la télé, tels des minets.

Ces gens là sont comme des grands enfants,
Pleins de vie, aimants, vivants, confiants.
Ils savent l'absurdité du grand développement
De la société libérale et de l'essor dément.

Ces gens là ne comprennent pas la sécheresse
De ces dirigeants qui vont d'abord à la messe
D'un pétroleur disparu dans un pataquès
Avant de déclarer de cette mort la tristesse.

Ces dirigeants manipulés ou attirés par la richesse
De nantis sans scrupules ni noblesse
Capables de toutes les bassesses
Pour quelque bien mal acquis ou quelque fesse.

Ces politiques de tous bords et toutes patries
Qui détruisent jour après jour la démocratie
Qui font des institutions une voyoucratie
Et avec l'âge aidant, une gérontocratie !

Je les hais tous ces hommes sans âme, sans vie
Qui condamnent l'avenir de nos enfants, de nos petits
Parce qu'eux n'ont plus d'autres ressorts et envies
Que quelques biens en béton, des biftons ou des pépies.

Ce sont ces hommes là qui tuent la vie sur Terre
Ils sont déjà vieux dans leur coeur et n'ont que faire
D'un jeune homme convaincu de la lutte nécessaire
Pour que notre planète ne devienne un désert.

Ce jeune de vingt ans a sacrifié sa propre vie
Non pour une idée mais pour notre humaine survie.
Il s'appelai Rémi, il aurait pu être mon ami
Mais il est déjà loin de ce monde, parti.