Je viens de lire un article du Figaro qui parle (quand même) des événements au Caire et en Egypte.

Son titre: "Si Moubarak tombe, ce sera le chaos assuré"

Ce titre n'est pas le cru de la journaliste qui a rédigé l'article mais une phrase dite par un certain Jean Noël Ferrié, directeur de recherche au CNRS. Mon amie Marianne, qui a oeuvré au CNRS connait peut être cet oiseau qui siffle si bien !

En gros, ce Monsieur fait tout pour laisser croire qu'il n'y a aucune commune mesure entre Ben Ali le tunisien déchu et Hosni Moubarak, le trop vieux dirigeant despote d'Egypte.
- Les militaires ayant reçu de nombreux avantages du pouvoir resteraient fidèle au dictateur.
- Les Frères musulmans, la principale opposition au parti unique de Moubarak, seraient muselés
- Moubarak aurait le soutien indéfectible des grandes puissances internationales.- Personne ne souhaite que Moubarak saute et que des extrémistes religieux arrivent au pouvoir.

Analysons ces arguments:
Moubarak a la force brutale à son service, et fidèle de surcroît; cette fidélité est liée aux privilèges d'argent dont bénéficient les militaires; en d'autres termes, ces militaires pillent la richesse du pays.

De la même manière, par intérêt, les sociétés internationales et les états dont elles sont issues, continuerons d'appuyer Moubarak.

Enfin, la seule opposition dont on veut bien nous parler parce qu'elle est diabolisée, est très affaiblie en apparence.

D'où la conclusion et le titre: Si Moubarak tombe, ce sera la chaos assuré.

Je crois, bien au contraire, que c'est le système mis en place par Moubarak qui est le chaos. Car peut-on admettre sans se poser de questions, que les militaires ainsi que des multinationales s'engraissent sur ce pays au détriment des plus pauvres ? Comme toujours, les partisans d'un ordre établi qui leur est favorable, ne veulent rien changer, rien partager, rien donner et crient bêtement au risque de chaos !

Quand les gens se lèvent et vont dans la rue crier leur mécontentement, exiger un réel changement, ce n'est pas le chaos, ce n'est pas la déchéance d'un pays; bien au contraire, c'est une résurrection ou une renaissance ...

Il vaut être aveugle et sourd pour ne pas voir et entendre cela.