Faut-il réguler l’installation des médecins ?

Voilà une très bonne question quand on sait que de grandes zones du pays sont considérées comme des déserts médicaux, c’est à dire des zones où il y a pas assez d’accès facile aux soins (*). Par ailleurs la population française vieillit et le besoin de soins augmente. Un désert médical cela signifie que soit le médecin, soit les patients sont obligés d’utiliser des transports motorisés individuels sur de longues distances, ce qui contraire à la rapidité d'intervention et à la transition écologique.

Pourtant les médecins sont fortement opposés à toute régulation ; ils y voient une atteinte à leur liberté, ils prétendent que ça va démotiver les jeunes médecins ; ils veulent se faire plaisir au travail, avoir des horaires qui leur laissent de nombreux loisirs.

Cette position est-elle raisonnable ?
Soigner ses semblables n’est pas un emploi comme les autres, c’est une vocation. Le médecin peut sans doute trouver plaisir à soigner mais il ne peut exiger de faire passer son plaisir personnel avant tout ! Et si le médecin a réellement envie de bien soigner les autres il doit accepter de faire son métier là où se trouvent les patients, partout en France.

Par ailleurs une meilleure répartition des médecins sur tout le pays a de nombreux avantages :
- le médecin avec l’infirmière et la pharmacie (qui sont déjà régulés) recrée de la vie dans un village
- la meilleure répartition peut inciter les gens à s’éloigner des grandes agglomérations
- la répartition réduit les distances à parcourir pour se faire soigner (bon pour la planète)
- les patients sont rassurés, soignés à temps ce qui limite l’accès aux urgences
- les médecins échappent à la concurrence effrénée des zones surpeuplées
- les jeunes médecins, formés en ville, peuvent découvrir les charmes de la campagne dès que celle-ci redevient vivante, grâce à eux.

La régulation des médecins a été mise en place par nécessité dans divers pays et ça fonctionne plutôt bien. La régulation existe déjà pour les infirmières et les pharmacies. La régulation existe fort heureusement dans l’enseignement qui connaît le même phénomène de désertification.

Pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre que la régulation des médecins est nécessaire mais non suffisante.
Reste encore à augmenter le nombre de médecins devenu insuffisant à cause du numerus clausus mis en place en 1971 et seulement levé en 2021 !

(*) Déserts médicaux

Edité le:13/06/2023