Vivre en collectivité, c'est l'avenir ?

Dans les années 1950 les gendarmes et les policiers résidaient dans des casernes. De même les mineurs et employés des Houillères Nationales vivaient dans des pavillons avec jardinet parfois appelés corons. Il était courant que l'instituteur du village ou du bourg soit logé dans un logement attenant à la mairie ou à l'école. Le prêtre occupait le presbytère local.
Tous ces gens n'étaient pas propriétaires de leur logement mais y résidaient pour une somme modique voire nulle.
Tout cela a explosé dans les années 1970 environ. L'essor économique a enrichi les ménages et les banques aussi ! Ces banques souhaitaient se développer davantage; elles ont été à l'origine d'une vaste campagne de publicité pour le logement individuel en pleine propriété. Les gens ont alors admis de s'endetter pour acquérir leur appartement ou mieux leur maison. Ces prêts ont fait le bonheur des banques et cet effort de construction a lancé le grand essor du bâti.
Des immeubles ont jailli du sol; des zones pavillonaires ont entouré le village ou le centre ville, de plus en plus nombreuses.
Les habitants des appartements ou des pavillons étaient heureux d'avoir leur chez soi. L'instituteur renommé professeur des écoles, le gendarme, le policier aussi !

Depuis quelques années, le respect de l'instituteur, du gendarme ou du policier a décliné fortement (*). Désormais, les fenêtres du commissariat sont grillagées, l'accès se fait en montrant patte blanche comme si les policiers craignaient la population environnante. Il existe même une minorité de la population rebelle qui s'attaque parfois aux commissariats et aux membres de la police. A tel point que le gendarme ou le policier ne se sent plus en sécurité quand il rentre chez lui.
Peut être serait-il opportun de restaurer la caserne attenante au commissariat ? En effet les policiers ensemble sont bien moins vulnérables que dispersés dans les environs. Mais plus largement encore, peut être serait-il utile de restaurer l'esprit de vie en communauté et donc de combattre le chacun pour soi, l'isolement, les barrières élevées pour marquer son domaine ou pour se protéger d'autrui !

De même les habitants, toutes générations confondues auraient-ils intérêt à se regrouper en habitat collectif.
Les anciens seraient moins isolés; ils verraient plus souvent des jeunes enfants dont ils pourraient assurer la garde de temps à autre; l'organisation de réunions voire de petites fêtes serait plus facile et plus conviviale; des équipements pourraient être mis en commun pour éviter le gaspillage ou la non utilisation; une petite boutique locale de dépannage pourrait être créée; elle serait alimentée par les anciens ou retraités disposant de temps libre; par exemple, les achats de nourriture se feraient auprès d'AMAPs selon les desiteras du groupe; si la surface du collectif le permet, un jardinage pourrait être instauré bénéficiant de la connaissance de certains adultes et entraînant les plus jeunes à prendre le relais ...

Notons que des écoquartiers se construisent déja, plus ou moins dans cet esprit actuellement. Malheureusement ceux-ci ont tendance à utiliser toutes les technologies modernes sensées nous faciliter la vie et donc éviter tout effort et minimiser les contacts entre les gens ! Ces technologies chères réservent donc l'écoquartier aux plus aisés même si la loi ALUR oblige à faire quelques logements sociaux.

C'est une grosse erreur ! Car l'intérêt principal de l'habitat collectif est de recréer un lien humain de qualité entre les gens.

Il est d'ailleurs tout à fait possible de créer ce lien au sein d'un immeuble actuel ou au sein d'une zone pavillonnaire.
Par exemple, les jeunes couples sont contraints de conduire leurs petits enfants à l'école chaque matin et de les ramener chaque après midi; or ils ne sont pas forcément disponibles à ces heures; certes la garderie scolaire existe mais a un coût qui peut poser problème. Si ces jeunes couples mais aussi les retraités de l'immeuble ou de la zone pavillonnaire s'associent à cette tâche, le problème disparait ! Qui plus est, la cohésion du groupe est renforcée, des relations intergénérationnelles sont bien établies.

Quand voulons nous donc revivre en collectivité ?

(*) Les raisons de cette perte de respect proviennent en grande partie de notre société consumériste et mercantile qui a cassé l'ascenseur social, réduit les moyens et les motivations de l'enseignement public, dévoyé le rôle des policiers défendant davantage les biens des plus riches que luttant contre le non respect des lois sociales.

Edité le:07/07/2023