Croissance

Croissance

Ce matin, sur Europe 1, Madame Laurence Parisot, présidente du MEDEF disait que le taux de croissance actuel estimé entre 1,5% et 2% était très insuffisant pour que le pouvoir d'achat des français s'améliore rapidement. 1,5% = 4*20 ans soit 80 ans avant de voir ce pouvoir d'achat multiplié par 2. Et Laurence d'ajouter qu'il faudrait un taux de 3% et plus pour obtenir un pouvoir d'achat multiplié par 2 en 20 ans seulement.

Ce raisonnement est correct, sans doute si l'on s'en réfère aux seuls ratios économiques et monétaires. Mais il me semble qu'il aurait été honnête d'ajouter que compte tenu de la rareté annoncée des matières premières, il est inconcevable de revenir à un taux de croissance de 3% qui signifie, de facto, puisage accéléré dans ces ressources en matières premières en vue de produire des denrées ou des biens en grand nombre.

Laurence, comme bien d'autres 'bien pensants' qui ont la chance de faire passer leurs dires ou messages sur les médias, ne peuvent pas ignorer cette évidence planétaire et écologique.

Dans les années à venir, tous les produits de consommation courante importés vont devenir de plus en plus rares et chers. Il est donc utopique et mensonger (ne serait-ce que par omission) de faire croire au commun des mortels que l'avenir est dans produire plus (avec son corollaire: travailler plus pour cette production). Bien au contraire, contraints et forcés, par le manque de nombre de matières premières (et de denrées aussi puisqu'elles dépendent de l'utilisation de matières premières), nous devrons diminuer notre production industrielle et nos échanges commerciaux; c'est dire que le taux de croissance baissera encore et donc notre pouvoir d'achat.

Seule lueur d'espoir, la nécessité de lutter contre les déréglements climatiques devrait engendrer une charge de travail importante et très utile. Et sûr qu'il faudra travailler plus pour cela même si notre pouvoir d'achat stagne ...

Edité le:05/03/2019