Ne trouvez vous pas, pour le moins étrange, que ce sont les activités ou professions les moins utiles à la survie des hommes qui sont les mieux rémunérées ?

Dans les entreprises on distingue souvent les fonctionnels et les opérationnels. Les premiers sont constitués de la direction générale, de la direction comptable et/ou financière, de la direction commerciale, du marketing, de la direction du personnel. Les seconds sont constitués des technico commerciaux, des techniciens, des ouvriers, ...

Les opérationnels font marcher l'entreprise; c'est grâce à eux que l'entreprise réalise son chiffre d'affaires. Les fonctionnels sont le système de commande de l'entreprise, une sorte de système nerveux, nécessaire certes mais improductif.

Les personnels les mieux payés sont fonctionnels. Les opérationnels sont trop souvent, beaucoup moins bien rémunérés ! Et pourtant, un opérationnel qui part c'est un peu de mémoire, un peu de savoir faire de l'entreprise qui fiche le camp. A l'inverse, les personnels fonctionnels sont plus carriéristes, beaucoup moins attachés à l'entreprise, interchangeables. Est-ce parce que ce sont eux qui ont le pouvoir de fixer le montant des rémunérations que leurs salaires sont plus élevés ?

La fortune d'un Bébéar m'importune car elle est démesurée et trop sélective; ce grand manager de l'assurance n'est qu'un (petit) homme comme tous les autres !

Dans les sports on distingue les professionnels et les amateurs. Les professionnels sont issus des amateurs; leurs qualités étant reconnues ils deviennent professionnels. A partir de cet instant, l'esprit de compétition et de résultat prévaut sur l'activité sportive bénéfique à tous. A partir de cet instant, le sport devient une affaire mercantile. Quelques privilégiés touchent le pactole tandis que tous ceux qui pratiquent le sport pour leur plaisir ou pour leur bonne santé ne touchent rien. Quelques exemples: les footballeurs, les tennismen ou tenniswomen.

La fortune d'un Zidane m'importune car elle est démesurée et trop sélective; ce grand joueur n'est qu'un (petit) homme comme tous les autres !

Dans les médias on trouve des animateurs, des concepteurs/réalisateurs d'émissions, des journalistes, ... Bien sûr, il existe des émissions, des revues, des hebdos, des quotidiens qui apportent des informations, qui incitent à réfléchir sur notre condition; mais n'est-il pas étrange de constater que ce sont les émissions de divertissement qui sont beaucoup mieux rémunérées que les émissions de connaissance ? Est-il normal qu'une chansonnette créée en quelques jours au plus soit protégée et fasse l'objet de royalties durant 20 ans ?

La fortune d'un Haliday m'importune car elle est démesurée et trop sélective; ce grand chanteur n'est qu'un (petit) homme comme tous les autres !

Dans les oeuvres caritatives ou d'assistance aux plus démunis, on trouve ... des bénévoles ! Et pourtant ces bénévoles sont d'une très grande utilité; grâce à eux, les plus démunis reçoivent quand même un peu de nourriture, des vêtements et quelques abris qui leur épargnent la déchéance absolue.

Comment peux-t-on accepter que quelques personnes presque complètement inutiles à la survie de l'humanité, s'en mettent plein les fouilles au détriment de la majorité des hommes qui oeuvrent eux pour la survie de tous ?

Comment les hommes peuvent-ils aduler à vie d'autres hommes qui, au fond, ne le méritent pas ?

Pour rendre notre monde plus équitable, il faudrait s'attaquer dès à présent à ces inégalités trop flagrantes ! Le prélèvement par l'impôt progressif (donc sans bouclier fiscal) est une piste peu heureuse car trop complexe selon moi, qui plus est sujette à détournements.

Je pense qu'il faudrait créer un bouclier salarial au même titre que le plancher salarial qu'est le Smic. Je verrais bien la mise en place d'un dispositif du genre: le plus haut salaire d'une entreprise ne peut être supérieur à 50 fois le plus bas salaire de cette même entreprise.

Y a t il un homme politique qui ait le courage de défendre cette petite idée ?
Mieux, y a t il un groupe politique qui puisse oeuvrer à la mise en pratique d'une telle mesure d'équité ?