Libertés perdues: la liberté de manger ou boire

Nous avons perdu de très nombreuses libertés, ces dernières années.
Qui peut affirmer que toutes les libertés suivantes sont toujours pleinement assumées ?
Liberté de penser, de s’exprimer, de s’instruire, de se divertir, de se déplacer, d’agir, de se soigner, de manger ou boire, d’acheter ou d’acquérir, de refuser, de vivre et mourir !


6. La liberté de manger, de boire

Nous sommes bien libres de manger et de boire à notre convenance. L'éventail des nourritures mises à notre disposition est très large. Des nourritures locales ou lointaines, très lointaines parfois. Des boissons variées allant de l'eau de source à des sodas ou des alcools, cafés, thés, etc ... Nous pouvons manger sur le pouce, se cuisiner un bon plat, s'attabler au restaurant, s'installer au bar, ... Très grand choix dans la façon de manger ou de boire. Dans ce domaine notre liberté semble totale quoique.

Les moins aisés d'entre nous sont restreints par le coût d'acquisition des aliments. Certains mêmes sont si pauvres qu'ils ne mangent même pas à leur faim. Pour les plus aisés, pas de limitation.
D'aucuns mangent trop ou plutôt mangent trop mal, tels les obèses. D'autres encore boivent trop de vins et d'alcools et sombrent dans l'alcoolisme. Certains abusent du café ou du thé pour rester debout bien éveillés le plus longtemps possible.

Et puis il y a la question de la qualité de ce que nous mangeons ou buvons. Les fruits et légumes parfaitement sains sont ils disponibles, accessibles en prix et suffisamment consommés ? Faut il que nous mangions toujours plus de viandes et poissons ? Pourquoi boire des eaux en bouteille quand la qualité de l'eau potable distribuée est bonne ?

A partir du moment où nous interrogeons sur le fondement et la qualité de notre alimentation, nous pouvons réaliser que nous ne sommes pas réellement libres de manger et boire n'importe quoi. Et pour s'interroger sur le bien manger, encore faut il avoir les moyens d'achats et les moyens d'analyse de ce que nous mangeons ou buvons.
Nous sommes actuellement plus de 7 milliards d'humains sur cette Terre. Ce qui représente donc un besoin de manger et boire considérable. Les terres cultivables disponibles sont elles réellement suffisantes pour nourrir l'humanité ? Les méthodes de cultures employées sont elles correctes ? Préservent elles l'humus nécessaire à la culture des plantes ? Garantissent elles la qualité des aliments, sans résidus chimiques néfastes à notre santé ? Les agriculteurs sont ils bien rémunérés de leurs efforts ?

Normalement nous mangeons et buvons uniquement pour alimenter nos cellules régulièrement et il n'y a pas d'heure précise pour cela. C'est la sensation de faim qui nous incite à manger.
Cependant la vie en société a créé un planning horaire très précis. La plupart d'entre nous respectons ces usages. Ainsi nous prenons un petit déjeuner plus ou moins copieux chaque matin, un repas vers midi et un autre repas dans la soirée. Le contenu de ces repas varie largement selon les pays, selon les jours de la semaine. Le repas de midi est souvent plus riche voire plus copieux le dimanche ou du moins quand nous recevons des amis ou des proches.
Cela n'empêche pas certains de sauter un repas pour des raisons diverses (pas le temps, pas d'argent, garder la ligne, utiliser le moment à d'autres occupations, loisirs, désirs ...).

En vérité, notre liberté de manger et ou de boire est contrainte par nos moyens plus ou moins limités, par nos addictions ou notre recherche d'une bonne hygiène de vie, par la disponibilité des aliments ou des boissons locales, par la possibilité de s'approvisionner plus loin, par la densité de population, par les moyens de transports des aliments, par le contitionnement de ceux-ci, etc ...
Il ne s'agit donc pas d'une liberté totale. Au contraire, il s'agit d'une liberté à surveiller pour la préserver, d'autant plus que le réchauffement climatique et les méthodes de culture, d'élevage, de pêche et d'approvisionnement à moyenne et longue distance sont problématiques.

A suivre: La liberté d'acheter

Edité le:21/12/2020