Le bug humain (Editions Pocket)

Selon Sébastien Bohler, ancien élève de polytechnique, spécialiste en neurologie moléculaire, nous avons une grande difficulté à prendre en compte le risque d’extinction de l’humanité à cause de la perte de biodiversité, de l’accumulation des déchets de nos activités et du réchauffement climatique. Pourquoi serions incapables de réagir au risque d’extinction de l’humanité ?

Le striatum

Parce que, bien que nous soyons intelligents, notre sommes conditionnés par le striatum, une partie essentielle de notre cerveau qui nous récompense par une émission de dopamine à chaque fois que nous sommes capables de nous alimenter, de copuler, de faire le moins d’efforts possibles, d’explorer et connaître notre monde, de dominer ou pour le moins nous mettre en valeur, en gros de nous faire plaisir.
Ce système primaire est essentiel à la survie de toutes espèces, y compris l’homme. Sauf que les hommes d’aujourd’hui puisent tellement dans les ressources terrestres pour assouvir ces besoins qu’ils sont en train de les épuiser irrémédiablement.
Pire encore, les hommes ont créés de nouveaux besoins complètement inutiles à leur survie mais assimilés par le striatum à grand renfort de propagande publicitaire.
Aussi, peu d’entre nous sont capables de limiter les envies de toutes sortes.
D’aucuns mangent trop et deviennes obèses
D’autres sont obsédés par le sexe et deviennent accros même à des représentations irréelles
D’autres sont accros au jeux et oublient de vivre dans le réel
D’autres sont guidés par la recherche de toujours plus de pouvoir au point de ne plus voir la réalité ou encore de faire les pires atrocités
D’autres encore veulent apprendre et comprendre toujours plus, même si cela n’a aucun intérêt pour leur survie !

Le striatum semble être le défaut majeur, le bug de notre cerveau.
Mais c’est aussi un outil d’apprentissage qui mesure de l‘écart entre objectif et réalité (système à base de rétroaction). Néanmoins la simulation du plaisir implique de toujours augmenter les doses (ce n’est plus de la rétroaction mais plutôt de la résonance fonctionnement type d’un émetteur radio).
Pour le striatum, impatient, inconscient au sens moral, le futur ne compte pas ! C’est pourquoi, nous ne pouvons compter sur cette région de notre cerveau pour nous projeter dans le futur et prendre conscience de ce qu’il faut faire pour préserver l’humanité.

La vie au présent, le tourbillon de la vie active nous interdit de penser au futur. Il faut parfois attendre d’être à la retraite pour penser à demain !

Le cortex

Pourtant notre cerveau comprend le cortex frontal, domaine de la patience, de la conscience, de la raison et de l’intelligence. C’est ici que se réalisent les études diverses, l’apprentissage de la lecture, de l’écriture, de la musique, etc …
Dommage que ce cortex soit sous le contrôle du striatum !
Pourtant, il a un espoir que la conscience originaire du cortex l’emporte sur les ordres inconscients émanants du striatum.
En effet l’altruisme, le don de soi stimulent le striatum au même titre que l’égoïsme et la recherche de plaisir personnel. D’ailleurs les femmes sont plus enclines que les hommes au don de soi.
Le cortex peut donc reprendre le dessus sur les instincts primaires du striatum.

La lutte contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité ne représentent pas un intérêt personnel mais au contraire une conscience du mieux être de nos descendants.
Il faut acquérir une véritable foi dans l’écologie, ajouter de la conscience, ouvrir sa conscience, prendre le temps d’observer, de sentir … dans tous nos actes. La méditation de pleine conscience qui trouve son support dans le cortex en est le moyen.
Il faut privilégier le long terme sur le court terme, renforcer notre pouvoir de réflexion pour prendre en main notre destinée.

Souvent, le seul critère qui guide nos actions est la faisabilité technique. Nous n’avons pas conscience du bien fondé ou non de nos actions. Nous avons des ingénieurs ingénieux ayant un haut niveau d’intelligence pour faire mais un faible niveau de conscience pour savoir ce qu’il faut faire ou pas.
Il ne faut pas que notre système économique renforce la récompense de pulsions inconscientes par le striatum. Même avec les technologies numériques et virtuelles, nous aurions alors le même comportement imbécile qu’un insecte à la recherche de lumière.
Le choix de la conscience peut nous faire aimer certaines restrictions de nourriture, de sexe, de jeu, etc … parce que celles-ci ne seront pas ressenties comme une frustration mais comme une ouverture sur un avenir serein pour nos descendants.

Conclusion

Nous devons évoluer vers une société de la conscience par opposition à une société de la satisfaction du moindre désir et de la recherche du plaisir immédiat.
Les femmes doivent prendre plus d’importance dans ce type de société.
La recherche de connaissance est une des motivations primaires qui nous anime. Celle-ci peut être renforcée par la société nouvelle et en quelque sorte fournir un ersatz à notre striatum.

Envisager l’humanité comme une assemblée d’êtres conscients, capables de modération, de patience et de sages semble prématuré. C’est pourtant vers cet objectif que nous devons tendre et réfléchir dès à présent à la transition vers cette pérenne humanité.

Edité le:06/05/2021