La rénovation thermique des logements est-elle efficace ?

Les mesures à prendre pour lutter contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité ne sont pas faciles à mettre en œuvre. Etude ci-jointe de la mesure:

Rénovation thermique de l’habitat
Il s’agit d’isoler fortement les parois de l’habitat en vue de réduire les pertes thermiques et donc de chauffer moins en hiver et de refroidir moins en été sans remise en cause de la surface habitable.
Pour ce faire il faut utiliser des matériaux isolants qu’il faut fabriquer, transporter puis poser ces matériaux isolants dans les règles de l’art.

La fabrication des matériaux a besoin d’énergie laquelle est rarement exempte de toute émission de GES (gaz à effet de serre). Il faut donc sélectionner les matériaux les moins énergivores quitte à faire un compromis sur la performance de l’isolant. De toute façon, tout matériau isolant aura une empreinte GES non négligeable.
Le transport des matériaux isolants par camions a encore un dégagement de GES.
La pose exige sans doute des machines qui peuvent encore dégager des GES.
Au final, la rénovation thermique de l’habitat commence par émettre une quantité de GES. Il faut que cette quantité soit aussi faible que possible afin que la réduction de GES obtenue par l’isolation compense rapidement l’émission de GES due à la rénovation thermique.

Il faut donc choisir des matériaux isolants disponibles à proximité (moins de transport), bio-sourcés (moins d’énergie nécessaire à leur fabrication), de performance suffisante. Il faut également que la pose soit facile voire manuelle (moins d’énergie consommée).
Et il faut donc attendre quelques années pour que le bilan GES de la rénovation thermique soit intéressant. Il n’est donc pas certain que la rénovation thermique soit réellement et rapidement efficace.
Les plus aisés d'entre nous disposent d'une surface habitable par habitant plus importante donc plus chère à rénover thermiquement; ayant les moyens de payer les factures de chauffage ou de refroidissement, ils sont peu enclins à faire cet effort de réduction des GES. S'ils le font, cet effort émet davantage de GES pour réaliser la rénovation.

Mais alors que peut-on faire tout de suite ?
1) on peut réduire la surface habitable utilisée par chacun ; dans un logement de 80 m² sont logés en moyenne 2 personnes. Si on en loge le double, tout se passe comme si l’effort de chauffage ou de refroidissement par habitant était divisé par deux.
2) on peut réduire la température ambiante en se couvrant davantage le corps en hiver ce qui diminue d’autant l’effort de chauffage.
3) on peut décider de ne chauffer en hiver ou refroidir en été qu’un minimum de pièces du logement.
Toutes ces mesures sont contraignantes pour la population mais ont un effet immédiat sur la baisse des GES et sans besoin d’investissement initial générant d’abord un supplément de GES.

Remarque importante
Le plan de rénovation énergétique se mesure par la quantité de logements rénovés et ne tient pas compte du nombre d’habitants de ces logements.
Il semble intéressant de mesurer l’effort sur la réduction des GES, non pas sur la quantité de logements mais sur le nombre des habitants concernés.

Edité le:07/04/2022