Comment combattre la sécheresse ... et les inondations ?

Dans la dernière déclinaison du « faire peur aux gens », le gouvernement vient d’évoquer la grande sécheresse qui menace la France et pas que !

Certes, le risque de sécheresse est important et ses nombreuses conséquences aussi.
Mais fallait-il mettre en avant la récupération des eaux usées pour palier à ce risque ?
Car il s’agit essentiellement des eaux usées du secteur résidentiel qui est loin d’être le premier consommateur d’eau dans ce pays.
Une fois encore, force est de constater que ce gouvernement et ses acolytes médias naviguent à la godille ! Ils nous proposent des mesurettes sans doute capables de générer quelques emplois supplémentaires mais quasiment inutiles pour régler le problème de l’eau dù au réchauffement climatique.

En effet, ce réchauffement va provoquer à la fois des fortes sécheresses mais aussi des pluies diluviennes. De même la fonte des glaciers va rendre le débit des rivières et fleuves beaucoup plus irrégulier avec étiages et crues. Enfin, le niveau des mers va s’élever progressivement mais sûrement de façon importante.
C’est à l’ensemble de ces phénomènes naturels qu’il va falloir s’adapter.

Normalement, les sols sont capables d’absorber des pluies abondantes qui migrent progressivement vers les nappes phréatiques, réserves naturelles d’eau douce ; de plus cette migration filtre l’eau et la rend quasiment potable.
Cependant, la sécheresse a tendance à rendre les sols imperméables ; du coup, lors d’un épisode de pluie diluvienne, l’eau ne parvient plus ou très mal à migrer vers les nappes phréatiques. L’eau ruisselle en surface provocant des inondations et finissant en mer.

Que faire pour freiner cette tendance ?

- On peut limiter l’imperméabilisation des sols par la végétalisation soutenue par des variétés de plantes tapissantes résistant bien à la sécheresse ; l’herbe en est un bon exemple. Cela signifie qu’il faut beaucoup moins de bitume, de béton et autres revêtements imperméables sur nos routes et autour des constructions. Cela signifie qu’il faut remettre au goût du jour les prairies, qu’il faut privilégier l’humus naturel des terres aux intrants artificiels de l’agriculture intensive.

- On peut freiner l’écoulement rapide des eaux de pluies par divers moyens :
Au niveau résidentiel, il serait souhaitable d’imposer la récupération des eaux de pluie comme cela est déjà fait en Belgique. Ainsi la réserve d’eau constituée retarde l’écoulement dans les égouts ; de plus cette eau est parfaitement utilisable pour l’arrosage des jardins, les chasses d’eau des toilettes et même le lavage du linge.
Au niveau industriel, les gros consommateurs d’eau auraient intérêt à faire de même.
Au niveau agriculture et élevage, de telles réserves d’eau dans les fermes peuvent être utiles au nettoyage et à l’hydratation des bêtes. Elles limitent d’autant l’usage de l’eau potable distribuée.
Notons que les « bassines » ne peuvent constituer une solution que si, comme les citernes enterrées, elles sont alimentées exclusivement par l’eau de pluie et recouvertes d’un couvercle limitant l’évaporation.
Au niveau hydrologique, il faudrait développer de légères retenues d’eau couplées avec des aménagements facilitant la migration de l’eau vers les nappes phréatiques.

Les réserves d’eau ainsi constituées peuvent aider à se prémunir des périodes de sécheresse. Plus la réserve est importante, plus la résilience à la sécheresse est bonne.

- On peut revoir nos critères de construction comme s’interdire de construire en zone inondable ou en front de mer, réduire les surfaces habitables, préférer l’habitat collectif à l’habitat individuel.
- On peut considérer comme normal que des zones soient inondées assez souvent, en tenir compte et y adapter les cultures et les modes de vie.
- On peut accepter l’augmentation des températures et la sécheresse et sélectionner les plantes qui résistent à ces conditions. On peut restaurer le bocage qui freine l’écoulement des eaux torrentielles, qui protège des forts vents, qui est un nid pour oiseaux et insectes utiles à la pollinisation des plantes.

Les possibilités d’adaptation à la sécheresse ou aux inondations que nous avons répertoriées sont nombreuses et bien plus intéressantes que « la récupération des eaux usées ».

Mais pour les mettre en place il faut une vision et une détermination des pouvoirs politique et financier. Il faut également commencer par une large information de qualité des gens à ces problèmes qui nous menacent. Les médias indépendants ont ici un rôle majeur à jouer.

Edité le:05/03/2023