Réindustrialisation ou reconstruction du monde ?

Depuis plusieurs dizaines d’années, les pays occidentaux n’ont cessé de faire réaliser la plupart de leurs objets et produits par les pays dit émergents dont la Chine au premier chef.
Aujourd’hui, la Chine n’a plus rien d’émergent ; c’est la première puissance économique mondiale. Pour nous fournir en nouvelles technologies, en produits sanitaires ou en médicaments nous sommes dépendants de la Chine et d’autres pays de l’hémisphère sud.
Pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre que cette grande dépendance est dangereuse. Les Etats Unis l’ont bien compris. L’Europe et la France semblent comprendre aussi.
Du coup le maître mot de nos dirigeants occidentaux et de notre président c’est : réindustrialisation !
Réindustrialisation du numérique, des batteries de voitures électriques, de la chimie, etc …

Sauf que cette réindustrialisation n’est peut être pas la bonne réponse à la situation mondiale actuelle. En effet, si nous sommes désormais dépendants et menacés industriellement, nous sommes encore plus menacés par le réchauffement climatique et la perte de biodiversité !

Difficile d’admettre que la réindustrialisation est compatible avec cette dernière menace. En effet la réindustrialisation implique toujours davantage d’extractions de minerais, d’utilisation d’eau, de destructions de l’environnement, d’artificialisation, de virtualisation même, d’atteintes à tout ce qui vit sur terre !

L’Europe si riche de sa civilisation et de son histoire pourrait, devrait montrer au monde la voie de la reconstruction non pas par l’automatisation, la motorisation, la numérisation, la robotisation, mais par un retour compris et voulu vers notre nature d’être vivant capable de vivre en symbiose avec le reste du monde vivant animal ou végétal.
Capable aussi de prendre rapidement les bonnes décisions pour rétablir l’équilibre climatique peu à peu, pour lutter tous ensemble contre les désordres environnementaux que nous avons provoqués.
Capable d’admettre que l’inventaire et la mesure de notre richesse en biens ne vaut rien par rapport à l’urgence des pertes de climat clément et de biodiversité qui mettent en péril la survie de l’humanité.
Capable d’inventer une nouvelle civilisation respectueuse du vivant et de ses subtils équilibres, une civilisation d’êtres ayant peu de biens mais de très nombreux amis et proches, une civilisation de gens utilisant leurs cerveaux et leurs muscles pour survivre équitablement ensemble sur Terre et qui sait reconstruire l'Eden ?

Edité le:13/04/2023