Pour faire des économies en personnel voire en cession immobilière, la SNCF ferme de plus en plus de petites gares. La suppression des guichets avec personnel au profit des guichets automatiques et même de la dématérialisation de la billetterie ont déjà permis de supprimer beaucoup de personnel. Du coup dans les petites gares, s’il reste du personnel, celui-ci s’ennuie durant des permanences trop longues, celui-ci est payé à ne pas faire grand-chose selon la directrice du Transilien, Madame Charles.
Rien qu’en région parisienne il est donc prévu de fermer au moins 133 guichets.
L’idée de la SNCF est de remplacer du personnel sédentaire par des équipes mobiles qui interviendraient dans telle ou telle petite gare en fonction des besoins. Affluence du matin : une petite équipe sur place pour quelques heures. Et dans les gares abandonnées, ne resterait plus que du personnel de sécurité lui aussi très mobile et probablement délégué à des sociétés privées.
Madame Charles nous fait croire que les usagers pourront toujours être mis en relation avec quelqu’un à distance … qui déclenchera l’appel d’un agent commercial mobile ou l’appel des forces de l’ordre ! Cet agent commercial pourra proposer un bus ou un taxi aux usagers privé de leur train habituel !
Des bornes bleues automatiques, des interphones et un numéro 36 58 pour une information piètre.
Le personnel ne distribuera plus de titres de transport ; mais des distributeurs automatiques, la dématérialisation sur smartphone est déjà en place.
Les gares seront ouvertes un quart d’heure avant le passage du premier train et fermées après passage du dernier train de la journée.
Bonjour la convivialité que Madame Charles ne connaît pas manifestement. Son passage à l’ENA ne lui a rien appris à ce sujet.

Certes, dans une approche purement économique, la fermeture des petites gares et la suppression de services peu rentables peut se justifier. Mais le transport collectif est une obligation pour nombre d’entre nous ; c’est donc un besoin sociétal qu’on ne saurait réduire à l’économique. Le pays et donc la société SNCF qui est propriétaire des gares se doit donc de fournir un service de qualité à tous ses usagers même s’il lui en coûte !
De plus abandonner les petites gares c’est les condamner à des dégradations et justifier ultérieurement leur fermeture définitive et un arrêt de moins.

Au moment où le réchauffement climatique devrait nous inciter à abandonner le transport individuel au profit du transport collectif, la politique économique de la SNCF est clairement désastreuse pour les voyageurs.

Pourrait-on concilier l’intérêt économique recherché par la SNCF et l’intérêt commun de tous les citoyens français ?

Peut être bien ! La gare est un bâtiment existant de bonne tenue le plus souvent. C’est un lieu connu des habitants voisins et souvent bien repéré sur les panneaux de circulation et sur les cartes.
Puisque les seuls services dédiés aux voyageurs semblent insuffisants pour ouvrir le lieu toute la journée, il faut trouver de nouveaux services non dédiés.
Un point relais de la mairie, du syndicat d’initiatives, de la banque, d’une Amap, … un centre d’accueil, etc … Bref, la ou les personnels de la gare deviennent multi-fonctionnels et sont capables d’effectuer des tâches variées, mais des tâches qui sont toutes de contact avec les gens !
Plutôt que des automates de toute nature, toujours impersonnels et froids soit disant rentables jusqu’à ce qu’ils soient pétés et déglingués, ne faudrait-il pas revenir à l’être humain, bien vivant ?

Cette idée de l’Homme essentiel, peut-elle entrer dans la tête de tous ceux qui prennent des décisions, y compris dans la tête des plus hauts dirigeants de la SNCF ou d’ailleurs !