A Buchelay (Yvelines), l’entreprise Linxens, propriété d’un groupe chinois est leader mondial des micro-connecteurs bancaires. Un micro connecteur, c’est le contact doré qui permet de relier votre carte bancaire à un distributeur de billets. Le micro-ordinateur présent dans la carte bancaire peut alors échanger des informations avec l’ordinateur du distributeur de billets en sécurité. Pour accroître ce niveau de sécurité, l’usager doit en outre entrer un code secret à 4 chiffres.
Ce même procédé est utilisé lorsqu’on paie un achat via le lecteur de carte bancaire d’un vendeur.
Depuis quelques années les banquiers ainsi que les organismes financiers ont imaginé un système encore ‘plus simple’ pour l’usager. Pour un montant de la transaction faible, il n’est plus nécessaire d’entrer le code secret et il n’est même plus besoin d’insérer la carte dans un lecteur.
La lecture et l’échange de données entre la carte et le lecteur de cartes se fait sans contact par utilisation de la technologie RFID (*).
Cette évolution nous est présentée comme une facilité, un service rendu.
En réalité, les choses ne sont pas aussi claires
1) l’usage de plus en plus généralisé des moyens de paiement électronique représente un bénéfice pour le banquier par rapport aux chèques et aux billets de banque nécessitant plus de moyens pour être contrôlés et validés. Mais est-ce toujours un avantage pour l’usager ?
2) le fait de ne plus entrer le code secret ne permet pas de se rafraîchir régulièrement la mémoire et il arrive souvent qu’on oublie ce code et rende donc la carte invalide pour des transactions importantes.
3) en cas de vol de la carte, le voleur peut facilement utiliser celle-ci, du moins pour de petites sommes. Multiplié par le nombre des vols, le montant total de ces vols, souvent supporté par le système des cartes bancaires, n’est pas négligeable.
Du coup, les banquiers ont imaginé d’adjoindre un capteur biométrique sur la carte bancaire. Ce capteur permettant alors de lire l’empreinte de votre doigt. Les plus grandes banques françaises sont à la manœuvre comme Bnp Paribas et Crédit agricole.
La société Linxens craint sans doute que les micro-connecteurs dorés qui ont fait sa fortune, ne deviennent obsolètes vu l’usage du sans contact. C’est pourquoi elle se lance désormais dans le capteur biométrique intégré à la carte bancaire.
Ces banques ont-elles demandé l’avis de leurs clients pour promouvoir le sans contact et maintenant le capteur d’empreinte digitale ?
Bien sûr que non ! Car le client avisé remarquera tout de suite que l’abandon du sans contact et la saisie du code de sécurité règle le souci du risque de vol sans débauche de technologie !
Ce même client souhaite peut-être régler ses petits achats courants avec de la monnaie, ce qui de plus, lui garantit un anonymat certain.
Alors pourquoi les banques mais aussi les services publics veulent ils nous entraîner sur le toujours plus de numérique si ce n’est pour accumuler toujours plus de données personnelles sur chacun de nous.
Quand on sait que le numérique est très énergivore (certaines études montrent que l’usage du papier sous toutes formes l'est moins),
Quand on sait que le numérique est une technologie fragile car les liaisons numériques utilisent des signaux hertziens, des câbles, des fibres, toutes choses pouvant être la proie de vandales,
Quand on sait que les échanges numériques se font sur la base de programmes et d’algorithmes de plus en plus sécurisés mais échappant de ce fait à l’entendement de la majorité des gens,
Quand on sait qu’il est dangereux de miser sur une unique technologie,
Quand on sait tout cela et que l’on a encore un peu d’âme humaine, il est plus que temps de réagir et de refuser "le toujours plus de numérique".
(*) RFID Radio Fréquency Identify Data. Cette technologie a d’abord été utilisé dans la logistique pour identifier des objets sans les toucher.
Edité le:07/06/2022