Réponse à article de Marianne n° 1337 du 27/10/2022 au 2/11 « Le numérique peut être vert »

Les progrès du numérique sont considérables, tout particulièrement dans la vitesse de transmission. Si cette accélération peut sidérer le public, son incidence en consommation d’énergie toujours plus importante est indéniable.

D’un coté les auteurs dénoncent la mauvaise architecture de certains systèmes d’information et de l’autre ils ramènent la consommation des serveurs de données à quelques centaines de watt alors qu’en réalité les data centers sont composés d’une multitude de serveurs et donc ont une consommation globale bien plus importante.

Ils prétendent que regarder la télévision en streaming sur un smartphone ou un ordinateur est moins énergivore que capter l’émission en TNT sur un téléviseur ! S’il est vraisemblable que le téléviseur consomme plus que le smartphone, il est tout aussi vraisemblable que l’acheminement de l’émission sur n smartphones personnels via le réseau cellulaire est bien plus énergivore qu’un signal TNT reçu en commun par n téléviseurs devant lesquels se trouvent souvent plusieurs téléspectateurs !

Certes le numérique est remarquable pour optimiser tous processus dont les transports ; mais justement, même si l’optimisation réduit bien la consommation énergétique, cela ne cache-t-il pas une réalité bien plus importante et qui interroge ; tous ces transports de personnes et de marchandises ne sont ils pas à réduire drastiquement pour diminuer fortement les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants ?
Si le numérique ne permet que des réductions de pollution à la marge, sa prétendue « verdeur » est très relative.

L’utilisation de la téléconférence rendue possible grâce au numérique peut éviter le déplacement de personnes sur de grandes distances comme Paris New York. Néanmoins soyons conscients que la réunion par téléconférence ne vaut pas un véritable contact de visu entre personnes. Du coup, utiliser la téléconférence dans des commissions communales par exemple n’est pas souhaitable sur le plan humain : c’est pourtant ce qui est fait par effet de mode et rebond de la période Covid.

Les banques ont compris tout l’intérêt du numérique et tentent peu à peu de remplacer la monnaie palpable par la monnaie numérique. Dans cet objectif, elles ont déjà mis en place le paiement par carte bancaire avec ou sans contact ou pire par smartphone.
A chaque fois, ces applications semblent nous faciliter la vie mais nous aliènent un peu plus au système bancaire. De plus elles nous évitent de saisir le code de sécurité. Elles nous privent donc de faire un effort de mémorisation.

De la même manière nombre d'applications numériques et de machines automatisées nous épargnent tout effort mental ou musculaire.
Est-ce bien notre intérêt comme être vivant d’être dispensé d’activité physique et mentale ?

Au contraire, être réellement « vert », n’est-ce pas abandonner un maximum de processus automatisés, numérisés, énergivores  et utiliser davantage nos muscles et nos neurones ?

Edité le:27/10/2022