Louanges unanimes à Robert Badinter


Sur tous les médias ou presque on rend hommage à Robert Badinter, décédé récemment à presque 96 ans. Et chacun de saluer son engagement pour abolir la peine de mort.
Ce concert de louanges unanimes m’agace un peu !
Certes je salue cette belle action de Robert Badinter auprès de François Mitterrand.
Mais je me pose néanmoins une question démocratique.

Lorsque la loi d’abolition de la peine de mort a été prononcée, une enquête sur la population française a montré que la majorité ne souhaitait pas cette abolition ; si un référendum avait été fait alors, il n’y aurait pas eu abolition de la peine de mort.
En revanche lorsque Simone Veil a défendu l’autorisation d’avortement des femmes, je crois que la majorité d’entre elles le souhaitait. Quoique ?

La comparaison entre ces deux lois est assez édifiante au regard de la vraie démocratie.
Veil a défendu une loi favorable aux femmes avec l’accord de la majorité d’entre-elles.
Badinter a défendu une loi souhaitable mais non voulue par l’ensemble de la population. Les députés, représentants du peuple ont voté une loi importante mais contraire à la volonté de ce peuple.

On voit ici apparaître les limites de la démocratie représentative. Si l’Assemblée Nationale et le Sénat avaient des membres représentatifs en proportion de toutes les couches de la population française, le vote de lois de cette importance serait indéniablement, l’expression du peuple.
Malheureusement, ce n’est pas le cas.
Ces lois importantes sont le fait d’une classe sociale essentiellement bourgeoise.
Et les louanges à Badinter, sont donc aussi, des auto-louanges de la bourgeoisie !

Edité le:10/02/2024