Non à la métropole destructrice, Oui à la localité vivable !

Je dis NON à la métropole, pourquoi ?

La métropole c'est la concentration des personnes et des besoins.
La concentration des personnes favorise l'élitisme, la concurrence acharnée voire mortifère, l'apologie de l'exceptionnel, le luxe et le superflu au détriment de l'essentiel.

La concentration des entreprises dans la métropole a pour effet de vider le reste du territoire; ce qui provoque le déclin de ces territoires qui sont pourtant essentiels pour fournir la nourriture et les besoins énergétiques énormes de la métropole. La métropole est comme un monstre qui mange tout ce qui l'entoure; la métropole est destructrice de son environnement et de toutes les ressources essentielles nécessaires à sa survie. La métropole va chercher toujours plus loin dans le pays et dans le monde les hommes, la nourriture, les biens essentiels, les autres produits souvent superflus.

La concentration des besoins en énergie, en nourriture, en surfaces habitables ou de bureau: la plupart de ces besoins ne sont pas fournis par la métropole mais importés ou grignotés sur les surfaces voisines. La métropole doit donc importer ce qui lui manque. Ces importations ne sont pas priorisées selon la nécessité vitale et l'utile. On y trouve tout y compris l'inutile, le gadget, le luxe réservé à une élite financière.

Pour financer ces imports, la métropole exporte de la même manière tout et son contraire. Pire encore, elle utilise son poids financier pour imposer des prix d'achats bas d'une part et des prix de ventes relativement élevés d'autre part.

Néanmoins la métropole est très vulnérable si ces importations deviennent impossibles. Par exemple, en cas de pénurie du pétrole, les transports seraient paralysés et les habitants de la métropole seraient affamés dans les 3 jours !

Je dis OUI à la localité (quartier, bourg, village, petite ville).
En effet la localité (bien comprise), c'est un milieu qui est autonome en ce qui concerne tous les biens de base essentiels (nourriture de base, logement sans luxe inutile, énergie minimale nécessaire). Le nombre de ses habitants est limité en fonction de ces ressources disponibles localement. Ainsi, même en cas de suppression de tous échanges avec son voisinage, la localité est en mesure de survivre. Néanmoins, rien n'interdit que des échanges entre localités existent, tant que chaque localité demeure autonome pour ce qui est des biens, services et produits essentiels.

Chaque localité veille à produire en priorité, l'essentiel, nécessaire à la survie de ses habitants. Ensuite elle peut produire le non essentiel, le superflu, le luxe, ... produits ou services qu'elle exporte aussi souvent que possible. En effet, on imagine bien que chaque localité puisse avoir une spécialité héritée de son histoire et des hommes qui la peuplent. Néanmoins, cette spécialité ne peut pas être la source unique de richesse de la localité, laquelle permettrais d'acheter tous les produits et services essentiels à la localité. Il faut que la localité soit d'abord autonome sur le plan des biens et services essentiels.

Cette opposition entre métropole et localité implique de déterminer avec précision quels sont les biens ou services essentiels de nature à préserver l'autonomie de la localité ou encore la résilience de la ville comme le propose le mouvement "Villes en transition".

Demain toutes les métropoles du monde, ni créer ex-nihilo que des localités autonomes. Il faut donc accepter de façon temporaire un degré d'autonomie plus ou moins grand selon les situations. Une métropole d'environ 5 millions d'habitants devrait être autonome au moins pour 10%, la grande agglomération de 500.000 habitants devrait être autonomes au moins pour 30%, la grande ville de 50.000 habitants ... 50%, la ville de 5000 habitants ... 70%, la localité de 500 habitants ... 90%.

Et chaque niveau doit tendre à améliorer son autonomie vitale jusqu'à 80% au minimum.

Mais quels sont ces biens et services essentiels, vitaux et par opposition quels sont les biens et services superflus, facultatifs, voire inutiles ?

Début de liste des biens et services essentiels:
Nourriture de base: légumes bruts cultivés dans la localité, oeufs, lait, beurre, fromages, yaourts fabriqués dans la localité, viande, poisson élevés ou péchés dans la localité, de façon générale toute nourriture d'origine locale brute ou élaborée avec des moyens de la localité.
Par opposition: les plats industriels, les produits importés (bruts ou préparés industriellement) ne sont pas des nourritures de base.
Si une localité produit plus de nourriture (de base ou préparée) que nécessaire à ses besoins, elle peut et doit les exporter pour éviter le gâchis;

Habillement: tous textiles, cuirs, peaux produits ou élaborés dans la localité sont considérés de base, essentiels

Par opposition: les textiles importés ne sont pas essentiels.

Si une localité produits plus de biens ou services d'habillement que nécessaire à ses besoins, elle peut et doit les exporter pour éviter toute perte ou destruction.

Logement, abri:
Une longue réflexion sur tous les produits ou services possibles serait à faire qui dépasse mes compétences et mes disponibilités. Cela reste à faire afin d'obtenir une classification nette entre ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas.On doit bien sûr considérer que la liste et la classification est différente selon les localités, leur situation géographique, climatique et les facultés de leurs habitants.

Mais la règle de base pour faire la distinction entre ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas, pour chaque localité, reste la même: est essentiel ce qui rend une localité autonome sur le plan vital(*), ne sont pas essentiels les biens ou services autres, y compris les excédents essentiels.

Il est souhaitable que tous les excédents d'une localité soient exportés vers d'autres localités afin d'éviter toute perte, tout gâchis.

(*) plan vital: la valeur monétaire des biens ou services ne fait pas partie du plan vital; une nourriture est vitale si et seulement si elle est nécessaire à la survie de l'individu. La quantité vitale est dans ce cas connue. La valeur monnaitaire de la nourriture n'a pas de sens vital.

Edité le:05/03/2019