Petit retour en arrière pour bien comprendre.
Le compteur d’eau est placé à proximité du logement que nous occupons chaque jour.
En général ce compteur est accessible et visible de nos yeux. Parfois le compteur est planqué derrière une armoire, au fond d’un trou ; il est donc beaucoup moins visible.
Un grand nombre de ces compteurs a été remplacé récemment par des compteurs dit Aviz’eau qui comportent un émetteur GSM capable d’envoyer le relevé du compteur à la compagnie des eaux et ce à une cadence élevée : plusieurs fois par jour.
De puissants serveurs ont été déployés pour enregistrer cette masse de données de consommation.
Remarquons que la remontée d’informations se fait à l’insu de l’usager du compteur.
L’application « Mon eau et moi »
Le Syndicat des eaux d’IDF et Véolia ont lancé cette application courant avril 2021.
Cette application pour smartphone permet de suivre sa consommation d’eau en temps réel.
Il paraît que celle-ci est fort utile aux usagers et qu’elle permet de préserver la ressource en eau. C’est cet argument qui a été mis en avant dans le cadre de la transition énergétique !
Passé l’effet d’annonce et la propagande qui l’accompagne, réfléchissons un peu.
Est il bien nécessaire d’utiliser un smartphone pour voir sa consommation d’eau en temps réel ?
N’ai-je donc rien d’autre à faire que de surveiller ma consommation d’eau à l’heure près ? Une application sur l’ordinateur de bureau ou la tablette maison n’eut elle pas été plus logique et plus économe en ressources réseau ? Cette application sur smartphone n’est elle pas un gaspillage considérable pour justifier la 5G ?
Plutôt que de coupler le compteur d’eau à un émetteur GSM pour les besoins de la compagnie des eaux, n’eut il pas été plus normal de coupler le compteur d’eau à un répéteur simple ou à la rigueur à un mini serveur web informant au premier chef l’usager et en second lieu la compagnie des eaux ?
Enfin, fallait il dépenser tant d’argent pour numériser un réseau de distribution d’eau ? Fallait il donc supprimer le travail de relève et de contact humain possible avec l’usager quand la motivation semble être plus de convivialité ? Fallait il créer encore plus de chômage dans les petits emplois ?
Ce qu’il faudrait faire
La compagnie des eaux et Véolia cherchent à améliorer le rendement du réseau, c’est à dire diminuer les pertes dues aux fuites. Il faut savoir que le réseau est vieillissant et que les différents opérateurs ont tardé à faire les travaux d’entretien nécessaires. Une part importante de l’eau potable distribuée part aujourd’hui dans la nature !
Par ailleurs, environ 70 % de l’eau que nous utilisons part dans les chasses d’eau de nos toilettes, lesquelles n’ont point besoin d’eau potable.
Plutôt que la mise en place de cette infrastructure numérique lourde tant à l’investissement qu’à l’utilisation, nous devrions :
1) Etatiser la distribution de l’eau, ressource naturelle publique !
2) Rationaliser l’usage de l’eau en distribuant une eau non potable mais suffisamment propre pour alimenter les chasses d’eau et les laves-linge mais aussi tous les dispositifs d’arrosage domestique, agricole ou industriel. Encourager les usagers à recueillir l’eau de pluie non potable pouvant servir aux usages précités.
3) Equiper et maintenir chez chaque usager un kit de traitement doté de toutes les sécurités nécessaires pour fournir de l’eau potable de qualité.
Le système de facturation de l’eau comporterait alors une part liée à la distribution d’eau non potable et une part liée à l’abonnement au kit de fourniture et d’entretien de l’eau potable.
Remarquons que cette disposition entraînerait une remise à niveau de l’installation d’eau de chaque usager procurant ainsi de l’emploi dans la plomberie !
Remarquons surtout que cette disposition ou d'autres serait élaborée et votée de façon démocratique !
Edité le:28/05/2021