Distributeurs de billets éventés

Dans Le Parisien de ce samedi 11 décembre la une affiche :
« Piratage informatique Main basse sur les distributeurs »

Dans les pages 2 et 3 du quotidien on trouve des explications sur le Jackpotting ou système mafieux de razzia sur les distributeurs de billets en France.
Cet article montre que seuls certains distributeurs, moins protégés, sont visés.
Il explique qu’un malfaiteur dégrade la façade du distributeur afin d’accéder à un câble de commande sur lequel il branche un ordinateur portable raccordé au réseau TCP/IP (en GSM ou en Wifi, ce n’est pas précisé).
Dès lors, un pirate peut accéder à distance à cet ordinateur portable et commander l’éjection des billets de banque. Le malfaiteur récolte les billets et partage son butin avec le pirate.
L’ensemble de l’opération est bien moins risquée qu’un hold up.
Ce type d’opération s’effectue sur certains modèles de distributeurs, en des lieux relativement discrets, peu accessibles des forces de police et à des heures où il y a peu de gens dehors.

Certes les banques peuvent se protéger du jackpotting en remplaçant les modèles de distributeurs mal protégés ou en bloquant ces distributeurs la nuit. Les banques peuvent aussi saisir ce fait de malveillance pour arguer qu’il faut remplacer au plus tôt la monnaie papier par de la monnaie électronique. Cela leur permet de justifier la suppression de certains distributeurs non forcément piratables mais peu rentables.

Ce type de piratage numérique donne à réfléchir. Supprimer la distribution de billets de banque est tentant pour les banques. Néanmoins, remarquons que la monnaie numérique s’expose au même risque de piratage, à priori plus difficile mais jamais impossible. Le jeu du gendarme et du voleur n’a pas de limites !

Par ailleurs, la monnaie numérique signifie l’usage de smartphones avec application dédiée aux mouvements d’argent. Le smartphone étant un objet personnel et authentifié, cela signifie que tout mouvement d’argent sera contrôlable par la banque ou par les services gouvernementaux ou privés de lutte contre la cybercriminalité.
A l’instar du pass sanitaire, on retombe donc dans une organisation de la société très liberticide.
Est-ce bien ce que nous voulons ?

Faisons remarquer que le smartphone individuel, le réseau de communication utilisé et les datas center nécessaires signifient une dépense d’énergie électrique conséquente. Est-ce bien la bonne solution dans la lutte contre la perte du climat clément et de la biodiversité ?
Où est la sobriété heureuse recherchée ?

Notons enfin que la société numérique vers laquelle on voudrait nous entraîner a un sacré maillon faible ! Le réseau TCP/IP. Certes ce réseau est maillé et le protocole de transmission autorise de multiples routes entre deux points mais il suffit de bien regarder dans les rues pour voir ces boites de distribution de câbles ou de fibres et ces antennes à portée de tout terroriste.

Pour l’heure, malgré la possibilité de piratage, j’encourage donc à prélever moultes billets de banque au proche distributeur ou à la banque ! Et à régler au moins tous les petits achats avec ces billets.
Ainsi serais-je assuré qu’aucune statistique numérique ne puisse déterminer ce que j’achète, mange et bois ! Liberté !

Edité le:13/04/2022