A ma marraine

Chère Marraine,

Je suis venu te rendre hommage
Trop tard c’est bien dommage
La peur du virus nous ayant isolés
Et bien trop longtemps séparés.

Françoise et moi, volontiers, nous posions
Dans ta maison quant à Mouchin, venions
Tu nous recevais avec plaisir et chaleur
Partagions ensemble un peu de bonheur.

Mais deux années confinés ou masqués
Mon refus obstiné de me faire piquer
Ta fille attentive voulant te protéger
Ont interdit ces beaux instants partagés.

Et puis ta sœur partie bien loin de toi
T’a sans doute causé bien du désarroi
L’âge et cet isolement parental
Te furent probablement fatals.

Au sortir de la guerre, dix huit ans tu avais.
Dans les champs glaner tu pouvais
Dans la fleur de l’âge tu étais une reine
Mes parents t’on élue comme ma marraine.

Ta vie n’a pas toujours été si facile
Le travail aux champs étant difficile
Mais tu as trouvé l’homme de ta vie
Celui qui remplissait tes nuits d’envies.

Envie de vivre fort et pleinement
Tu as mis au monde cette enfant
Qui s’est occupée de toi vieillissant
Qui t’accompagne ici dernièrement.

Sois sûre que tous nous souviendrons
Que dans nos coeurs resteront
Ton sourire, ton rire, ton air heureux
Nous rendant tous bienheureux.

Edité le:17/04/2022