Mélenchon ... selon Dodane

Je relaie avec bonheur, ce poème de Dodane sur Jean-Luc Mélenchon.

A soixante-dix ans, quel est ce phénomène
Qui passe ses journées à occuper la scène,
Qui parle avec la voix de ces fameux stentors
Que j'écoutais jadis via mon transistor ?
Quel est donc ce tribun, rassembleur et habile
Dont la langue ravit l'auditeur francophile

Et qui pare les coups de tous ses opposants,
Rend les pisse-copies, crétins et suffisants
Et qui, dans les débats, qu'il domine et qu'il gagne,
Par son habileté, sa naturelle poigne,
Écrase l'ennemi, et par ses arguments,
Et par cette énergie qu'il affiche crûment...

Ce qui n'empêche pas que ce râleur ne grogne,
N'utilise des mots qui blessent ou qui cognent
L'imbécile éperdu qui veut le défier :
Son côté bon-papa, il faut s'en méfier !
Car ce mec est aussi soupe-au-lait, versatile
Que je peux l'être autant devant un inutile

Qui critique à plaisir, juste pour dégoiser,
Pour charmer un public ou pour paraphraser !
Et j'ai beaucoup aimé sa harangue publique
Affirmant qu'il était, tout seul, la république,
Devant ce flic obtus qui lui interdisait
D'entrer dans SON local qu'on perquisitionnait !

Il fut le seul aussi à bâtir un programme,
Et à le consteller d'un paquet d'épigrammes
Adressés à tous ceux qui, depuis des années,
Sans aucun alibi, ne font que cancaner
Au lieu de réfléchir et jamais ne travaillent !

Gueuler « C'est mon projeeeet ! » puis semer la pagaille,
Ça va bien cinq ans mais ce temps est passé !
Notre Mélenchon, lui, au lieu de bavasser,
Connaît tous ses dossiers et pour lui, la Guyane
N'a jamais été île ! On dit qu'il se pavane,
Le banquier menteur et pas très cultivé...
Les Français auraient dû, ce fat, le lessiver !

Les Français ne sont pas vraiment des imbéciles
Mais, en majorité, seraient-ils trop dociles
Pour ne pas avoir vu que Marine a servi
Juste de piège à cons et que ses chers nervis
Qui peuplent ce RN et sont tous des fascistes,
N'ont servi qu'à créer un tas d'abstentionnistes,
Qui, en ne votant pas, ont réélu macron...
Lequel n'est que courgette et se croit potiron !!!

Mais durant tout ce temps, une presse en débauche
Dénonçait à foison : « Désunion des gauches ! »,
« Sécession du PC », « Calomnies à Jadot »,
« Colères de Poutou », « La haine d'Hidalgo » !
Au point de faire croire à tous ceux qui hésitent
Que la gauche n'était qu'un tas de parasites
Incapables à jamais d'enfin tous se parler...

C'est encore Jean-Luc, au lieu de s'affaler,
De tout abandonner et de jeter l'éponge,
Qui eut l'idée folle, au son de ces mensonges,
D'organiser enfin LA confrontation !

On se mit à prévoir la médiation
Qui allait réunir les gauches à la table !
Et sachant que l'entente allait fort être instable,
On prit pour seul schéma, l' « Avenir en commun » !
Il fallait obliger -un effort surhumain-
D'anciens ennemis à taire leurs critiques,
Puis d'éviter gros mots, allusions ou piques
Qui pourraient empêcher ce grand rassemblement !
J'ai vu quelques jeunots réagir sèchement :
Quatennens notamment en eut très vite marre ;
Il ne s'attendait pas à pareil cauchemar.
Égrener sans arrêt, jusqu'au petit matin,
La même objection, pour ce samaritain,
Indulgent et gentil, ça frisait la démence !

C'est Mélenchon encore et sa longue science
De cet art de convaincre, dont il est si féru
Et les fumées blanches, enfin, sont apparues...

EELV d'abord, suivi du PCF :
Envolés, les regrets, effacés les griefs !
Puis vint le gros morceau, le PS en compote ;
D'autant que le Flamby qui cancane et radote
Ignore apparemment qu'il n'est plus écouté ;
Malgré ses « chers amis », il fut donc débouté !

Pour LO, c'est râpé : dinosaures trotskystes,
Ils sont, pour l'ouvrier devenus djihadistes
D'une religion qui se fout des prolos
Tant qu'on peut, entre soi, avec des tremolos,
Rêver de ce grand soir où la classe ouvrière
Égorge les bourgeois ! Cauchemar prolétaire...

Quant à ce cher Poutou et à Besancenot,
J'aimerai pouvoir lire aux unes des journaux
Qu'on les a introduits, plein cérémonial,
Et faits députés à l'Assemblée Nationale !

C'est à toi qu'on doit çà, toi Jean-Luc Mélenchon,
Toi qu'on croyait parti avec ton baluchon !
Et tu es revenu avec la dynamite
Qui va faire sauter ce nichoir à termites !
Il faut le reconnaître : un seul a réussi
A détruire dans l’œuf l'avenir du pays,
Celui que préparait l'esclave du MEDEF
Tout en imaginant que c'était lui, le chef...
Je veux croire qu'enfin Jean-Luc, t'apparaîtras
Comme le vrai tueur de ce conglomérat !
Toi qu'on affuble aussi du pseudo de Merluche,
J'aimerais te serrer vraiment fort la paluche...

DODANE

le 5 mai 2022

Edité le:05/05/2022